Ski de fond : les petites nations à la peine
« J’ai perdu trois entraîneurs après la coupe du monde. Ils n’en pouvaient plus. Ils étaient cramés », déclare le directeur de l’équipe allemande de ski de fond Andreas Schlueter au quotidien VG.
Au lendemain de la grande fête du nordique qui s’est déroulée cet hiver à Oberstdorf, l’Allemagne se réveille avec la gueule de bois. C’est que, de l’autre côté du Rhin, on espérait beaucoup des Mondiaux. Ceux-ci devaient être une belle vitrine pour un sport peu médiatisé. De quoi attirer le public et les sponsors. Au lieu de cela, pandémie de coronavirus oblige, les tribunes n’ont accueilli que des figurines en carton et la situation s’en trouve encore plus grave qu’avant.
Les résultats des skieurs allemands n’ont pas aidé. En Bavière, seul le relais féminin a été remarqué avec une cinquième place. Les hommes, eux, ont eu du mal à entrer dans le top 30.
Pendant ce temps, une autre nation a récolté (presque) tous les lauriers. « Il y a trop de Norvégiens au sommet », considère Andreas Schlüter. Aucun suspens à attendre et des audiences télévisées en berne : le constat est partagé par beaucoup.
Il ne nie pas qu’un star internationale, comme a pu l’être Petter Northug Jr, peut aussi susciter de l’intérêt à Berlin, Bonn ou Düsseldorf. En cela, le duel entre Johannes Hoesflot Klæbo et Alexander Bolshunov n’est pas négatif.
Mais le temps des Axel Teichmann et Tobias Angerer semble bien révolu.
Difficile, dans ces conditions, d’attirer de grandes marques. Un comble pour un pays de 83 millions d’habitants où seuls le saut à ski et le ski alpin s’en sortent mieux.
Or, l’argent privé est le nerf de la guerre. En Norvège justement, il contribue à hauteur de 83 millions de couronnes (8,5 millions d’euros) sur les 93 millions (9,3 M€) que représente le budget annuel.
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Avec ses 20 millions (2 millions d’euros selon une estimation de VG), l’Allemagne ne joue pas dans la même cour. « Le gros point noir, ce que nous manquons d’entraîneurs », avance Andreas Schlüter qui indique tout de go ne pas avoir les moyens d’en recruter à l’étranger.
Comme se rendre en Norvège, aux Etats-Unis et même en Suisse voisine pèse lourd sur les finances. « Nous aimerions skier sur neige début octobre et novembre, et aussi en mai et juin, mais c’est trop cher pour nous », constate-t-il.
L’Allemagne n’est pas seule dans cette situation. Et, depuis la fin de l’hiver, beaucoup s’interroge à la meilleure façon de redorer le blason du ski de fond.
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