JO | SKI DE FOND – Après Sochi, la France a décroché la médaille de bronze dans le relais olympique de ski de fond à Pyeongchang.
Le relais olympique, la France l’attendait. Voici quatre ans, aux Jeux olympiques de Sochi, quatre hommes avaient écrit la plus belle page de l’histoire du ski de fond tricolore en décrochant une médaille de bronze. Dimanche matin, ils ont renouvelé l’exploit. « Cette médaille de bronze vaut de l’or », avait déclaré Jean-Marc Gaillard en 2014. La troisième place du jour n’a pas moins de valeur, bien au contraire car elle a été portée, pour moitié, par la relève d’un sport exigeant.
Sur les quatre héros, deux ont pris le départ dans le stade d’Alpensia. Le premier a justement été Jean-Marc Gaillard, spécialiste de ce style classique inscrit au programme. « C’était dur », a-t-il témoigné au micro de France Télévisions.
Quand le Haut-Savoyard, motivé après des épreuves individuelles en demi-teinte, a passé le relais à Maurice Manificat, la sélection de François Faivre, entraîneur du ski de fond français, tenait son rang, ce qui n’était pas le cas des Scandinaves, en queue de peloton. Didrik Toenseth a du coup contraint ses compatriotes à fournir un effort supplémentaire pour rattraper son retard. Même mission pour le Suédois Daniel Rickardsson. Mais la journée ne se présentaient pas sous les meilleurs auspices pour les champions olympiques en titre.
France-Italie
Du coup, une autre nation en profitait pour jouer sa partition, la Russie d’Andrey Larkov et Alexander Bolshunov.
Derrière, Maurice Manificat, rattrapé par Sundby mais menacé par l’Italien Francesco De Fabiani, lâchait le Kazak Yevgeniy Velichko. La France et l’Italie se retrouvaient dès lors face à face. « C’est le combat pour la troisième place, derrière la Russie et la Norvège qui sont les plus forts », confirmait le skieur de la vallée d’Aoste.
Quatre hommes pour trois médailles
Au tour du fondeur de Megève Clément Parisse de monter dans le train du relais en ski de fond, en même temps que Simen Hegstad Krueger et Giandomenico Salvadori. Après un tour, la course semblait figée. Un leader et trois hommes dans un groupe de chasse situé à 15 secondes.
Sauf que l’écart a diminué avec le Russe Alexey Chervotkin. Après une heure, la jonction était réalisée.
Sauf que Salvadori, grimaçant, ne parvenait plus à suivre. Il n’était donc plus que trois aux avant-postes.
Clément Parisse, qui signe une saison en relief, prenait alors, avec brio, les choses en main avec le champion olympique du skiathlon. Le jeune homme devait tenir, assurer la médaille, donner à rêver à un pays qui s’était réveillé devant sa télévision.
Ses efforts payaient. Chervotkin était, à son tour, à la traîne. « Dans le dernier tour, j’étais à bloc », confirmait le Haut-Savoyard : « Aujourd’hui, c’était un bon jour. »
Klaebo-Backscheider sur le ring
Le dernier relais s’annonçait de toute beauté. Le Vosgien Adrien Backscheider, bientôt papa, allait affronter en duel l’extraterrestre Johannes Hoesflot Klaebo, 21 ans.
« Ne t’occupe pas de lui », lui ont conseillé ses coaches. Le Norvégien est costaud. Son palmarès n’a cessé, au fil des semaines, de s’étoffer. Le champion olympique du sprint a tout gagné, ou presque.
La Russie s’invite
Durant deux tours, les deux hommes ont skié ensemble. Trop tranquillement sans doute pour que Denis Spitsov n’en profite pas. A la sortie du stade, le Russe les rejoignait, imprimant un rythme que n’allait pas pouvoir suivre Adrien Backscheider.
L’orgueil du jeune viking allait faire le reste. Quand il décida d’accélérer, son adversaire n’a rien pu faire. Avec logique, la Norvège était sacrée championne olympique, devant la Russie sous bannière du CIO.
Pour la seconde fois, la France allait donc être médaillée de bronze.
Les larmes de Maurice Manificat après le 15 km skate ont irrigué la famille du ski de fond.
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Photos : NordicFocus