Mercredi, dans l’individuel court d’Obertilliach (Autriche), Hugo Rivail a décroché son tout premier podium en IBU Cup. Il a même signé sa toute première victoire sur le circuit B de la coupe du monde de biathlon. Après ce bel exploit, il se confie à Nordic Magazine.
- Hugo, vous sortez une course quasi parfaite aujourd’hui, racontez-nous cela…
En fait, je n’avais aucune information durant la course parce que je ne comprenais pas ce que me disais les coachs ! C’est seulement à la façon qu’ils avaient de me crier dessus que j’ai compris que ça allait faire une belle course. Et j’en avais encore sous le pied, alors j’ai lâché les freins, j’ai vraiment tout mis !
J’ai eu du mal à réaliser.Hugo Rivail
- Vous finissez en tête mais avec un petit dossard (le 20). Il y avait encore beaucoup de monde sur la piste, comment avez-vous vécu cela ?
Oui, quand je finis, je vois que je suis 10 secondes devant l’Italien [Daniele Cappellari qui finira 2e, NDLR], et sur le coup je ne comprends pas. Et puis c’est une individuelle, donc tout peut arriver surtout que tous les favoris partaient derrière moi. Donc je ne me suis vraiment pas emballé quand j’ai vu « 1 » à l’arrivée à côté de mon nom. Puis après, j’ai vu que ça tenait, ça tenait. Mais je ne comprenais pas, jusqu’à ce que je monte sur le podium, j’avais du mal à réaliser que j’avais gagné la course !
- Solide, vous l’avez été aussi sur le pas de tir avec un 19/20.
Oui, après les conditions étaient bonnes, il y avait un vent vraiment léger, j’étais même étonné de voir qu’il n’y avait pas plus de 19 ou de 20. Bon après, comme tout biathlète, on n’est pas content quand on en sort une, mais j’étais vraiment content. J’ai réussi à bien m’appliquer, à rester concentré sur chacun de mes tirs. Et au final, le fait de ne pas avoir de renseignements sur ma place a plutôt été bénéfique parce que je n’ai pas pensé au résultat mais plutôt à la manière de faire . Et ça a marché !
Ca faisait longtemps que je n’avais pas eu cette sensation de vitesse.Hugo Rivail
- Certains athlètes disent qu’ils sentent quand le résultat sera bon. Est-ce que ce matin vous aviez senti que vous étiez dans un bon jour ?
(Il réfléchit) Je dirais que oui, mais en fait j’essaye de ne pas trop écouter mes sensations, j’ai pris l’habitude de ça parce que des fois on sent qu’on a des jambes de feu et on n’avance pas ! Aujourd’hui ça allait vraiment bien. Ca faisait longtemps que je n’avais pas eu cette sensation de vitesse et d’avancer sur une course.
- Vous sortez de deux saisons compliquées, vous avez même arrêté précocement votre saison l’hiver dernier. On imagine que ce résultat vous rebooste, non ?
Oui, ça a été très difficile de prendre la décision d’arrêter au milieu de la saison. Mais c’était la bonne décision, je devais vraiment m’arrêter pour refaire du jus. Sur l’été-automne, on a dû constamment adapter avec les coachs, en fonction de mes sensations et des tests qu’on faisait. C’est pesant de devoir rester arrêter les séances avant les autres. C’était prévu que je ne sois pas très bien en début de saison sur les premières courses, je savais que ça allait revenir un peu plus tard. Bon je ne pensais pas que ça allait revenir si tard, mais je suis content !
- Est-ce que vous avez douté de vos capacités à revenir au niveau durant la préparation ?
Durant l’été non, parce que tant qu’on ne fait pas de courses, on ne peut pas trop se situer. Après j’ai fait le dos rond en essayant de gérer au mieux ces moments difficiles et en espérant que ça allait revenir. Alors aujourd’hui, c’est une vraie satisfaction.
- Le bilan de votre semaine en Autriche est forcément déjà positif avec cette victoire mais il reste de belles choses à aller chercher.
Oui, je ne compte pas m’arrêter là, on a encore trois courses à enchaîner avec deux sprints et un relais. Donc il va falloir être bon sur la récupération pour pouvoir capitaliser là dessus.
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