BIATHLON – Au cœur d’un pas de tir chauffé à blanc, et alors qu’Antonin Guigonnat est un train de franchir la ligne d’arrivée, Siegfried Mazet s’est confié à Nordic Magazine. Le Français dresse le bilan de son action en Norvège et de cette unique étape du calendrier dans l’Hexagone.
- Siegfried Mazet, quel est votre sentiment en revenant en France sous la bannière norvégienne ?
Ça ne me change pas du quotidien, dans la mesure où j’ai déjà une année de pratique derrière moi avec l’équipe norvégienne. On est déjà allé un peu partout, y compris en France durant les stages. Après, bien sûr, le contexte est différent : les volontaires me parlent en français. Ça, c’est quelque chose de particulier.
- Comment s’est passé votre intégration dans l’équipe ?
Très bien. Je ne parle pas norvégien, mais toute l’équipe parle très bien anglais, ce qui est normal dans les pays nordiques. Je parlais un anglais correct, j’ai tout de même dû me perfectionner, mais la communication passe bien. Sinon, ça ne se déroulerait pas aussi bien dans mes relations avec l’équipe. Il est important en tant qu’entraîneur de vivre vraiment avec le groupe.
- Quelles sont les différences dans l’approche du tir entre les Norvégiens et les Français ?
Ce n’est pas comparable, la culture va conditionner la façon dont tu t’entraînes, à la fois pour la condition et la préparation physique, mais aussi pour l’approche mentale. J’ai dû apprendre cela, il a fallu que je m’adapte, que je fasse évoluer mes connaissances qui étaient exclusivement françaises vers un modèle exclusivement norvégien. Après, s’ils sont venus me chercher, c’est aussi qu’ils voulaient changer certaines choses. C’est ce qu’on a fait, sans vouloir tout révolutionner non plus, parce que ce serait une grosse erreur.
- Le début de saison est plutôt encourageant. Avez-vous le sentiment que votre message commence à être assimilé ?
Je pense que oui. On est plus régulier au tir, même si on passe encore à travers parfois, mais les tactiques se mettent en place. Il faut du temps pour cela, il faut de la patience. Il faut beaucoup répéter les choses pour que cela deviennent le plus instinctif possible. Je commence à sentir que le travail porte ses fruits.
- Est-ce que les Jeux olympiques, où il n’y aura que quatre places, sont déjà dans la tête des athlètes et cela influence-t-il l’ambiance au sein de l’équipe ?
Non, ça se passe très bien dans la mesure où l’on se basera sur le classement général de la coupe du monde à un moment donné. On prendra les 4 meilleurs du général, c’est le plus logique possible.
- Quel bilan tirez-vous de cette entame de coupe du monde pour les Norvégiens sur le sprint ?
On a encore une très belle course de Johannes, mais aussi aussi de Fredrik qui vient faire la surprise ici en finissant dans les 10. On savait que les Français seraient remontés, mais ça pouvait aussi être un piège pour eux : courir à la maison, ce n’est pas forcément simple.
- Comment trouvez-vous l’ambiance ici ?
L’ambiance est vraiment géniale, le site mérite vraiment sa coupe du monde et de façon plus régulière. Ce serait bien de la revoir tous les deux ans. Le public le démontre encore aujourd’hui, et du côté de l’organisation il y a encore deux ou trois petits détails à régler mais c’est vraiment du très bon niveau.
- Et comment les athlètes norvégiens vivent cette étape française ?
En fait, ils sont très surpris par le monde, ils ne s’attendaient pas à voir autant de spectateurs et tous se rendent compte qu’en France aussi, le biathlon compte maintenant !
Photos : Thomas Sport Communication (sauf mention contraire)