Après l’hiver, le fondeur savoyard Louis Deschamps a décidé de mettre fin à sa carrière de sportif de haut niveau. Il ne quitte pas pour autant le milieu du ski. Entretien.
Pourquoi avez-vous décidé de ranger vos skis ?
Cela faisait deux saisons que mes résultats étaient en deçà de mes espérances. De ce fait je nʼai pas pu aller à Sochi, ce qui était mon objectif principal ces dernières années. A 26 ans il est temps de rentrer dans une vie professionnelle.
Quel meilleur souvenir gardez-vous de votre carrière ?
Jʼai deux très bons souvenirs de ma carrière : ma sélection à la coupe du monde de Davos en 2012 ( je me sélectionne sur le premier week-end de le saison alors que je mʼy attendais pas du tout). Et les deux relais savoyards au championnat de France aux Saisies en 2009 (1er et 3e place). On ne partait pas favori. Et mettre deux relais savoyards sur le podium fut tout simplement un exploit pour le comité.
Et le pire ?
Le pire sera ma saison 2012-2013. Ce fut une saison blanche à un moment charnière de ma carrière. Cʼest terrible de se retrouver dans cette situation où lʼon est totalement impuissant. Je nʼavais plus quʼà attendre le retour de la forme.
Un team, ça fonctionne finalement comme une petite entreprise.
Vous étiez un des piliers du team Savoie Elite Nordic. Qu’est-ce que celui-ci vous a apporté ? Qu’aimiez-vous y trouver ?
Oui cʼest vrai que je fais partie des athlètes qui ont créé le team SEN en 2009. Le Team Savoie Elite Nordic mʼa apporté beaucoup. Déjà il mʼa permis de continuer le ski en senior alors que je nʼétais pas dans un groupe fédéral. Et puis faire partie dʼun groupe comme celui-là, cʼest une vraie aventure humaine. On passe quasiment 100 jours de lʼannée ensemble, tout le monde a un rôle très important pour développer, améliorer la structure afin dʼavoir le meilleur cadre de travail possible avec un petit budget. Ça fonctionne finalement comme une petite entreprise. Et tout cela donne une ambiance très amicale, avec un vrai esprit dʼéquipe, et des moments géniaux. Et cʼest pour tout cela que jʼadorais faire partie de cette équipe.
Le SEN, aujourdʼhui, a trouvé sont rythme de croisière. Il a une place importante auprès du comité de Savoie.
Quand on pratique le ski à votre niveau, qu’est-ce qui est le plus difficile à concilier ?
Je nʼai jamais eu trop de problèmes pour concilier ma vie de skieur avec ma vie dʼétudiant et ma vie personnelle, car le ski de fond a toujours été ma priorité. Cʼest un choix que jʼai toujours assumé. Et puis grâce aux filières ski-études jʼai réussi mon parcours scolaire. Paradoxalement le ski mʼa permis dʼaccéder à un niveau dʼétudes peut être-plus élevé que celui que jʼaurais eu sans le ski.
En tout cas je nʼai aucun regret sur ces choix. Les bons moments partagés dans le sport compensent largement les sacrifices personnels.
Un regret au moment de ranger vos skis ?
Non pas de gros regret. Il y a des petits regrets sur des courses clés que jʼai loupées. Mais je garde surtout plein de belles émotions sur ma vie de coureur de fond qui a débutée a lʼâge de 4 ans.
Avant, l’été, c’était ski-roues, vélo, course à pied, musculation. Cette année, quel est le programme ?
En effet mon programme a pas mal changé puisque je travaille maintenant comme coach adjoint au comité de Savoie sur le groupe fond de juin à octobre puis comme technicien sur le groupe coupe du monde biathlon lʼhiver.
Entre les stages du comité cet été, je vais pouvoir voyager avec mes amis et profiter de la vie. Je continue à faire beaucoup de sport quotidiennement (course a pied, vélo, natation, foot, planche à voile…).
Le sport restera de toute façon toujours au centre de ma vie.