La première pré-sélection de l’équipe de France olympique sera dévoilée lundi 20 janvier, avant la liste finale présentée une semaine plus tard. A quelques jours de cet événement forcément très attendu, Nordic Magazine vous explique « comment ça marche » et qui sont les principaux favoris pour l’obtention d’un ticket à destination de Sochi…
A j-5 de la présentation de la première « short-list » des athlètes sélectionnés pour les Jeux olympiques par la délégation permanente de la Commission nationale du sport de haut niveau (CNSHN), Nordic Magazine fait le point, discipline par discipline, pour y voir plus clair sur les possibles représentants français envoyés aux Jeux.
La règle de base est simple : le Comité international olympique attribue à chaque nation, et ensuite à chaque sport, un quota maximum d’athlètes sélectionnantes : « Ce qui ne signifie pas qu’à chaque fois nous prendrons le quota maximum proposé car seuls des athlètes très performants iront aux Jeux », prévient Nicolas Michaud, directeur du nordique français.
Biathlon : les quatre majeurs semblent fait… ou presque
En biathlon, six hommes et six femmes pourraient rejoindre Sochi. Chez les hommes, peu de suspens puisque sauf surprise Martin Fourcade, Alexis Boeuf, Simon Desthieux et Jean-Guillaume Béatrix seront du voyage. Simon Fourcade a remis les pendules à l’heure à Ruhpolding en signant deux top 10 ce qui devrait suffire pour que le Catalan rejoigne son frère en Russie.
Reste à savoir qui sera l’éventuel sixième homme de cette très dense équipe de France. Les jeunes Quentin Fillon-Maillet et Baptiste Jouty tiennent pour l’instant la corde, devant Rémi Borgeot notamment. Sur place, ce sera un vrai casse-tête pour les coachs de composer le relais avec l’interrogation concernant Simon Fourcade, décevant dans l’exercice cette saison mais tellement expérimenté que le staff imagine mal se passer du Catalan.

Martin Fourcade sera le leader incontestable d’une équipe de France qui peut briller sur toutes les épreuves qu’elles soient individuelles ou collectives.
Chez les dames, là aussi, le quatre majeur est pour l’instant assez clair : Marie-Laure Brunet, Anaïs Bescond, Anaïs Chevalier et Sophie Boilley ont montré respectivement et collectivement de belles choses lors de ce début de saison. Elles ont un pied et trois orteils en Russie. La question principale concerne bien sûr Marie Dorin-Habert, actuellement en stage à Anterselva : « Je vais mieux, confie-t-elle sur son site internet, mais c’est encore douloureux. Pas question pour moi de courir cette semaine (à la coupe du monde d’Antholz, ndlr) et je suis encore incapable d’affirmer que je serai au départ pour Sochi.» Si la Dauphinoise déclare finalement forfait, cela offrirait l’opportunité à Marine Bolliet ou Jacquemine Baud de monter dans l’avion. Là encore, rien n’est certain.
Combiné nordique : qui sera le remplaçant ?
Les combinés nordiques champions du monde dans le par équipes devraient tenter de décrocher une médaille olympique ensemble. En effet, Jason Lamy Chappuis, champion olympique en titre et porte-drapeau de la délégation tricolore, Sébastien Lacroix également double champion du monde, Maxime Laheurte et François Braud seront sans (presque) aucun doute les quatre titulaires de cette ambitieuse équipe de France.

