SKI DE FOND – En décidant de ne pas participer au Tour de Ski, la Norvège a généré de la tristesse, de l’espoir ou aussi beaucoup de craintes.
Ski de fond : les athlètes perdent beaucoup d’argent
« Cette saison va être d’une noirceur totale, malheureusement », confie Calle Halfvarsson, la star du ski de fond en Suède, dans un SMS adressé au quotidien Aftonbladet. Le skieur vient d’apprendre que la Norvège a renoncé à participer au Tour de Ski.
« Il faut respecter leur décision, ils ont leurs valeurs. Mais c’est vraiment dommage », réagit de son côté le directeur de l’équipe nationale suédoise Anders Bystroem. Mercredi matin, tout le monde s’interroge d’ailleurs sur la position que vont prendre la Suède et la Finlande, déjà en retrait jusqu’à fin 2020.
Calle Halfvarsson a, lui, envie de courir à Val Müstair le premier janvier, puis à Toblach et Val di Fiemme. Il espère que son pays ne mettra pas le clignotant comme pour Davos et Dresde, à savoir déclarer forfait. « Mais si la fédération dit non, ce sera non », prévient-il.
L’absence de la Norvège n’est pas conséquence. Sportivement bien sûr, tous ses adversaires voient la porte s’ouvrir. Chez les dames, les Russes pourraient en profiter. Au Tour de Ski, si elles prennent le départ, les Suédoises Ebba Andersson ou encore Frida Karlsson feront figure de favorites. À condition de ne pas baisser la garde. Aussi, le week-end avant Noël, des courses sont-elles programmées à Östersund.
Les compétitions de ce week-end dans les Alpes suisses risquent d’annoncer la couleur. Les Français sont évidemment attendus.
L’autre effet domino est financier. Quand les fondeurs restent à la maison, ils perdent de l’argent. En Suède, ils reçoivent une indemnisation. « Nous prenons à notre charge leurs jours d’entraînement », précise Anders Bystroem.
Néanmoins, des discussions sur d’éventuelles compensations sont également en cours. Plusieurs athlètes auraient pu se battre pour des places sur le podium et recevoir de confortables chèques.
De son côté, la NRK s’est entretenue avec avec les Norvégiens Sindre Bjoernestad Skar et Haavard Solaas Taugboel. Ceux-ci ont confié qu’ils pourraient se retrouver sous le seuil de pauvreté si la Norvège abandonnait davantage de courses. Plus de la moitié de leur revenu annuel est constitué de prix, de bonus ou encore de primes liées à la compétition. Skar par exemple reçoit un peu moins de 20 000 euros de sa fédération nationale. Le reste de ses revenus est lié à son activité. « Nous sommes en quelque sorte au chômage partiel », décrit-il.
« Nous cherchons à savoir s’il existe des solutions qui peuvent les aider financièrement pendant la période précédant notre retour à la coupe du monde », a indiqué pour sa part le directeur du ski de fond Espen Bjervig.
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Photos : Nordic Focus.