Le programme des Rencontres du Nordique 2023
Tous les deux ans, Nordic France organise les Rencontres du Nordique, un événement donc l’objectif est de réunir l’ensemble de la filière nordique, et plus largement de la montagne (gestionnaires, élus, marques, fournisseurs, etc.), pour partager ses problématiques. Le but est également d’évoquer les bonnes pratiques et les projets innovants et inspirants afin de permettre à tous de renforcer des liens.
« C’est une bonne occasion de promouvoir le dynamisme de notre filière et montrer que nous avons à cœur de penser notre avenir. C’est important de se réunir autour des sujets qui nous concernent tous », explique Léo Guilbert, patron de l’institution.
Au programme de la journée du 9 novembre se trouvent des tables rondes condensées autour de quatre axes forts : les dispositifs d’accompagnement des territoires de montagne, la gouvernance des domaines nordiques, la valorisation des activités nordiques et le fonctionnement neige/hors neige des domaines.
Léo Guilbert, à l’occasion de l’annonce de ces Rencontres du Nordique 2023, répond aux questions de Nordic Magazine.
- Dans les quatre tables rondes au programme, on remarque que la plupart sont liées aux enjeux provoqués par le manque d’enneigement et l’obligation de faire évoluer le modèle actuel des domaines nordique : en quoi ces problématiques animent le quotidien de Nordic France ?
Concrètement, ce sont les sujets centraux qui touchent les domaines nordiques. Certains sont équipés de système de neige de culture, comme à Bessans ou Savoie Grand Revard, ou ont un canon à neige pour maintenir des boucles de pratique, mais globalement, le manque de neige est généralisé. Nous l’avons constaté l’hiver dernier avec en moyenne 40 à 45 jours d’ouverture contre plus de
80 sur les saisons précédentes. En Isère, la plupart des domaines ont vu chuter leur chiffre d’affaires de 70 % par rapport à 2021/2022. Il est de notre devoir de trouver des solutions pour gérer cela et maintenir un niveau de services pour les clients. L’autre sujet, c’est celui de la redevance. Est-ce encore l’outil adéquat pour financer une partie des dépenses des domaines nordiques ? Faut-il faire évoluer son périmètre à d’autres activités, sur l’été notamment ? Là aussi, l’objectif est de parvenir à des solutions concrètes et bénéfiques aux acteurs de la filière.
- Le succès d’après Covid s’est-il confirmé ?
Nous avons enregistré une baisse des montants de redevance depuis 2020/2021 (19,6 M€) avec 15,4 M€ en 2021/2022 et 12M€ cet hiver. Mais c’était prévisible au regard du coup de projecteur mis sur les pratiques l’hiver sans remontées mécaniques. Cependant, la dynamique est bien présente puisque les chiffres de cette année ont été réalisés avec une saison très courte. L’indicateur des journées nordiques nous permet d’étayer ce constat puisqu’avec plus de 2,4 millions journées nordiques, le total est supérieur aux années avant Covid (environ 1,9 million), et simplement en légère baisse par rapport à 2021/2022 (-14 %). Avec une saison plus enneigée, les chiffres auraient donc pu se maintenir à un niveau très élevé. Mais l’aléa climatique fait partie de notre activité et cela devrait s’accentuer dans les années à venir. A nous de savoir proposer des services et des offres attractives.
- Quels partenaires doivent soutenir les sites ?
Aujourd’hui, les domaines nordiques sont principalement gérés par des communes, des intercommunalités ou des syndicats mixtes. Le modèle avec des privés, comme Alpinum Events aux Contamines-Montjoie, est plus qu’à la marge. Les retombées économiques directes, indirectes et induites sont pourtant bien réelles pour la filière nordique. Certes sans commune mesure par rapport à l’alpin, mais dans la vie des territoires de montagne, cela reste non négligeable. Il est évident que le soutien des collectivités est indispensable, et que l’arrivée de certains acteurs privés peut être intéressant. A l’échelle de Nordic France, l’objectif est d’aller chercher des partenaires privés ainsi que le soutien du ministère de la Transition Ecologique afin d’être plus fort et plus à même de soutenir nos domaines.
- La France a-t-elle à puiser des idées à l’étranger ou le modèle est-il similaire ?
Le modèle français autour des activités nordiques est assez unique et il est donc difficile de faire des comparaisons. En revanche, il est toujours intéressant d’observer ce que peuvent faire nos voisins, notamment autour des services, du parcours client et de l’intégration du nordique aux offres touristiques.
- Courir après les activités hors neige n’est-ce pas tourner le dos à ce qui fait la raison d’être des sites nordiques ?
Il va sans dire que c’est la neige qui reste le produit d’appel des domaines nordiques. Quand il y a de la neige, les professionnels sur le terrain savent très bien faire le travail. Sans neige, la plupart des domaines seraient dans de grandes difficultés. Les réflexions au sein de la filière ne vont pas dans le sens de tourner le dos au ski de fond et aux activités sur neige, mais bel et bien d’arriver à structurer une offre hors neige par des aménagements spécifiques, de l’encadrement et un modèle économique. Tous les domaines nordiques ne peuvent pas se transformer en pôle outdoor, mais quand c’est le cas, autant investir maintenant pour anticiper plutôt que de subir des changements inéluctables.
Le programme complet des Rencontres du Nordique 2023
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