Jason Lamy Chappuis et ses collègues du relais n’ont qu’un objectif en tête : une médaille olympique collective… Le Jurassien visera une breloque individuelle.
La seule vraie question est de savoir qui sera le remplaçant dans cette équipe prestigieuse ? Qui aura la chance, comme Jonathan Félisaz à Vancouver il y a quatre ans, de participer aux Jeux olympiques. Deux Jurassiens sont à la corde : Théo Hannon semble avoir une petite longueur d’avance sur Hugo Buffard et sur Geoffrey Lafarge, malheureusement blessé lors d’une coupe continentale aux Etats-Unis et qui a des difficultés à retrouver son meilleur niveau. Le staff du combiné tricolore attendra la tenue des deux prochaines étapes de coupe du monde (Seefeld et Obsertdorf) et également de la coupe continentale (où un éventuel podium d’un Français serait pris très au sérieux) pour arrêter son cinquième choix.
Saut spécial : une délégation réduite
En saut spécial, on devrait retrouver le leader de l’équipe de France Vincent Descombes-Sevoie (déjà du vol en terre canadienne avec David Lazzaroni et Emmanuel Chedal). Mais cette fois, la délégation tricolore devrait sans doute se limiter à deux sauteurs puisque Ronan Lamy-Chappuis, plutôt régulier pour sa première tournée des Quatre tremplins, pourrait faire ses valises pour Sochi. A voir comment le Jurassien se comportera lors des prochains échéances…

Coline Mattel, ici à gauche 2e du concours de Sapporo, veut une médaille et rien d’autre à Sochi. Elle a les moyens de briller sur les deux épreuves.
Chez les filles, la donne est différente : pour prétendre s’assoir sur la barre d’élan des petit et grand tremplins olympiques pour les épreuves féminines, le CIO impose de faire partie des 30 meilleures mondiales. Si cela ne devrait pas poser un problème majeur à Coline Mattel et Julia Clair (actuellement 5e et 13e mondiales), Léa Lemare devrait elle profiter des prochaines coupes du monde pour intégrer ce groupe rouge : elle pointe aujourd’hui à la 36e place à 23 points de la 30e place… Coline Mattel, qui reste sur un podium à Sapporo, sera sans doute la meilleure chance de médaille pour le saut français.
Ski de fond : la discipline la plus ouverte
Passons maintenant au cas le plus compliqué, car le plus ouvert, du ski de fond. En effet, sept dames et sept hommes pourraient prendre place dans le vol charter affrêté par l’équipe de France. Chez les filles, la donne apparaît plutôt claire avec Aurore Jean, Célia Aymonier (qui s’est révélée ce début de saison) qui ressortent clairement du lot. Anouk Faivre-Picon et Coraline Hugue sont les deux outsiders principales pour compléter le relais notamment et s’aligner sur les épreuves en style libre. Laure Barthélémy et Aurélie Dabudyk n’ont sans doute pas perdu tout espoir, alors que pour Célia Bourgeois, cela paraît un poil plus compliqué de participer à ses deuxièmes Jeux olympiques.

Aurore Jean comptera ses collègues du relais pour espérer ramener une belle performance de Russie. La Jurassienne y a signé son premier podium individuel l’an passé.
Côté masculin, on peut imaginer que la France profite de ses sept quotas pour Sochi, comme elle l’a fait en 2010. Le relais, par exemple, semble composé aux trois quarts avec Maurice Manificat, solide espoir de médaille olympique, Jean-Marc Gaillard qui participe à ses troisièmes JO et Robin Duvillard qui a orienté sa saison sur le style libre. Quid du quatrième relayeur : Mathias Wibault, Ivan Perrillat-Boiteux sont les deux favoris… sans oublier le très prometteur Adrien Backscheider (peut-être encore un peu jeune…). Ils pourraient aussi être alignés sur les épreuves de distance. Paul Goalabré qui reste sur un week-end d’anthologie en coupe d’Europe à Chamonix n’a pas dit son dernier mot.
Si de ce côté, c’est à peu près clair (et encore !), les sélections des sprinteurs s’avèrent plus compliquées. Cyril Miranda et Renaud Jay, 8e et 13e du sprint libre de la coupe du monde de Nove Mesto ont marqué des points, c’est certain. Mais la sélection pourrait bien s’affiner à l’issue de ce week-end de coupe du monde en Pologne avec là encore, une étape réservée aux classiqueurs (sprint et mass-start) : Baptiste Gros, Cyril Gaillard notamment y joueront leur va-tout…
Photos Agence Zoom, Mathieu Dupuis et Sochi 2014 –
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