Gilbert Carrez est le nouveau président du comité régional de ski du massif jurassien. Il succède à Jean-Marc Dole. Première partie de l’entretien qu’il a accordé à Nordic Magazine.
Avez-vous été surpris par l’ampleur de votre victoire à la présidence du comité régional de ski du massif Jurassien ?
Oui, très surpris, non seulement par le fait que Jean-Marc Dole [son prédécesseur] soit très éloigné du seuil qui lui aurait permis d’intégrer le comité directeur et ainsi garder toutes ses chances d’être élu à la présidence mais aussi par le fait qu’il a entraîné avec lui un certain nombre de ses partisans.
Nous avons un devoir de résultat.
Comment interprétez-vous votre élection ? Qu’a-t-elle à nous dire du ski jurassien ?
Mon élection avec celle de la quasi-totalité de l’équipe qui m’accompagnait a montré que les clubs du Massif Jurassien aspiraient à un changement profond notamment des modalités de gouvernance et d’état d’esprit.
Elle peut vouloir nous dire que le ski jurassien est « vivant » et qu’il est capable de réactions fortes lorsque la situation le nécessite. Cette élection nous dit également qu’il y a une attente forte qu’il ne faudra pas décevoir. Nous avons un devoir de résultat !
Mon bilan dans le Jura
Vous étiez jusqu’alors président du comité départemental du Jura. Quel est votre bilan ?
Mon bilan est mitigé compte tenu que je n’ai pas concrétisé tout ce que j’avais envisagé mais toute chose a son rythme et je sais qu’il ne faut surtout pas jouer à contre-temps au risque d’échouer et je n’ai pas eu le temps nécessaire pour aller au bout de ma feuille de route !
- Sur le plan sportif, ma plus grande satisfaction est la pérennisation de la section sportive auprès du lycée de Morez qui prolonge de façon cohérente le dispositif mis en place au collège des Rousses depuis de très nombreuses années. L’engagement du comité départemental dans ce dispositif fut total pour convaincre du bien fondé de cette section. Aujourd’hui, l’histoire nous donne raison ! La création de l’équipe départementale nordique pour les catégories jeune, junior et senior, avec le soutien très fort du Conseil général du Jura, constitue aussi un vrai un motif de satisfaction. Elle donne du souffle à la filière fédérale en permettant aux jeunes de ces catégories qui ne présentent pas les critères pour intégrer les équipes régionales de rester au contact du meilleur niveau national au travers des coupes de France, sans que ceux-ci soient à la charge des clubs ou disparaissent tout simplement du paysage sportif. C’est un palier supplémentaire entre le club et le niveau régional indispensable pour un bon nombre de jeunes qui ont une éclosion plus tardive que d’autres. Avoir trouvé une solution pour doter le saut à ski et le combiné nordique d’un entraîneur est également un acte fort pour cette discipline.
- Sur le plan social, je suis très satisfait d’avoir réussi à pérenniser la section sportive ski alpin auprès du lycée de Morez avec le concours des écoles du ski français du massif jurassien. Elle permet aux jeunes skieurs alpins qui ne réussissent pas à intégrer le haut-niveau de prolonger le « double projet sportif » par une biqualification en préparant la formation professionnelle de moniteur de ski alpin, tout en restant sur le territoire jurassien et en continuant à s’entraîner.
- Je crois avoir réussi également à préserver une dynamique départementale significative que mes prédécesseurs avaient générée. Le comité départemental a continué son développement avec de nouveaux entraîneurs et de nouveaux partenariats qui laissent envisager de beaux lendemains. C’est aussi un vrai motif de satisfaction pour moi.
Mes regrets principaux sont de ne pas avoir pu avancer plus vite sur la feuille de route que je m’étais fixée et de ne pas avoir su convaincre davantage de partenaires pour donner plus de moyens aux commissions et apporter une aide plus significative aux clubs.
Il me semble indispensable de faire un diagnostic de la situation.
Vous avez dit n’avoir pas d’autre programme que celui de modifier le mode de gouvernance du comité régional. Qu’entendez-vous par là ?
J’ai dit que je n’avais pas de programme « a priori », tout simplement parce qu’il me semble indispensable de faire un diagnostic de la situation que je suis loin de connaître dans toutes ses dimensions, avant d’envisager développer un projet sportif. Pour le moment, je ne peux que confirmer l’état d’esprit que je souhaite imprimer à cette présidence, c’est-à-dire travail en équipe, écoute, transparence et communication.
Des états généraux au début de l’été
Vous avez annoncé la tenue d’états généraux. Quand auront-ils lieu ? Qui réuniront-ils ? A quoi serviront-ils ?
Effectivement, c’est un acte auquel je suis attaché. C’est pour moi une étape fondamentale qui devrait structurer la politique du comité pour les quatre années à venir. Je souhaite que nous mettions en œuvre cet événement avant l’été, j’étudierai avec le comité directeur la date la plus propice pour réunir tous les acteurs régionaux du milieu, c’est-à-dire les clubs, les comités départementaux, les entraîneurs de tous niveaux ainsi que les cadres techniques. Je souhaite leur donner la parole et j’espère que tous s’exprimeront sans arrière-pensée afin de définir des objectifs généraux de développement à partir desquels les commissions sportives déclineront les objectifs opérationnels qui constitueront leur feuille de route pour les années à venir.
Je suis très attaché au travail en équipe.
Vous n’arrivez pas seul au comité régional puisque vous avez réuni une équipe autour de vous. Quel rôle vont jouer chacun de ses membres ?
Je souhaitais être entouré de personnes qui connaissaient et partageaient mes orientations stratégiques et l’état d’esprit dans lequel je souhaitais inscrire cette présidence d’une part, et qui avaient envie de s’engager d’autre part.
Au-delà de la gestion des disciplines par les spécialistes de chacune d’elles , d’autres se sont engagés pour assurer des fonctions spécifiques comme celle de trésorier qui sera couverte par un agent comptable de la fonction publique ou encore pour entourer les équipes régionales avec une spécialiste de la préparation mentale ou encore quelqu’un qui a une grande expérience de la compétition comme Manu Jonnier.
Par ailleurs, vous l’avez compris, je suis très attaché au travail en équipe, je voulais être sûr que les personnes qui m’entoureraient étaient capables de travailler ensemble.
• La suite de notre entretien.