Coup de théâtre. Dimanche matin, la biathlète pyrénéenne a annoncé mettre fin à sa carrière. Explications.
« J’ai décidé d’arrêter ma carrière. Souriez… C’est simplement une page qui se tourne, une belle histoire qui s’achève… et une autre, que je veux tout aussi intense, qui commence. » Marie-Laure Brunet a annoncé ce dimanche 8 juin qu’elle raccrochait la carabine. Ce clap de fin n’a rien d’un coup de tête. La jeune femme de 25 ans a pris le temps de la réflexion. « Ce n’est pas un coup de tête dans un moment de blues, assure-t-elle. C’est une décision structurée et longuement mûrie après avoir depuis des semaines pesé consciencieusement le pour et le contre. »
Le mois passé en Alaska aux côtés de Marine Dusser, sa copine de longue date, l’a aidé à y voir plus clair sur ses aspirations, ses motivations, ses envies.
Deux saisons difficiles
Il est vrai que les deux dernières saisons ont été difficiles à vivre, mentalement et physiquement, pour la biathlète du SC d’Autrans. En 2012, elle a été victime d’un sur-entraînement. « Ma carrière ne s’arrête pas là », affirmait-elle alors.
L’hiver dernier, les images de la Française évacuée sur une civière lors du relais féminin aux Jeux olympiques de Sochi ne sont pas prêtes de s’effacer de nos mémoires. « Mon malaise, dans le relais des Jeux Olympiques de Sotchi, n’a pas été l’élément qui a déclenché ma décision. Il a juste été l’expression de l’accumulation de moments négatifs qui s’est mêlée à mon envie de bien faire », assure-t-elle. Ses raisons sont, dit-elle, plus « profondes ».
Entre les lignes, on lit plus de lassitude que de découragement, plus d’envie pour d’autres aventures qu’un chapelet de regrets pour celles d’hier. Il y a surtout de la lucidité. « Je me suis battue, j’ai fait tous les efforts possibles pour me reconstruire et retrouver un niveau conforme à mes ambitions et poursuivre mon ascension vers le plus haut niveau du biathlon mondial. Aujourd’hui, je sens au plus profond de moi-même que j’ai envie d’ouvrir un autre chapitre. »
Un palmarès de grande championne
« Je quitte l’Equipe de France et le circuit mondial fière de mon parcours, depuis les premières courses dans mes Pyrénées natales jusqu’aux moments intenses où j’ai décroché les médailles pour lesquelles j’avais déployé tant d’énergie et d’investissement. » Le public n’est pas prêt d’oublier la médaille d’argent en relais, ni la médaille de bronze en poursuite aux JO de Vancouver. C’était en 2010.
On retiendra aussi ses nombreux titres de championne de France, sa victoire dans le relais d’Anterselva et du relais mixte de Konthiolahti en 2012. Championne du monde, vice-championne, vainqueur du classement final de la coupe du monde en relais… quel palmarès (lire ci-dessous)
Elle rebondit : « Je n’ai pas décroché la médaille d’or ou la victoire que je désirais tant. C’est un regret mais ce n’est pas suffisant pour me donner envie de repartir à la bataille. »
Marie-Laure Brunet tire donc sa révérence en grande dame du sport français. « Je suis fière de mon parcours de sportive. Je suis heureuse de ma décision. Je suis impatiente de vivre la suite de mon histoire », conclut-elle. Nous ne pouvons que lui dire : merci.
Photos : Zoom
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