SPORTS D’HIVER – Après Urs Lehmann, président de Swiss-Ski, c’est au tour de Johan Eliasch, P-Dg de Head, de convoiter la présidence de la Fédération internationale de ski (FIS).
Il s’appelle Johan Eliasch. Il est Suédois mais aussi sujet britannique… et très riche. Sa fortune est évaluée à 2,6 milliards d’euros. Il est candidat à la présidence de la Fédération internationale de ski (FIS). Gian-Franco Kasper doit laisser son fauteuil après 22 ans de règne.
Johan Eliasch est le PDG de Head, entreprise autrichienne essentiellement spécialisée dans le ski et le tennis. Celle-ci produit des vêtements et des raquettes, équipant ou ayant équipé de très grands joueurs tels qu’Andre Agassi, Andy Murray ou encore Novak Djokovic.
L’homme est aussi philanthrope. En 2005, il a créé le Rainforest Trust et acheté à des fins de préservation une forêt tropicale de 1 600 km2 au cœur de la forêt amazonienne près de la rivière Madère. Il a aussi cofondé Cool Earth, un organisme qui parraine des ONG locales pour la conservation de la forêt tropicale en danger.
Aujourd’hui, Johan Eliasch espère décrocher la présidence de la FIS. À nos confrères autrichiens de Kleine Zeitung, il a présenté son projet. Son objectif principal est de renforcer l’attractivité des sports d’hiver, notamment auprès des médias et, par conséquent, des sponsors.
« Les sports d’hiver devraient être perçus dans le monde entier comme le sont la Formule 1 ou le tennis. »
« Nous devons trouver de meilleurs formats pour la télévision. Par exemple, le combiné nordique est une discipline très difficile à diffuser, tandis qu’un slalom parallèle est plus télégénique et séduit plus volontiers les téléspectateurs. Plus une course est divertissante, plus le spectateur est amené à la regarder. Avec la hausse des audiences, bien sûr, vous obtenez davantage de droits TV, les recettes augmentent et celles-ci peuvent ensuite être investies dans nos sports. Les sports d’hiver devraient être perçus dans le monde entier comme le sont la Formule 1 ou le tennis », détaille-t-il.
Pour ses opposants, la crainte est donc que la FIS privilégie les disciplines les plus spectaculaires, telles que le ski alpin, le snowboard ou le freestyle, laissant de côté les disciplines nordiques. Cette stratégie ne vaut pas que pour la Scandinavie et l’Europe centrale. Johan Eliasch veut toucher l’Asie, l’Europe de l’Est, la Russie et l’Amérique du Sud qui, selon lui, offrent un fort potentiel de croissance. En outre, le magnat suédois souhaite donner aux athlètes une voix plus forte dans les instances fédérales.
Johan Eliasch est aujourd’hui l’adversaire le plus sérieux d’Urs Lehmann, président de Swiss-Ski, qui s’est déjà engagé dans la course à la présidence de la FIS. La secrétaire générale de la FIS, Sarah Lewis, et le directeur général de Ski Star Mats Arjes devraient bientôt les rejoindre.
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