COMBINE – Le Chamoniard Geoffrey Lafarge a construit sa préparation estivale en solitaire. Il jouera sa place dans le groupe coupe du monde lors des sélections fin octobre à Oberhof.
Geoffrey Lafarge, depuis le printemps où la Fédération française de ski a annoncé ne pas vous avoir retenu dans les collectifs nationaux, vous avez choisi de vous préparer seul pour les prochaines sélections de fin octobre. Quel premier bilan dressez-vous de votre préparation estivale ?
Ce fut dur, mais aussi enrichissant que difficile. Il sera plus simple de faire un bilan à la fin du stage de sélection, mais je suis confiant pour le moment. J’en tire beaucoup de positif. Et je suis convaincu que tout les efforts fournis durant la préparation estivale paieront !
Concrètement, comment avez-vous orienté votre préparation « solitaire », quelles ont été les principales différences avec une préparation plus traditionnelle, les principales difficultés ?
Ça a été l’occasion de m’organiser comme je le souhaitais, de travailler sur les points qui me semblaient les plus intéressants pour moi et d’essayer de nouvelles techniques d’entraînement. J’ai un caractère indépendant, donc au final ce système m’a permis de mieux me connaître et d’évoluer à ma manière.
Sur les dernières années, mon point faible était le saut, j’ai donc beaucoup creusé de ce côté là, avec un nombre de sauts beaucoup plus élevé que les autres années (depuis mai, je suis à plus de 400 sauts). Et j’en profite pour remercier tous les entraîneurs qui ont bien voulu me coacher sur une ou plusieurs séances de sauts, car en plus des entraînements avec le comité Mont-Blanc j’ai très souvent changé d’endroits pour diversifier au maximum les tremplins, et je demandais à chaque fois s’il y avait une âme charitable pour m’aider. Dans le monde du saut à ski ça ne manque pas ! Et tous ces avis m’ont permis d’avoir une vision très large sur la technique, l’approche et autres détails qui font le saut à ski.
Pour ce qui est du ski de fond, j’ai cherché à optimiser un maximum toutes les séances afin d’avoir plus de temps pour le saut sans pour autant baisser mon niveau en fond.
Vous vous êtes confrontés aux collègues de l’équipe de France fin aout à Prémanon (voir vidéo sur une compétition nationale avec une belle 2e place derrière Hugo Buffard). Le travail a payé…
Oui, toutes les occasions que j’ai eues de me confronter aux collègues ont été rassurantes, même la semaine derrnière où je les ai croisés à Courchevel, ils m’ont gentiment proposé de faire un test en saut avec eux et j’ai fait 3e. Je suis donc confiant pour le stage de sélection à venir.
La bagarre principale sera contre moi même.
Votre premier gros objectif de l’année sera donc ce stage de sélection organisé à Oberhof où sera affiné le groupe potentiel pour la coupe du monde. Quatre places sur les six (François Braud et Maxime Laheurte sont protégés) sont ouvertes… Vous vous attendez à une grosse bagarre ?
La bagarre principale sera contre moi même, mon objectif premier est de donner le meilleur au tremplin et sur la piste de fond. Les résultats seront ce qu’ils seront, mais du moment que je fais ce que je sais faire, c’est le principal. Logiquement, les résultats seront là. Mais je suis un compétiteur : plus le niveau sera élevé, plus je serais excité.
Vous affichez de très solides références en ski-roues. Qu’en est-il sur le tremplin d’après vous ?
Ma vision du saut et mon approche au tremplin ont beaucoup évolué cet été et tout ce que j’ai mis en place porte ses fruits, mais j’ai hâte d’être sur les compétitions pour valider.
Vous avez lancé un financement participatif cet été pour votre préparation individuelle. Où en êtes-vous ?
Le financement participatif s’est fini fin juillet. La somme récoltée m’a permis de mettre en place ce que je souhaitais en termes de stage et pour le matériel. Mais outre l’aspect financier, le soutien humain et l’implication de tout ce monde dans ma réussite fait chaud au cœur et donne d’autant plus l’envie de changer mes rêves en réalité !
