Martin Perrillat-Bottonet : « Un passage de ma vie que je n’oublierai jamais »
L’hiver n’a pas été simple pour le biathlète de La Clusaz, Martin Perrillat-Bottonet. Il a découvert la coupe du monde au début de l’hiver à Kontiolahti, puis il est redescendu en IBU Cup. Depuis, on ne l’a plus revu avec un dossard sur le dos.
Pour Nordic Magazine, le jeune homme a accepté de revenir sur sa saison si particulière.
- Martin, depuis la coupe du monde de Kontiolahti, puis vos courses à Arber en IBU Cup, vous n’avez plu couru. Racontez-nous l’hiver que vous avez vécu ?
Psychologiquement, ça a été très dur, c’est un passage de ma vie que je n’oublierai jamais. C’était vraiment dur. Ça a été dur physiquement depuis la fin de l’été jusqu’à maintenant et ça a beaucoup empiété sur le moral. Je me suis fait aidé par un préparateur mental avec qui j’avais déjà travaillé. J’ai eu beaucoup de soutien de ma famille aussi, de mes amis. J’en ai profité pour faire d’autres choses : de longues sorties en montagne, en ski de rando. La période des Mondiaux de Pokljuka n’a pas été évidente non plus parce que je regardais toutes les courses et ça me mettait un peu le moral à plat…J’étais vraiment sans arrêt en train d’essayer d’oublier le biathlon, mais il me rattrapait toujours. En regardant les course à la télé, en suivant les résultats des copains…c’était pesant. Aujourd’hui, j’ai repris avec un programme fait par Vincent Vittoz, mais c’est plus un programme où je dois retrouver le plaisir de skier, de tirer. Cela revient doucement, c’est cool !
- Après Arber, on vous a vu à Prémanon sur une sélection nationale où vous étiez très marqué moralement. Vous avez donc coupé complétement avec le biathlon ensuite ?
Oui, pendant quatre semaines, je n’ai pas touché ma carabine , ni les skis. J’ai rattaqué un peu les coups à sec à la maison au bout de cinq semaines parce que j’en avais envie et puis j’ai remis les skis, mais uniquement pour des petites sorties plaisir avec ma copine qui débutait le ski de fond. J’ai donc fait six semaines de break complet.
- Intégré au groupe A durant la préparation été / automne, vous avez souvent été présenté comme le sixième homme du groupe coupe du monde. Est-ce que cette attente sur vous a été pesante ?
Non, pas vraiment, j’arrive a être détaché du côté médiatique. Je lis les articles bien sûr, ça trotte un peu dans ma tête mais j’arrive à m’en défaire.
- Vous êtes également plutôt discret sur les réseaux sociaux, est-ce une façon de vous protéger ?
Je crois que ça fait partie de ma personnalité, je n’ai jamais aimé me mettre en avant. Je préfère rester en retrait.
- Aujourd’hui quel est votre état de forme actuel ?
C’est mieux, mais ce n’est pas encore ça. Je vais faire mes premières intensités ce week-end, j’avoue que j’appréhende un peu de voir ce que ça va donner à allure course, ça m’effraie un peu.
- Depuis que vous avez repris l’entraînement, comment vous organisez-vous ?
Je m’entraîne au Grand-Bornand avec mon petit frère [Mathieu qui est aussi sur le circuit national, NDLR] et quelques-uns de ses amis qui sont aussi dans le circuit.
- Comment se passe la relation à distance avec Vincent Vittoz. Echangez-vous beaucoup ?
Je vais faire la même réponse que tout à l’heure sur la médiatisation : j’essaie de rester discret. J’ai du mal à le solliciter, c’est plutôt lui qui me contacte, parce que je me dis qu’il a déjà une saison en coupe du monde à gérer. Je suis un autodidacte, j’arrive à me gérer moi-même. Cela a peut-être joué l’an dernier sur le surentraînement cet été, parce que j’ai toujours voulu faire les séances comme je l’entendais moi, j’ai voulu trop bien faire le travail.
Kontiolahti ? sur la piste c’était un cauchemar…Martin Perrillat-Bottonet à propos de ses premières courses en coupe du monde
- Avec le recul, quel souvenir gardez-vous de votre première course en coupe du monde en novembre à Kontiolahti ?
Le côté extra-sportif, c’était génial, de vivre ça avec l’équipe , ils ont été vraiment géniaux avec moi. Sur la course, ce n’était vraiment pas bien. Sur la piste, c’était un enfer, j’avais l’impression de ne pas avancer — ce qui était le cas. Le tir, c’était bien, mais à ski, c’était un vrai cauchemar !
- La victoire en IBU Cup d’Hugo Rivail, qui est aussi passé par des moments compliqués, vous rebooste-t-elle ?
Oui, clairement. J’étais trop content pour lui. Le premier truc que j’ai fait quand j’ai vu les résultats, c’est de lui envoyer un message de félicitations. Il a galéré aussi et le voir réussir, c’est cool !
- Vous ne participerez pas aux courses nationales prévues à Bessans ce week-end. Vous verra-t-on tout de même sur les championnats de France des Contamines-Montjoie ?
Oui, c’est moi qui ai voulu participer à la mass-start. Pour reprendre un peu du plaisir sur une vraie course, et voir où j’en suis.
- Comment vous projetez-vous sur la suite ?
Je n’en sais rien, honnêtement. Je n’ai aucune idée de comment ça va se passer, je suis vraiment dans le brouillard. Il y a trop de facteurs qui vont rentrer en ligne de compte, je vais faire les France, après je vais sûrement continuer à skier un peu. Comme tout le monde, je ferai la coupure en avril pour rattaquer l’entraînement ensuite, comme chaque année. Où ce sera, avec qui ce sera, je ne sais pas.
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