Samedi 18 octobre, les Gary’s, quatre jeunes fondeurs et biathlètes jurassiens, animeront à Lamoura le bal du SC Prémanon organisé après la traditionnelle bourse aux skis.
Ils sont quatre copains. Quatre Jurassiens qui, l’hiver, participent à des compétitions de ski de fond pour trois d’entre eux, et de biathlon pour le dernier. Yohann Sutter et Grégoire Blondeau portent même les couleurs du groupe élite du massif jurassien en coupe de France. Le premier évolue au sein du ski-club Morbier-Bellefontaine-Morez et s’est distingué l’hiver dernier lors des Belles-Combes, du Marathon des neiges ou encore de l’Envolée nordique où il courait justement avec le second, licencié, lui, au Ski-club Mont-Noir. Les Morberands Richard Balland et Adrien Billet, l’homme à la carabine, complètent le quatuor qui, aux beaux jours, range skis, bâtons et combinaisons pour enfiler une tenue plus festive et officier avec un tout autre matériel.
Après la fin de saison hivernale, les jeunes hommes animent des soirées dansantes ; pour cela, ils ont créé une association, les Gary’s (G pour Grégoire, A pour Adrien…). Ce sont eux qui ont fait danser le tout-nordique lors des championnats de France de Prémanon, en mars dernier. Ceux qui étaient présents sous le chapiteau installé au Fort des Rousses savent qu’ils peuvent mettre le feu.
Tout a commencé il y a quelques années lors de la traditionnelle soirée des terminales de la section sport-études du lycée de Pontarlier. « Nous étions six copains-copines de la même génération pour l’organiser et je dirai qu’elle a été l’élément déclencheur. Cela m’a donné envie de continuer », raconte Yohann Sutter. Avec l’argent qu’il a gagné, il a alors acheté ses premières platines et table de mixage.
« Il faut savoir s’adapter au public, essayer de faire plaisir à un maximum de monde ; c’est l’élément clé, mais c’est aussi le plus compliqué à réussir »
Lors d’un stage sportif au Grand Bornand, entre deux entraînements, le jeune homme parle de cette passion à Grégoire et Richard, qui décident de s’associer à lui dans cette aventure nocturne. Au premier le soin d’installer la scène. Les câbles – et ils sont nombreux – n’ont plus aucun secret pour lui. Le second, lui, brille par son audace. Il aime à surprendre. « Avoir sa petite touche perso en plaçant quelques musiques inattendues » ne l’effraie pas. Bien au contraire. C’est ainsi qu’entre Cris Cab et Shakira, il ose une Marseillaise. Rouget de Lisle dans la playlist, c’est tout de même osé. Le plus surprenant, c’est que l’auditoire apprécie.
Un quatrième homme a rejoint le trio plus récemment. Adrien Billet est un « spécialiste » de l’organisation de soirées, assurent ses collègues. Son secret ? « Il faut savoir s’adapter au public, essayer de faire plaisir à un maximum de monde ; c’est l’élément clé, mais c’est aussi le plus compliqué à réussir », assure-t-il. « Car chaque fois, c’est différent », complète Yohann Sutter.
Entre compétitions et entraînements
La jurassic touch est donc faite de pragmatisme. Et d’écoute. Richard Balland avoue être branché sur Fun Radio pour l’actualité musicale, tous reconnaissent s’inspirer de ce qu’ils voient ailleurs, dans les discothèques. À propos, officier dans un club, est-ce le Graal ? « Non pas vraiment, l’opportunité s’est déjà présentée mais nous ne sommes pas de vrais DJ prêts à passer la soirée derrière les platines pour des inconnus, répond le fils de Guy Balland. Je préfère aller en club pour moi et en profiter. Par contre, les festivals comme le Tomorrowland [festival de musique électronique annuellement organisé au mois de juillet à Boom, dans la province d’Anvers, en Belgique, N.D.L.R.] font vraiment rêver ! » Ou alors « Ibiza, là où les gens ont vraiment le goût de la fête », surenchérit Grégoire Blondeau.
« Ce serait une superbe expérience, reconnaît toutefois Yohann Sutter. Oui, nous avons déjà eu quelques propositions qui n’ont pas abouti. Si cela devait se faire, je dirais dans mon propre club. »
Les quatre DJ n’en restent pas moins des « skieurs avant tout » (selon l’expression du Chapelland de la bande). Impossible pour eux de mixer jusqu’à l’aurore et de participer à une course populaire le lendemain matin (surtout que le top départ est donné dès potron-minet). « Le skieur a besoin de repos pour enchaîner les entraînements et les compétitions, et le DJ travaille la nuit, je ne pense pas que ce soit très compatible », confirme Grégoire Blondeau.
« Dans notre cas, on peut allier les deux sans problème puisque la période lors de laquelle nous animons des soirées va d’avril à juillet. Cela nous permet de couper après la saison de ski et de commencer l’entraînement pour la saison suivante tranquillement », explique Adrien Billet. Passant du blanc immaculé de la neige au noir impénétrable de la nuit, les Gary’s apportent en tout cas un peu de leur esprit nordique dans les soirées.
> C et article est paru dans Nordic Magazine n°11.
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