De grosses larmes roulent sur les joues pâles de Fanny Smith. Elle ne pleure pas ses ambitions envolées, cette chute en demi-finale qui la prive du dernier combat, ou à cause de cette main douloureuse et sanguinolente, enveloppée dans un pansement de fortune.
La Suissesse est championne du monde en titre et elle pleure… la défaite d’Ophélie David. Sa tristesse dégage une humanité irréelle dans le sport de compétition où il est rare de voir une championne émue aux larmes par la défaite d’une adversaire.
« Elle m’a inspirée, elle a guidé notre sport. Si j’ai voulu faire du ski-cross, c’est pour faire comme elle », dit-elle. Mots doux pour instant dur.
Sur son casque, tracée au feutre noir par Ophélie David, la course à peine terminée, une phrase, belle et sincère : « A toi, ma petite Fanny, qui rayonne autant sur les pistes que dans la vie. Je suis fière d’avoir été sur ta route ».
Ophélie David a échoué dans sa quête olympique, celle qui définitivement lui aura échappée. Elle évacue mot à mot sa déception, parle de la belle aventure vécue avec Bibi Licinio, son entraîneur, des belles rencontres, de la magie de son sport, des siens qui l’ont toujours soutenue, de toutes ces valeurs qui sont son moteur.
On en oublierait presque qu’elle est aussi une compétitrice enragée qui était programmée sur le mode guerrière pour devenir championne olympique. Ses mots tranchent alors avec sa douceur. « J’arrive pour le saut, je ne suis pas trop stressée. Je pense qu’il faut que je me décale à droite et que je peux passer. Je suis dans mon truc, je me dis que je vais les bouffer. Que je vais passer première. Je suis prête à faire un virage de porc pour y arriver. Dans ma tête, je suis comme ça. »
Ophélie avait un rêve. Elle se voyait lever le poing, rire aux éclats pour terminer cette jolie tranche de vie une pépite autour du cou.
Le sport est impitoyable. Il torture les âmes et martyrise les corps.
Ophélie file vers une autre vie, consciente que, avec ou sans cette médaille, elle sera sucrée. Marie-Laure Brunet a souffert, certainement submergée par son envie de bien faire. Se reconstruire, plus forte, à chaque échec.
Le sport est beau. Les larmes de Fanny, les mots d’Ophélie et quatre Ukrainiennes championnes olympiques de biathlon comme un symbole. Une envie de croire à la liberté et au bonheur.
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1 Commentaire(s)
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betty DEWULF-Relph
28/02/2014 à 17 h 30 min
si toute le monde avait le vraie esprit Olympique le monde sera meilleur. Vive le Sport !