RUBRIQUES – Chaque lundi, l’humour et l’humeur du skieur du Vercors Robin Duvillard débarquent sur nordicmag.info.
This is the end
Voilà… cette 18e et dernière saison à porter les couleurs de l’équipe de France s’est achevée hier. Sur un dernier podium, 3e aux ‘’France’’ longue distance, et même si ce podium a un petit goût de frustration vu le déroulé de la course, il me donne la satisfaction d’avoir été présent jusqu’au bout, d’avoir tout donné jusqu’à la dernière seconde pour aller chercher cet ultime sésame et cela me remplit de sentiments positifs.
Mais si je pensais que les larmes versées à Seefeld étaient les seules qui couleraient, je m’étais fourvoyé, car ces deux derniers week-ends de championnats de France à Méribel puis aux Saisies m’auront ému tout autant. Des Merci reçus aux Merci donnés, des accolades chaleureuses aux franches poignées de main, mon émotivité a été mise à rude épreuve.. mais je crois que c’est dans ces marques d’affection que beaucoup m’ont témoigné que réside la plus grande fierté de ma carrière.
Mes résultats s’effaceront vite, recouverts par ceux plus grands des générations actuelles et futures ; peu importe. J’espère juste avoir laissé une trace appréciée dans les coeurs et dans mon sport, aussi petite soit-elle.
Mes souvenirs insolites de carrière #5
10 mars 2018. Oslo. 50 km. C’est mon retour en coupe du monde après des JO regardés depuis mon canapé. Entre temps, Rossignol a sorti un nouveau système de fixations plus performant, mais je ne l’ai encore jamais eu sur mes skis. On est à 1 minute du départ et là, je découvre que les techniciens m’ont remplacé mon ancien système sur mes skis course, et il y a une manip’ à faire pour l’ouvrir. Ça semble simple mais comme que je ne l’ai jamais vue, je n’arrive pas à les ouvrir pour chausser mes skis. Panique.
Plus que 30 secondes… Je galère, je m’affole, je suis en train de me dire que je vais avoir l’air le plus con du monde quand ça va partir et que je n’aurai toujours pas mes skis au pied. Je me vois déjà au zapping et terminer ma carrière sur un fait divers humiliant. Jules Lapierre est juste devant moi et se retourne, me voit galèrer et m’explique la manip. Simple. Intuitif. Avec le stress, je n’y avais pas pensé. Je chausse. 15 secondes. Ouf! Sauvé. Je finis 10e de cette course et je me dis que si j’avais eu à découvrir ce système dans le box du changement de skis en pleine course, j’aurai là, vraiment eu l’air très très con. Merci Jules…t’avais bien mérité une bonne crêpe sur ce coup!! (Les connaisseurs comprendront..)
Le chiffre insolite de ma carrière #5
51% : le temps de ma vie passé sous les couleurs de l’équipe de France de ski de fond… il est grand temps de la remplir d’autre chose maintenant !
La série des «tu préfères»
Tu préfères voyager dans un Boeing 737 MAX sur toutes les courses de l’hiver OU arrêter direct ta carrière?
L’info très insolite du jour
‘’Après avoir trop mangé, votre ouïe s’affaiblit..’’
Je risque de pas bien entendre pendant quelques temps, ne m’en voulez pas!!
À lundi prochain!!
