SKI DE FOND – Lucas Chanavat, tout juste champion de France de ski-roues en sprint, se souvient qu’il y a un an il était opéré d’une hernie discale. « La patience a été le maître mot pour cette reconstruction qui reste inachevée à l’heure actuelle », souligne le fondeur du Grand-Bornand.
Lucas Chanavat, il y a un an tout juste, vous étiez opéré d’une hernie discale… Et ce week-end, vous avez remporté votre premier titre national chez les séniors à l’occasion du sprint en ski-roues. On vous imagine heureux !
En effet, il y a un an j’étais opéré pour une hernie discale et une sciatique. C’est sûr que mon niveau d’activité de ce week end était aux antipodes de ce qu’il a pu être l’année dernière. C’est pour ça que j’étais déjà heureux de pouvoir y participer, et encore plus d’y remporter mon premier titre de Champion de France Senior de ski roues sur ce sprint disputé dans Bastia.
Pourtant, depuis cette fameuse opération, il a fallu patiemment vous reconstruire… Quelles ont été les principales étapes de votre retour au meilleur niveau ?
La patience a été le maitre mot pour cette reconstruction qui reste inachevée à l’heure actuelle.
Après l’opération j’ai passé un long moment chez moi au Grand Bornand sans avoir l’autorisation de m’asseoir ou bien de m’allonger sur le ventre. Une longue période où l’acceptation est primordiale, surtout lorsque tu vois tes collègues enchainer les stages pour peaufiner leur préparation.
Ensuite, j’ai fait plusieurs séjours de 3 semaines dans des centres de rééducation, à l’issue desquelles j’ai pu reprendre les entrainements très progressivement. Après avoir remis le dossard pour la première fois à domicile sur la coupe de France du Grand Bornand en janvier, j’ai pu partir aux championnats du monde Universitaires le mois suivant. Dès le premier entrainement sur place je me suis blessé à l’adducteur, à cause d’un déséquilibre musculaire lié à ma sciatique.
C’est le premier signe que m’a envoyé mon corps pour que je réalise que je ne pouvais pas repartir comme si de rien n’était. J’ai pu tout de même courir deux épreuves malgré cette petite blessure. Quand je suis rentré en France j’ai repris le « rythme blessure » avec une bonne rééducation sur Albertville pendant la fin d’hiver et le printemps.
Après cela j’ai pu repartir à l’entrainement et en stages avec le groupe Sprint.
Voilà grossièrement les principales étapes même si il y a une multitude d’autres choses que je n’ai pas mentionnées et qui ont contribué à mon retour de blessure.
Avez-vous justement la sensation d’avoir recouvré tout votre potentiel physique ?
Je n’ai aucune séquelle physique au quotidien, je dois seulement être encore plus exigeant quant à mon hygiène de vie, et réceptif aux signaux que peut m’envoyer mon corps. Plus concrètement j’ai assez vite retrouvé mes capacités musculaires. En revanche j’ai eu beaucoup plus de mal à retrouver la caisse (et ce n’est toujours pas le cas d’ailleurs), et j’ai pas mal souffert dans les montées de cols, ce début d’été à essayer de suivre les « caissus » de la team Poney.
Justement, vos amis sprinteurs du groupe joyeusement surnommés « les poneys », vous chambrent volontiers sur vos énormes capacités en musculation. Racontez-nous, vous êtes devenu accroc lors de votre rééducation ?
J’ai toujours aimé la musculation parce que j’adore voir jusqu’où le corps humain est capable d’aller. En outre je n’ai jamais été un accroc de musculation et certains aspects (comme le bodybulding, les prises de masses et autres…) m’intriguent mais ne correspondent pas à mes valeurs personnelles.
Il est vrai que j’ai hérité d’un patrimoine génétique qui peut donner l’impression que j’y attache une forte importance, et ça ne me dérange pas, tant que ça participe à alimenter les magnifiques blagues des « poneys » à ce sujet, et je dois reconnaître qu’elles me font extrêmement rire. Tout comme celles de mes collègues du Haute Savoie Nordic Team qui en sont eux aussi assez friands 😉

« J’ai toujours aimé la musculation parce que j’adore voir jusqu’où le corps humain est capable d’aller »
Plus sérieusement, se bâtir un corps de viking est devenu essentiel pour briller en coupe du monde de sprint selon vous ?
Ce qui m’a toujours intrigué dans le ski de fond c’est qu’on peut voir évoluer des fondeurs au même niveau, avec des morphotypes opposés. J’ai tout de même l’impression que sur les quelques dernières années la musculature des sprinteurs est de plus en plus développée. Etant donné que je n’ai pas encore connu directement le niveau coupe du monde je ne fais que donner mon ressenti. Ce qui est sûr c’est que j’espère en donner la preuve dès cet hiver 🙂
