SKI DE FOND – Meilleur sprinteur français de l’hiver, Lucas Chanavat, 8e mondial, fait le bilan de sa belle saison marquée par un podium en team sprint et de belles finales. Entretien avec le Bornandin qui est déjà sur les skis en Norvège.
Lucas Chanavat, que vous inspire vos 8e place au classement sprint de la coupe du monde et 27 rang du général ? Satisfait de votre hiver ?
Oui je suis satisfait de ma 8e place au classement général du Sprint, cela représente pour moi la régularité que j’ai réussi à avoir tout au long de l’hiver.
Comparé à votre classement général de l’an passé à la 92e place, certes après une préparation perturbée, quelle progression épatante ! A quoi attribuez-vous cet impressionnant bond en avant ?
Je pense que cette progression est surtout étroitement liée à l’année d’arrêt d’entrainement suite à ma blessure (en Senior 1). En effet avec une année complète d’entrainement « dans les jambes » (celle de Senior 2) j’ai pu voir les bénéfices de celle-ci dès cette saison. Ce qui m’a fait réaliser l’impact négatif que peut avoir une année d’arrêt. De plus, j’ai encore mieux compris pourquoi on s’entraine autant chaque année et pourquoi il est capital de cumuler des heures d’entrainement d’année en année. Pas facile à expliquer, mais en bref, si je dois trouver l’origine de ma progression cette année, c’est simplement toutes les heures d’entrainements accumulées.
La première victoire en qualification était réellement un objectif
Dans le détail cette saison, vous avez signé votre première victoire lors de la qualification à Davos, votre premier podium partagé avec Baptiste Gros à Pyeongchang… Que représentent ces deux premières pour vous ?
La première victoire en qualification était réellement un objectif fixé que je me devais de réaliser tôt dans la saison. C’est pourquoi j’étais très satisfait de faire cela lors de la 2e course de l’hiver. Je pense que la course de ce jour là m’a permis de mieux appréhender les courses suivantes. Pour ce qui est du podium à Pyeongchang avec Baptiste c’est différent. Le début d’hiver n’ayant pas souri à l’ensemble de l’équipe, j’ai vraiment ressenti ce podium comme un résultat d’équipe au sens large et j’ai eu l’impression qu’on était bien plus que 2 coureurs ce jour là !
Lors des qualifications sur les sprints de en skating, vous êtes entré quatre fois dans le top 3 et avez participé à de nombreuses finales. Que vous a-t-il manqué pour décrocher un premier podium individuel en coupe du monde ?
Il m’a manqué du physique sur les courses en début d’hiver (comme Davos et Val Mustair) et pour le reste, il aurait fallu que je sois plus instinctif pour concrétiser sur une finale.
Vous avez aussi passé un cap en style classique. Essentiel pour jouer un classement général du sprint… Le travail semble payer sur ce point là aussi ?
Je n’ai pas la sensation d’avoir « passé un cap » en style classique puisque je n’ai jamais eu de préférence pour un style en particulier. Cependant il me reste du travail pour être complet techniquement en classique puisqu’à l’heure actuelle j’ai un déséquilibre entre ma poussée et mon pas d’alternatif.
En fin de saison, vous avez remporté le sprint organisé en Italie par Federico Pellegrino et puis avez tenté (et tenu quelques instants) le record du monde du 100 m ski de fond. Une façon pour vous de vous amuser un peu ?
Une façon de s’amuser et un format que je trouve très intéressant puisque c’est un « show » qui peut être réalisé (presque) partout et qui est universel par sa facilité de compréhension. Affaire à suivre.
Contrairement à l’an passé, le groupe sprint a été moins présent sur les podiums de la coupe du monde. N’est-ce pas un mal pour un bien avant cette saison olympique ?
Je ne sais pas si c’est un mal pour un bien, puisqu’on avait tout fait pour être encore plus performants que l’an passé. Cependant il est vrai que l’on aura l’avantage d’être moins attendu pour cette saison olympique.
Vous avez brillé à Pyeongchang, la piste semble vous avoir convenu. Impatient d’y retourner en février 2018 pour les Jeux ?
Oui le site de Pyeongchang me convient, je trouve que les parcours sont beaux, difficiles et propices à un très bel évènement. Je ne suis pas impatient d’y retourner pour la simple raison que je dois d’abord me préparer et je préfère prendre les choses les unes après les autres. La première étant la reprise de l’entraînement que j’effectue actuellement sur les skis en profitant des conditions qu’offre la Norvège.