Une semaine de ski de fond pour Guillaume Martin
Samedi, entre Carcassonne et Quillan, les places étaient chères dans l’échappée, dont la composition s’est fixée à 14 coureurs après plus de 120 kilomètres de course. Alors que les débats ont été animés dans un premier temps par un match entre Wout Poels et Michael Woods pour le maillot à pois, le final a été dominé par Bauke Mollema.
Dans le peloton, l’équipe UAE-Emirates a fait l’essentiel pour préserver le maillot jaune de Tadej Pogacar. Mais ce 10 juillet, un autre nom, Guillaume Martin, a tiré profit de sa présence à l’avant pour effectuer un bond de sept places et se hisser au deuxième rang de la hiérarchie de la course, à 4’04’’ du leader slovène et avec 1’14’’ d’avance sur Rigoberto Uran, 3e.
« D’habitude, nous sommes sur la défensive mais cette année, j’avais envie de prendre des risques. Et ça a été payant aujourd’hui ! Si on ne tente pas, on ne peut pas savoir. J’ai forcé mon destin et je vais tout faire pour continuer à saisir les opportunités qui se présenteront à moi », a commenté le protégé de Guillaume Vasseur.
« Comment a-t-il opéré un tel replacement, aussi imposant sur le fond qu’étonnant sur la forme ? », questionne Laurent Vergne d’Eurosport.
Un élément de réponse se situe peut-être dans le Jura. Le coureur est un habitué du centre national de ski nordique et de moyenne montagne (CNSNMM) de Prémanon où il vient régulièrement profiter des installations. Il arrive au biathlète Quentin Fillon-Maillet de rouler, en voisin, avec le cycliste de Cofidis.
En juin, Guillaume Martin était encore présent dans la station des Rousses. « J’approche la dizaine de venues à Prémanon », confiait-il alors à nos confrères du Progrès.
Plus surprenant – et cette fois, c’est L’Equipe qui dans son édition de dimanche relate l’anecdote – il a passé le réveillon au CNSNMM. « Quand on est sportif de haut niveau, on l’est 24 heures sur 24, même le 31 décembre et le 1er janvier », justifie-t-il. Le soir de la Saint-Sylvestre, avec sa compagne Emilie, le voilà donc débarquant de Dives-sur-Mer (Calvados) pour arriver à 20 heures, dans le Haut-Jura. « Le centre était fermé. On a fait les 200 derniers mètres dans la neige », précise Guillaume Martin qui a ensuite dormi dans une chambre hypoxique.
Il s’est ensuite offert une semaine de ski de fond, « avec un gros travail de gainage et seulement une sortie de 4 heures à vélo. »
Le moins qu’on puisse dire, c’est que cela ne lui a pas trop mal réussi. « Guillaume Martin est le maillot jaune de ce deuxième tiers de Tour de France, si l’on établit un classement général de la 8e à la 14e étape », a calculé Eurosport.
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