SKI NORDIQUE – Nordic France lance une grande étude nationale pour définir la nouvelle stratégie de la filière. Des réunions vont se dérouler en septembre et octobre sur tous les massifs. Explications.
Nordic France, coordinateur national du réseau des sites nordiques français, organise en septembre-octobre une tournée des massifs pour lancer son étude sur les modèles-économiques de la filière. Rencontre avec le directeur de Nordic France, Vincent Berlandis.
- Quel est le contexte de votre tournée des massifs ?
Alors que la diversification de l’offre nordique est plutôt une réussite, alors que le nordique est aujourd’hui clairement au cœur de nombreuses tendances de la société (déconnexion, retour à la nature, vitalité soft…), alors que les efforts sur l’image, plus fun, plus accessible, plus ludique, commencent à porter leurs fruits, nous avons constaté qu’une grande majorité des sites nordiques français peinaient à équilibrer recettes et dépenses, même quand la neige était au rendez-vous.
Moins de 10 % des gestionnaires dégagent un léger excédent à la fin d’une saison.Les élus locaux des collectivités supports nous ont sollicité pour réfléchir à la mise en place de nouveaux modèles de gestion pour permettre au nordique d’engager une nouvelle phase de développement.
Avec nos partenaires, nous avons donc lancé une grande étude nationale. De notre point de vue, c’est une période charnière pour la filière. Soit on évolue, on se modernise et nous pourrons conserver notre offre de proximité. Soit le modèle n’évolue pas et l’offre va progressivement se réduire à quelques sites d’altitude, mieux exposés et équipés en neige de culture.
Enfin, la réalité du réchauffement climatique s’impose à l’univers du Nordique, situé aux avant-postes d’un phénomène dont l’impact est déjà considérable en moyenne montagne. Avec des saisons plus courtes, un enneigement limité et fluctuant, les sites nordiques doivent d’ores et déjà imaginer des modèles plus durables, 4 saisons, qui doivent préparer l’avenir pour ces stations qui souhaitent le plus souvent conserver une attractivité touristique et des activités de loisir en plein nature.
- Quels sont les objectifs de cette étude ?
Tout d’abord, nous souhaitons que ce soit l’opportunité d’un grand travail collaboratif. L’étude, grandement soutenue par l’Etat, associe tous les acteurs de la filière, les institutionnels, les Fédérations concernées dont la FFS, les socio-professionnels, les collectivités, les loueurs, les pratiquants… Chacun sera concerné par une ou plusieurs phases de travail pendant les 18 prochains mois. Ensuite, cette étude abordera toutes les questions d’avenir de la filière, tout en étant orientée sur le modèle économique, les offres et le marketing.
L’objectif principal sera de définir ensemble une nouvelle stratégie pour le nordique pour redonner un élan économique et social à l’offre, trouver et déployer des modèles financiers viables, quelle que soit la taille des sites. Les stations seront au cœur de la démarche, notamment dans le cadre d’une phase d’expérimentation qui aura lieu pendant l’hiver 2020/2021.
- Cette tournée des massifs est un moyen de lancer ce projet ?
Oui, tout à fait. Nous souhaitons associer les acteurs de terrain dès le démarrage. Ce sont eux qui incarnent le nordique dont l’avenir ne peut s’imaginer sans eux.
Dans le cadre de cette tournée, nous pourrons présenter l’équipe technique que nous avons retenue dans le cadre d’un appel d’offres, le groupement Altisens, Air Coop et Utopies. Ils ont une grande expérience de l’ingénierie touristique en France et à l’international, notamment sur les territoires nordiques.
Cette tournée sera aussi l’occasion de débattre autour des constats et enjeux de la filière. On profitera de ce premier tour de France pour identifier des sites ou des offres qui sont emblématiques et posent des problématiques intéressantes sur un maximum de sujets d’étude (conditions d’accès, diversification et cohabitation des activités, réversibilité des équipements, montée en compétence des salariés, modèles financiers…). Nous aurons régulièrement des phases d’échanges directs avec le terrain pendant toute la durée de l’étude. C’est la condition de sa réussite.