Après la première manche des Mondiaux de vol à ski en Autriche, l’entraîneur de l’équipe de France dit toute sa confiance dans les capacités de Vincent Descombes-Sevoie. Entretien.
Comment analysez-vous la prestation d’aujourd’hui de Vincent Descombes-Sevoie aux Mondiaux de vol à ski ?
Le début de la saison a été difficile pour Vincent, notamment à cause des conditions météo. A Ruka, on n’a carrément pas pu sauter. Du coup, la dynamique de fin d’été s’en est retrouvée déstabilisée. Vincent est quelqu’un de très sensible. Puis, il y a eu la tournée des Quatre Tremplins qui a été le déclic. Vincent a pris confiance, il est régulièrement rentré dans les 15. En fait, il a répété l’automatisation qu’on avait mise en place au printemps. Le saut d’aujourd’hui est la suite logique de ce travail. Maintenant, Vincent s’affine au fur et à mesure des sauts. Sans faire mieux techniquement, il va plus loin et il a encore de la marge.
Il finit à la 12e place. Un top 10 est-il possible ?
Bien sûr. Il a déjà terminé plusieurs fois cette année dans les 10 sur certaines manches. On a donc des places à prendre, d’autant qu’on s’aperçoit qu’il y a beaucoup d’équipes qui piochent, comme les Polonais et même les Slovènes. Les Autrichiens connaissent eux aussi des hauts et des bas. Tout cela montre que ce n’est pas si facile.
Pour cela, quel conseil donnez-vous à votre athlète ?
Ne rien changer ! Le cycle de préparation est toujours le même. Je suis persuadé qu’en répétant la gestuelle, celle-ci va se bonifier, parce que Vincent va davantage se relâcher.
Dans le monde du saut, on passe moins inaperçu.
Le regard des autres nations a-t-il changé avec les résultats des Français ?
Oui. Dans le monde du saut, on passe moins inaperçu. Il y a une dynamique autour de nous. Les autres nations sont contentes pour nous. Les entraîneurs me tapent dans le dos. Walter Hofer, le grand chef du saut mondial, m’a dit qu’il était important que la France se montre.
On a vu la neige tomber sur le tremplin de Kulm. Craignez-vous les conditions météo ?
Non, la sécurité sera assurée. Ce que je peux craindre, c’est que Vincent saute dans une période néfaste. Même s’il saute bien à ce moment-là, ça ne passera pas ! Il faut tout de même de la chance.
Compte tenu de ce que vous avez vu aujourd’hui, qui voyez-vous succéder à Severin Freund comme champion du monde ?
Peter Prevc. C’est lui le plus fort ! Il est le meilleur actuellement. Il a battu le record du tremplin, alors que le Japonais Noriaki Kasaï avait fait aussi un énorme saut juste avant lui.
Après les Mondiaux, quel sera le programme ?
Nous allons faire l’impasse sur la Pologne. Puis Vincent et Robert Treitinger (entraîneur de l’équipe de France avec Gérard Colin, ndlr.) iront au Japon. De mon côté, je vais travailler en France avec Ronan Lamy-Chappuis.
Vincent Descombes-Sevoie : ses statistiques
Photos : Zoom et Nordic TV