Maurice Manificat : « Nous mourrons si rien ne change »
Le débat est ouvert, comme cela se produit à intervalles réguliers. Le ski de fond aurait besoin d’un nouveau souffle, peut-on lire ces derniers jours dans les médias norvégiens. En fait, la discussion s’est intensifiée dès lors que la légende Bjoern Dæhlie a proposé, dans les colonnes de VG, de supprimer les épreuves en style classique du calendrier de la Fédération internationale de ski.
Maurice Manificat n’y est pas favorable. Le fondeur français vient à son tour d’être interrogé par le quotidien d’Oslo. Que dit-il ? Déjà, le Haut-Savoyard ne veut pas qu’on touche à ce qu’il considère comme l’âme du ski de fond. Pour lui, il y a bien d’autres pistes à explorer pour donner à la Norvège des rivaux suffisamment forts pour susciter à nouveau l’intérêt du public.
Selon le triple médaillé olympique, « le principal problème est le coût de la coupe du monde en hiver. C’est trop cher pour nous. Nous mourrons si rien ne change (…) ».
Comme l’indique le fondeur d’Agy, concourir en Scandinavie pèse lourd sur le budget de la Fédération française de ski et sur celui des autres nations.
La facture d’un week-end de compétitions en Norvège ou en Suède équivaut à dix stages d’entraînement estivaux, indique-t-il.
Dans l’article, il fait quelques suggestions. Il estime notamment que la FIS a beaucoup à apprendre de la fédération internationale de biathlon. Il pense que c’est une force pour l’IBU de posséder les droits télévisés. Pour le ski de fond, c’est le pays organisateur qui en est le détenteur. « Si la FIS pouvait en reprendre le contrôle, alors elle pourrait distribuer plus d’argent aux petits pays comme le fait l’IBU », estime Maurice Manificat.
Il voudrait aussi que les compétitions puissent se dérouler sur une même zone durant une période plus longue, afin de réduire les frais liés aux déplacements. Cet hiver, des équipes ont fait quelques impasses dans le calendrier uniquement parce qu’elles n’avaient pas les moyens d’aller partout.
Comme les biathlètes, les fondeurs pourraient aussi disputer des épreuves du mercredi au dimanche, complète-t-il.
« Mais la FIS semble verrouillée. Ils ont besoin d’un électrochoc », constate le Français.
Dans VG, le président de la fédération norvégienne de ski, par ailleurs membre du conseil d’administration de la FIS, Erik Roeste, a déjà répondu au skieur tricolore que l’organisation fédérale ne fonctionnait pas comme l’IBU. A savoir, tous les pays membres ont leur mot à dire. Ensuite, a-t-il rappelé, cette dernière ne s’occupe que de biathlon quand le ski de fond n’est pas le seul sport géré par la Fédération internationale de ski. Autrement dit, celui-ci n’aura pas droit à un statut particulier.
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