BIATHLON | SKI NORDIQUE – Le 12 mars 2020 restera dans les annales de l’histoire des sports d’hiver. Personne n’a été épargné par la vague d’annulations de compétitions liées à la lutte contre la propagation du coronavirus. Seules quelques épreuves devraient encore être disputées ce week-end.
Il n’y a pas que les bourses mondiales qui ont vécu un jeudi noir. Le nordique aussi a connu l’une des pires journées de son histoire. Le coronavirus a étouffé une saison qui avait déjà dû composer avec un hiver trop clément. Récit.
BIATHLON
Finalement, Oslo est annulée
Les responsables de l’IBU ont vécu une journée d’enfer. Les vérités du matin n’étant plus celles de l’après-midi, encore moins celles du soir.
Première information, l’étape d’Oslo ne pouvait se tenir en Norvège. Elle était annulée. Il fallait s’y attendre après l’évolution des réglementations sanitaires dans le pays concernant les rassemblements. « D’abord et avant tout, Holmenkollen Skifestival en tant qu’organisateur en est profondément attristé », regrettait la directrice générale de l’organisation, Kristin Vestgren Sateroy, dans un communiqué.
A la fédération internationale de biathlon débutaient alors des négociations avec les autorités finlandaises. C’est que la coupe du monde de Kontiolahti n’allaient pas tarder à débuter. Johannes Thingnes Boe, Martin Fourcade et Quentin Fillon-Maillet étaient attendus pour un sprint décisif.
Déjà, ce serait sans les fans pour les encourager. Peu avant le coup d’envoi, les portes étaient fermées. La cheffe du gouvernement, Sanna Marin, venait d’annoncer qu’aucune manifestation de plus de 500 personnes ne pouvait désormais se tenir.
Et si les épreuves d’Holmenkollen avaient finalement lieu à Kontiolahti, avec moins de 500 personnes accréditées ? 509 l’ont été pour cette fin de semaine. La piste était explorée. Mais, peu après 16h30, le couperet tombait. L’hiver se terminerait avec les relais mixte de dimanche.
SKI DE FOND
Seul Québec tient encore
Avec le biathlon, le ski de fond n’a pas encore fermé le rideau. Mais, hier, la coupe du monde a été largement amputée.
Déjà, le sprint de Minneapolis était tombé à l’eau mercredi soir. C’était juste après que le président des Etats-Unis ne fasse une déclaration solennelle à la télévision pour annoncer la fermeture des frontières à tous les Européens. Impossible, dès lors, à la caravane déjà amaigrie d’imaginer même se rendre dans le Minnesota.
Hier, Canmore était à son tour rayée d’un trait du calendrier. La finale de la saison devait s’y dérouler avec des épreuves de distance et un relais.
Pour l’heure, les deux sprints de Québec ont sauvé leur peau. Ils se dérouleront ce week-end dans les plaines d’Abraham.
Les courses populaires n’étaient pas à la fête. Les unes après les autres, elles faisaient savoir qu’elles jetaient l’éponge. Avec le renoncement de l’Ylläs-Levi, la Visma Ski Classics ne pouvait se prolonger.
Sur les réseaux sociaux, les skieurs constataient, fatalistes, que leur saison 2019-2020 était finie.
SAUT À SKI
Fauchée en plein vol
Le Raw Air, tournée scandinave de saut à ski, avait débuté à Oslo avec les tribunes vides. Jusqu’ici, le programme avait seulement dû composer avec cette mesure. Il avait aussi eu à souffrir des aléas de la météo. Les concours d’Oslo étaient reportés à Lillehammer.
Mais, hier, à 16 h, la nouvelle tombait. La coupe du monde était terminée. Le Raw Air s’achevait à Trondheim. Dans un premier temps, la compétition devait pourtant se dérouler en public, ce qui avait inquiété des médecins. Ils avaient interpellé les autorités sur la mise en danger des spectateurs. Et obtenu que les gradins ne soient pas occupés.
L’Autrichien Stefan Kraft et la Norvégienne Maren Lundby remportaient donc le gros globe de cristal… dans l’indifférence complète.
Les championnats du monde de vol à ski n’étaient pas épargnés. Annulés eux aussi. Reportés à l’an prochain. Le 9 mars, décision avait déjà été prise de les organiser à huis clos.
Photo : Nordic Focus