Du 5 au 8 mai 2014, les athlètes de haut niveau de l’équipe de France militaire de ski (EFMS), renforcé des nouveaux membres de l’équipe de France militaire des sports d’hiver (ski alpinisme) ont réalisé un stage de cohésion militaire au sein du 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP) de CALVI (Corse). En voici un résumé et de nombreuses photos.
Après l’école des troupes aéroportées de Pau en 2012 et les fusiliers commandos de Lorient en 2011, les athlètes s’immergent au sein du 2e REP de Calvi. Un premier briefing sur le bateau leur fait découvrir succinctement leur destination, le programme de la semaine et l’unité qui les accueille.
Pris en compte dès le lundi matin par le lieutenant-colonel Steve Revoil, adjoint au chef du bureau opération et instruction, ils forment 3 groupes distincts. Manipulation d’armement, tirs aux armes légères, topographie, découverte des rations de combat, reconnaissance du parcours de tir, autant d’activités réalisées avant d’enchaîner sur le déplacement tactique de nuit. Accompagnés de légionnaires, ils ne marchent pas les 4h estimées mais 8 à 9h, dans le noir, en plein maquis corse, sans optique de nuit. Le rythme est élevé, tous ont mal aux jambes, aux pieds et fatiguent dans l’enchevêtrement impénétrable de la végétation ; personne ne se plaint. Cohésion et entraide sont les maîtres mots. Ils prennent soin de chacun et surveillent les plus fatigués. Volontaires, déterminés, ils ont un « mental d’acier » et un « sacré dynamisme » témoignent les cadres du 2e REP.
Entrain et bonne humeur
Le maquis a raison des bras et des mains de beaucoup d’entre eux et c’est pour certains en rampant qu’ils arriveront à se frayer un chemin. Trois heures seulement leur sont accordées avant de repartir pour le parcours de tir et la destruction de l’objectif. Mais c’est toujours avec le même entrain et bonne humeur qu’ils se donnent. « Même s’ils rigolent, ils savent faire la part des choses au bon moment et redevenir sérieux », témoigne Emmanuel Jaud, journaliste pour TV8 Mont-Blanc.
Dans l’après-midi, ils découvrent le régiment, son histoire, son patrimoine, ses valeurs et ses traditions. L’accueil des légionnaires est chaleureux. Mélangés au sein des compagnies, ils dînent et partage avec eux autour d’une bière.
Mercredi, le rassemblement au clairon amorce l’activité amphibie de la journée. Vêtus de combinaisons en néoprène, ils découvrent le matériel des plongeurs, sont initiés aux techniques de nage avec palme, au dessalage et resalage en zodiac. Mis en situation, ils s’appuient mutuellement lors d’un assaut tactique sur la plage pour prendre contact avec des partisans. Habitués à s’adapter très rapidement, ils s’approprient en une seule fois les gestes enseignés « mais heureusement qu’il ne fallait pas faire le double de nage et de bateau ! » souffle le soldat de première classe Guillermo Fayed. La phrase du jour est d’ailleurs donnée en souriant par le directeur, le lieutenant-colonel Patrick Desbrest: « cela conforte la règle : les alpins et montagnards n’aiment pas trop l’eau surtout quand elle est salée ! ». Le repas commando fractionne cette journée physique en deux. Ils ne tuent ni la poule ni le lapin mais doivent faire du pain, du riz et cuire le poulet avec ce qu’ils trouvent … Un exercice de style réalisé avec brio mais qui ne les épargne pas de la surprise du chef : la sardine crue. Moment inoubliable pour certains, qui n’arriveront pas à l’ingérer en entier …
J’ai cru voir des guignols, vous êtes des guerriers
Le séjour arrive à sa fin et le jeudi est marqué par 3 activités dont la participation à un cours dit « TAP » (troupes aéroportées) au profit de nouvelles recrues fraîchement arrivées au régiment. Lors de la cérémonie du 8 mai à Calvi, les caporaux-chefs Simon Fourcade, Adrien Théaux et Anaïs Bescond reçoivent la médaille de la jeunesse et des sports, échelon bronze. Enfin, la piste d’audace clôture le stage pour ces athlètes qui « ont été au bout de leurs efforts » dans les moments difficiles explique la sergent-chef Sabine Hudry, adjointe du directeur de l’EFMS. « Lorsque je vous ai vu arriver j’ai cru voir arriver des « guignols ». Lorsque j’ai travaillé avec vous je me suis aperçu qu’en vérité vous étiez des guerriers. Et le jour où je saurais skier comme vous avez su tirer, ce jour-là, je serai heureux », sergent Spahic de la compagnie d’éclairage et d’appui.
Photos : Laurent Cavagnoud/EMHM – Armée de terre – Caporal chef Lefèvre