Le pilote BMC François Bailly-Maître est de retour sur les Enduro World Series, la coupe du monde d’enduro VTT. Il revient sur sa 15e place décrochée au Chili et analyse la prise de risque inhérente à ce sport d’engagement.
François Bailly-Maître, vous commencez la saison mondiale d’enduro avec un top 15 sur la première épreuve de Enduro World Series disputée ce week-end au Chili. Pourtant, vous espériez mieux comme entame…
Le niveau est très relevé et les écarts entre les pilotes de plus en plus serrés. J’espérais effectivement une meilleure performance, un top 10 était le minimum syndical attendu. J’espérais même franchement un top 5. Après il n’est jamais évident de pouvoir pronostiquer à l’avance surtout en enduro où les surprises peuvent être nombreuses
Que vous a-t-il manqué pour intégrer le top 10 de cette première épreuve disputée devant un public nombreux ?
Pour intégrer le top 10, il m’aurait fallu être plus régulier, ne pas faire autant de fautes, et sûrement avoir un peu plus de réussite. Je tombe une fois sur du plat dans une zone sablonneuse et piégeuse le samedi, et ça ne devrait pas arriver, je m’en suis beaucoup voulu pour ça. Le dimanche, dans la première spéciale, dans une section de chemin très érodée, une racine coupée vient heurtée ma main à pleine vitesse. En plus de la douleur, pendant tout un moment de la spéciale, je pense plus à qu’est ce que j’ai vraiment, qu’à aller vite. Une perte de confiance et ce sont des secondes qui défilent. Le top 10 est seulement à 22 secondes, au final, rapporté à tout ces éléments ce n’est vraiment pas grand chose ! Il est vrai que l’on a été très agréablement surpris par le nombre de spectateurs sur certaines spéciales, d’autant plus que la station, bien que réputée, soit à 500 km de la capitale.
Cette première manche a été remportée par le lauréat des EWS 2013, Jérome Clémentz après une belle bagarre avec Jared Grave et Florian Nicolaï. On a le sentiment que la densité du haut-niveau est encore montée d’un cran.
Ce qui est impressionnant c’est la densité aux avant-postes. Les leaders sont toujours les mêmes, mais les écarts ne sont plus les mêmes. Et le nombre de pilotes capables de rentrer dans le top 10 a considérablement augmenté aussi. Cela rend la discipline plus attractive et intéressante à mon avis. Il faut aussi se méfier car certains tracés ne permettent pas de créer des écarts importants, c’était un peu le cas au Chili (rapide, peu technique ou l’engagement est une composante principale)
L’étape chilienne a été marquée par la lourde chute du pilote Fabien Barel. Vous avez connu la blessure l’an passé (clavicule cassée, ndlr), Cédric Garcia s’est très grièvement blessé cet été. L’enduro moderne demande-t-il toujours plus d’engagement ?
Il est clair que ce sport est un sport d’engagement. Le niveau montant, il faut nécessairement prendre un maximum de risques à chaque spéciale car chaque seconde compte.
La prise de risque est-elle, quelque part, liée à la médiatisation et l’attente de résultats grandissantes générées dans votre sport ?
Je ne pense pas que la médiatisation en soit responsable. Seulement, on se rend compte que sur ces épreuves de World series, la vitesse est très importante notamment de part les tracés. On pourrait choisir lors du traçage de ralentir les pilotes, par des chicanes notamment. Sur des épreuves plus populaires et de moins haut niveau comme l’endur’Oh ! Jura c’est clairement la politique !
Photo : Facebook FBM –