Matis Leray a terminé sa première saison sur la Visma Ski Classics. Unique Français engagé dans une équipe étrangère, le team Robinson Trentino, il a notamment fini 32e de la Jizerská 50.
Après une tournée en Suède où il s’est montré plus en retrait, il vient de multiplier les sorties en haute montagne. Vendredi, il découvrait le mont Blanc. Il raconte.
- Après les 100 km de l’Årefjällsloppet, vous avez choisi de vous détendre en partant cette fin de semaine à la conquête du mont Blanc. Voilà une drôle de récupération !
Oui, clairement. L’opportunité et de superbes conditions m’ont fait réaliser un rêve qui me trottait dans la tête depuis un sacré moment. J’avais déjà fait de sacrées belles sorties sur le début de semaine ( Point de la Grande Combe, Crêt du Rey et Grand Mont dans le Beaufortain ) et clairement, quand on me l’a proposé mercredi midi, je n’ai pas hésité une seule seconde.

- Racontez-nous votre ascension…
Un départ de Chamonix à 10h30 jeudi matin avec, comme premier objectif, le refuge des Grand Mulet. Un très beau refuge à 3 000 m d’altitude où nous avons dormi… Nous avons mis 4h30 pour gravir les 1 800 premier mètres de dénivelé. Le lendemain, nous sommes partis à 4h45 pour gravir les 1800 mètres qui nous séparaient de notre destination. Nous sommes arrivés au mythique sommet du Mont Blanc cinq heures plus tard, après une belle montée en gestion et en réelle souplesse. Je n’ai pas ressenti l’altitude, c’est assez ouf. Les conditions étaient plutôt très bonnes, à part la dernière arête que j’ai trouvée technique et gelée. Nous nous sommes déplacés en cordée avec crampons et piolet pour ne pas prendre de risque entre le refuge de Vallot et le sommet. Nous sommes ensuite redescendus par la face Nord à ski – ce qui ne m’inspirait pas trop – et nous avons continué à évoluer en descente jusqu’en bas. Une folle journée de 8h de ski.
- C’était donc la première fois que vous montiez sur le toit de l’Europe ?
Oui et j’en suis très heureux. C’était une incroyable journée en montagne, je risque d’y retourner en été. Il n’a pas fini de me voir ce bon vieux mont Blanc !
- Vous rentrez de Suède où vous avez disputé les courses de la Visma Ski Classics. Quel bilan dressez-vous ?
Un bilan très moyen. J’ai commis des erreurs de matériel et la forme était inexistante. J’ai fait des courses très mauvaises, mais j’ai pris ce qu’il y avait à prendre et j’ai terminé. C’est de très bon augure pour la saison prochaine. Le travail paye toujours, je vais juste peaufiner et ajuster deux-trois choses.
- Vous avez notamment vécu une Vasaloppet bien éloignée de ce vous pouviez imaginer.
Oui, à la Vasa, je n’ai pas eu trop de chance. J’ai cumulé une chute au départ, une glisse moyenne et une casse de ski. Cela ne pardonne pas. Je reviendrai l’année prochaine avec détermination et avec pour objectif de me faire plaisir sur cette réputée Vasaloppet car, cette année, ce n’était pas le cas.
- Vous êtes l’unique Français évoluant au sein d’un team professionnel étranger, l’Italienne Robinson Trentino. On imagine que cela n’a pas été facile de « faire équipe » en pleine pandémie de coronavirus.
Oui, mais je suis vraiment content de ma décision [de rejoindre le team italien il y a un an, NDLR]. L’équipe a connu des difficultés comme toutes les équipes, mais nous avons fait le maximum avec ce qu’on avait pour compenser les soucis qui peut engendrer la Covid-19. Nous verrons pour l’année prochaine ce qu’il est possible ou non de faire !
Emil Persson, 25 ans, est la grande révélation de l’hiver. Il a gagné trois classements généraux. Est-ce un modèle pour vous ?
Non, ce n’est pas un modèle pour moi, même si c’est assez impressionnant la manière dont il finit les sprints et comment il gagne les compétitions. Personnellement, mon modèle, c’est plutôt le vieux Gjerdalen toujours présent et toujours aussi fort.
- Que Persson ait choisi de faire carrière dans les longues distances, est-ce que, selon vous, cela montre que le circuit de la Visma Ski Classics n’est plus l’antichambre de la coupe du monde ?
Je pense qu’au fur et a mesure des années, le circuit Visma sera de plus en plus attractif avec des solides de la World Cup qui viendront s’essayer et vivre de belle et longues aventures. La Visma a encore de sacrées belles années devant elle !
- C’est quoi le programme pour vous ces prochaines semaines qui seront marquées par les nouvelles mesures de lutte contre le coronavirus prises par la France ?
Je vais couper deux semaines. Je vais me reposer et d’ores et déjà penser et préparer d’autres projets à la Leray. Je reprendrai tranquillement et en souplesse le sport aux environs du 19 avril.
- Et pour l’hiver prochain, qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter ?
Une santé de fer, de belles courses et du plaisir !
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1 Commentaire(s)
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Froissart
05/04/2021 à 9 h 12 min
Très belles performances, pour toi matis et une belle interview… Continues l entraînement pour la saison prochaine. Bisous Françoise et Gilles ?