Le fondeur alpiniste trailer et réalisateur Jean-François Bourgine vient de boucler un travail de titan : réaliser un DVD de 90 min sur la dernière édition du Solukhumbu Trail à partir de 14 heures de rush. Il explique, pour Nordic magazine, comment il a procédé pour ne conserver que les plus belles images et les temps forts d’une aventure mise sur pied par Dawa Sherpa. Outre ce long entretien, trouvez ci-dessous le très réussi teaser de ce DVD…
Jean-François Bourgine, vous venez de réaliser le film relatant la dernière édition du Solukhumbu Trail au Népal en novembre dernier. Heureux ?
Oui effectivement très heureux. D’une part, l’organisateur Dawa Sherpa m’avait fait confiance en m’invitant sur cette épreuve dans le but de tourner des images et de réaliser ce film. J’ai pu réaliser son souhait en terminant le montage à peine deux mois après être rentré du Népal. D’ailleurs, sur le terrain, j’ai beaucoup travaillé pendant l’épreuve car en plus de la vidéo j’étais en charge de la mise à jour du site internet de la course (https://solukhumbutrail.com/) avec notamment des infos diffusées en live. Ces textes et photos publiés quotidiennement via le satellite permettaient aux internautes de suivre l’évolution de cette aventure quasiment chaque jour. Avec l’aide de mon frère Philippe qui prenait le relais ici en France, nous avons pu honorer cette tâche qui est loin d’être une évidence quand on est en itinérance dans les vallées les plus reculées du Népal.
D’autre part, les coureurs attendaient avec impatience la sortie de ce film qui pour eux représente un formidable souvenir, une façon de se replonger avec beaucoup de bonheur dans cette course-nature véritablement hors du commun. Les partenaires de l’épreuve attendaient également ces images avec impatience.
Combien de temps dure le film et de combien d’heures de rush disposiez-vous à votre retour ?
Le film est monté sur un support DVD au format PAL 16/9. Sa durée est de 90 minutes ce qui m’a permis de raconter l’histoire de cette course dans son intégralité, pour le plus grand plaisir des participants. A mon retour du Népal je disposais d’environ 14 heures de rush, ce qui représente un sérieux travail de tri réalisé post-tournage.
Comme dans toutes aventures népalaises, des moments d’intenses émotions viennent ponctuer cette chronologie »
Le choix des images au moment du montage doit être très difficile voire cornélien. Comment avez-vous opéré ? Qu’est-ce qui fait qu’on garde telle ou telle image plutôt qu’une autre ?
C’est toujours le problème quand on tourne des images sur une épreuve de ce type et avec beaucoup de participants. Avec autant de rush, j’ai dû procéder par étapes. La première consiste à faire un premier « nettoyage » en jetant toutes les séquences redondantes ou de mauvaise qualité. Après ce premier travail, j’avais encore 5 à 6 heures d’images que je considérais comme intéressantes. C’est là que commence vraiment le travail final de tri qui s’avère très difficile. On a envie de tout conserver… J’ai obtenu le choix final des séquences après un (très) long travail de relecture et de réflexion. Le but pour moi était de raconter l’histoire de la course, en conservant la chronologie et en faisant en sorte que l’on retrouve presque tous les participants sur les images, sans toutefois favoriser toujours les mêmes. De plus, comme dans toutes aventures népalaises, des moments d’intenses émotions viennent ponctuer cette chronologie. Je tenais à conserver ces moments forts dans le film. En finition, ce sont les images les plus belles, les plus esthétiques et qui collaient le mieux avec les musiques que j’ai conservées pour générer la version finale.
Quels messages et sentiments principaux fait passer ce film qui relate avant tout une aventure mise en place par le fameux coureur Dawa Sherpa ?
Avec Dawa, c’est simple, tout est simple ! Ceux qui ont la chance de le connaître vous diront que c’est un personnage plein de gentillesse et d’un calme olympien, à l’image du peuple népalais. Le Solukhumbu Trail est une course à pieds par étape certes, le chronomètre tourne tous les jours mais il s’avère qu’une telle épreuve, dans un tel cadre et avec un tel mélange de personnalités est en fait davantage une aventure humaine et sportive plutôt qu’une simple course à pieds. Dawa tient dans l’organisation de la course à laisser une part importante à la découverte de son pays, de ses habitants et de ses racines. Chaque jour des liens se créent entre les participants, mais également avec les membres du staff, les nombreux porteurs qui nous accompagnent et même avec les habitants des villages-étapes. Dans le film de cette édition 2011, j’ai tenu à faire transparaître tous ces points. Les agrémenter de belles images de coureurs et de fantastiques paysages font qu’une certaine dynamique tient le spectateur durant les 90 minutes.
Comment ce film sera-t-il commercialisé ?
Le film n’est pas commercialisé à très grande échelle. Il est édité à quelques centaines d’exemplaires dont la gestion me revient intégralement. Il est possible de se procurer le DVD sur le site officiel de la course https://solukhumbutrail.com/ en remplissant le formulaire de commande de prévu à cet effet. Il est vendu 18 € (frais de port inclus) dont une partie des recettes est reversée directement à l’association de Dawa Sherpa
« Courir au Népal » dont vous trouverez toutes les explications sur son fonctionnement ici : https://solukhumbutrail.com/aboutus.aspx