JO | Pyeongchang – En hommage aux Jeux olympiques de 1968, c’est à Grenoble que les Bleus ont été accueillis à leur retour de Corée du Sud.
Une grande partie de la délégation française des Jeux olympiques de Pyeongchang, dont Fourcade, Pinturault, Cizeron, Papadakis, Laffont, Manificat, Bescond, a marqué sonretour sur le sol français en Isère, hier, tard dans la soirée.
La Ville de Grenoble a accueilli ce lundi soir une grande partie de ceux et celles qui ont animé cette dernière quinzaine. Durant 21 jours, ils ont fait vibrer le monde du sport français devant les écrans de télé ou sur les bords de pistes pour les plus chanceux.
Plus de 4 000 fans
Hier, les déçus, les heureux, les satisfaits, les mécontents sont venus saluer leurs fans. Le public s’était déplacé en masse. Plus de 4000 personnes ont patienté de longues heures pour enfin apercevoir ces athlètes encore sonnés par le rêve olympique dont ils viennent à peine de sortir.
En provenance de Pyeongchang, ils étaient attendus à 18h30 à Grenoble, mais l’avion de la délégation olympique qui devait atterrir à 16h30 à Lyon Saint-Exupéry s’est finalement posé un peu avant 20h.
Les amoureux du sport français présents au Summum ont dû patienter de longues minutes avant de pouvoir apercevoir leurs héros. Heureusement, certains athlètes avaient déjà fait leur retour et ont pu animer le début de soirée.
C’était le cas notamment de Perrine Laffont, médaillée d’or en ski de bosses, Pierre Vaultier, champion olympique du snowboard cross, Julia Pereira, jeune médaillée d’argent en snowboard cross qui, du haut de ses 16 ans, a su affronter brillamment le public et les questions du speaker.
Manificat et Jouve à l’honneur
C’était aussi le cas en nordique de Maurice Manificat, double médaillé en ski de fond, et de Richard Jouve, médaillé avec lui sur le team sprint de Pyeongchang.
On a pu revivre sur écran géant les meilleurs moments de cette épreuve par équipes, où les deux hommes ont brillé. Les derniers mètres de la course de Richard Jouve ont été acclamés par le public. Les athlètes ont aussi répondu à des questions de jeunes supporters et ont fait part de leurs émotions et de leur ressenti.
18 médaillés de Pyeongchang
À 22h30, le bus des médaillés olympiques arrive enfin dans l’enceinte d’Alpexpo. Les journalistes affluent en masse et prennent à l’abordage le véhicule. En sortent les 18 médaillés français qui, après leur passage dans la haie d’honneur composée d’enfants, montent en héros sur la scène du Summum acclamés chaleureusement par le public.
Suit une vingtaine de minutes de présentations, de félicitations, de remerciements, de tous ces sportifs qui ont eu chacun le micro en mains, pendant quelques secondes, pour exprimer leur sentiment du moment et remercier la foule d’avoir eu la patience de les attendre.
Anaïs Bescond déclare : « Merci à tous, merci pour tous ces messages. Peu de monde pensait que j’allais ramener trois médailles, mais voilà, je l’ai fait, c’est que du bonheur. »
Justine Braisaz, encore sous le charme de l’Olympe, confie : « Je crois qu’on vit un rêve éveillé. »
Jean-Marc Gaillard et Clément Parisse auront fait rire le public grenoblois : « On n’est pas rentré en même temps que les autres fondeurs en voulant prolonger le plaisir sur le 50 km, mais bon… On aurait peut-être dû revenir plus tôt finalement. »
Puis, on assiste à l’arrivée d’une grande partie de la délégation olympique, fondeurs, biathlètes, bobeurs, alpins, snowboardeurs…
Place à la conférence de presse. Les médaillés sont interviewés par les journalistes venus nombreux. Pendant ce temps, les autres membres de la délégation française retrouvent parfois certains proches, ou discutent encore entre eux de leur aventure commune.
On croise Émilien Jacquelin, les cheveux marqués par ce voyage coréen, Jules Lapierre, les yeux qui pétillent encore.
La fatigue se fait grandement ressentir ; Alexis Pinturault peine à ouvrir encore les yeux face aux caméras, Marie Dorin-Habert paraît sur une autre planète. Le rêve olympique est encore dans les têtes des athlètes.
« Du pur bonheur »
Le relais mixte de biathlon champion olympique déclare : « Une médaille d’or en équipe a toujours une saveur particulière, c’est du pur bonheur car c’est un bonheur partagé. En tout cas, ça fait plaisir de voir autant de monde ici, c’était un accueil magnifique. »
Maurice Manificat : « Le travail est accompli. Retrouver ses proches, notre terre c’est incroyable. Tout le petit monde du nordique a vibré pour ces Jeux. Les JO, ce sont des émotions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Voilà, je m’attendais à ça, mais je ne pensais pas le vivre aussi fortement sur l’épreuve individuelle. J’étais au fond du trou mais le fait que j’ai touché les gens, c’était le pari gagné finalement. Il fallait se remobiliser pour le relais et je ne pouvais pas me morfondre. Il fallait transformer cette tristesse absolue en motivation. »
Adrien Backscheider : « J’ai l’impression d’être sur un nuage. Ce n’est que du positif. Maintenant, je veux préparer le 50 km d’Oslo et je veux surfer sur ma bonne forme des Jeux et sur toute la motivation qui va avec. Je vais me reposer et profiter de la fin de saison pour performer. D’être aux Jeux et faire la médaille, c’était magnifique, mais maintenant je veux avoir la confiance en moi et la force pour performer parmi les meilleurs Mondiaux par la suite. »
Richard Jouve : « Au retour à la maison, du monde m’a accueilli, c’était un accueil très chaleureux. On se rend compte petit à petit de la portée d’une médaille. Il reste trois sprints de coupe du monde et les objectifs ne changent pas : je veux aller chercher des podiums et jouer le top 6 dans le général du sprint. »
Photos : Nordic Magazine