Et voilà c’est fini ! Les mondiaux de Falun ont connu un prodigieux succès populaire en Suède, comme on pouvait s’y attendre pour une compétition de ce niveau en Scandinavie. Des tribunes pleines à craquer, surtout pour le ski de fond (!), des courses spectaculaires, des champions hors normes… voici, selon la rédaction de Nordic magazine, les grands vainqueurs et les perdants de ces mondiaux.
L’équipe de France de ski de fond
Avec deux médailles au compteur, les fondeurs de l’équipe de France ont parfaitement rempli et même dépassé leur contrat d’objectifs. Le relais tricolore composé de Jean-Marc Gaillard, Maurice Manificat, Robin Duvillard et Adrien Backscheider ont décroché le bronze après avoir fait jeu égal avec la Norvège et la Suède, chez elle ! La France s’inscrit ainsi, après le bronze olympique, dans le trio de tête des nations fortes du ski de fond. Maurice Manificat, 6e du skiathlon, médaillé d’argent dans le 15 km libre et dans le coup jusqu’au terme du 50 km classique, est l’homme fort de cette équipe où se mêlent deux générations.
Le nouvel entraîneur de l’équipe de France François Faivre a su faire prendre la mayonnaise dans ce groupe et même si le début de saison n’a pas été fantastique, loin de là, pour les bleus, les skieurs français ont su répondre présent sur le rendez-vous qu’ils s’étaient fixés. Voilà qui promet de sacrées empoignades sur les championnats de France à la fin du mois à La Félcaz !
Enfin, comment ne pas saluer les techniciens de cette équipe bleu-blanc-rouge qui ont assuré sur toutes les courses et permis aux athlètes de s’exprimer à 100%. Petite déception toutefois du côté des fondeuses dans le relais.
Mais cette course en demi-teinte ne doit pas effacer les belles prestations d’Anouk Faivre-Picon, meilleure perforeuse de l’équipe de France, et de Célia Aymonier.
L’équipe de France de combiné nordique
Les collègues de Jason Lamy Chappuis arrivaient en Suède avec trois titres mondiaux à défendre et reviennent de Scandinavie avec des médailles de bronze, une médaille d’argent et une d’or ! Quatre médailles, comme à Val di Fiemme, mais surtout un médaillé individuel autre que Jason avec François Braud, vice-champion du monde sur grand tremplin.
Maxime Laheurte, Sébastien Lacroix, Jason Lamy Chappuis et François Braud ont aussi, comme sur les deux relais disputés en coupe du monde, pris le bronze derrière l’Allemagne et la Norvège. Le bilan est donc plus que flatteur avec là aussi des choix techniques payants pour l’équipe du farteur en chef Nicolas Vandel. Pour, sans doute, ses derniers mondiaux avec l’équipe de France, Etienne Gouy a parfaitement relevé le gant.
Reste désormais à écrire la suite de l’histoire sans Jason Lamy Chappuis ni Sébastien, qui prendront leur retraite d’ici la fin de saison !
Petter Northug, couvert d’or
On l’aime ou on l’aime pas. Son caractère chaud bouillant de bad boy ne laisse personne indifférent mais force de constater que la super star norvégienne a frappé un très grand coup en Suède en s’emparant de 4 titres mondiaux sur le sprint (le seul qui manquait à sa fantastique collection), le team sprint, le relais et le 50 km classique qu’il a marqué d’un finish venu d’ailleurs… dont il a le secret.
C’est indéniablement l’athlète de ces mondiaux suédois !
Therese Johaug devant la reine Marit
Forte d’une domination sans partage sur l’ensemble de la saison de coupe du monde, Marit Bjoergen semblait promise à une véritable razzia chez ses voisins suédois. Mais une Norvégienne peut (souvent) en cacher une autre et c’est Therese Johaug qui s’illustre finalement du côté de Falun. Titrée sur le 30 km classique avec un fantastique cavalier seul, sur le skiathlon et le relais, la puce norvégienne a contré son estimée collègue dans ses projets de quête d’or mondial. Marit se console toutefois avec l’or du sprint et du relais et l’argent du 30 km classique, pas si mal !
Par contre, la déception du camp norvégien vient d’Heidi Weng malgré son titre collectif. La jeune fondeuse a manqué ses rendez-vous individuels…
Charlotte Kalla, pile à l’heure à la maison
Elle avait une pression énorme sur les épaules, devait assumer avec Johan Olsson ou Marcus Hellner (décevant) l’attente de tout un peuple mordu de ski de fond. Et Charlotte Kalla a assuré !
Médaillée de bronze sur le skiathlon et le 30 km classique, d’or sur le 10 km libre, d’argent sur le relais, Kalla a répondu présente sur ses mondiaux. Préparée uniquement pour ce rendez-vous, la Suédoise avait déjà marqué les esprits sur la dernière course d’Ostersund avant les championnats du monde… avant de confirmer sa bonne forme ensuite.
Chez les locaux, Johan Olsson a lui aussi été phénoménal sur le 15 km libre et dans le relais où il ramène la Suède en tête ! Les sprinteuses suédoises se parent également d’argent dans le team sprint, tout comme en relais d’ailleurs.
L’organisation suédoise
L’organisation aussi a été parfaite. Des milliers de bénévoles mobilisés, un esprit courtois qui n’a pas empêché chacun de suivre les règles, des spectateurs par dizaines de milliers, drapeaux suédois et norvégiens en tête dans les tribunes. Parce qu’une grande compétition n’existe pas sans une organisation au poil, saluons la qualité des hôtes suédois. Le prochain rendez-vous mondial se déroulera du côté de Lathi en 2017.
Qui sont les perdants de cette édition 2015 ?
Au registre des déceptions plus que des perdants, le grand favori norvégien Martin Sundby n’a pas pu défendre ses chances, la faute à un refroidissement avant les compétitions. Le solide leader de la coupe du monde a seulement été aligné sur le 50 km classique où il est resté avec les meilleurs avant l’emballage final.
La presse suisse n’est pas tendre avec Dario Cologna. Pourtant médaillé d’argent sur le skiathlon, elle attendait davantage de son immense champion sur le 50 km classique où il défendait d’ailleurs son titre de vice-champion du monde de Val di Fiemme… Toujours en ski de fond, les Russes, à part Vyleghzanin champion du monde du skiathlon, n’ont pas été à la hauteur après leur razzia olympique sur leurs terres à Sochi…
En combiné, Eric Frenzel n’a jamais été au niveau affiché sur l’ensemble de la coupe du monde. Celui qui décrochera son troisième globe en fin de saison, égalisant un certain Jason Lamy Chappuis, a seulement pu briller en équipe (argent en team sprint, or en relais). Par contre, son compatriote Johannes Rydzek, titré sur le petit tremplin et en bronze sur le grand a sorti le grand jeu. Et sera l’attraction de la fin de saison avec François Braud, l’autre homme en grande forme !