Seul le biathlon sait réserver de telles courses. Les Norvégiennes qu’on croyait perdues après un début de course catastrophique sont revenues avec Solemdal et Berger arracher un extraordinaire titre mondial. Les Ukrainiennes prenaient l’argent et les fabuleuses Italiennes se couvraient de bronze. Dans la course au titre jusqu’au dernier titre, les Françaises échouaient à une frustrante 6e place.
Fantastiques Norvégiennes : elles enlèvent une médaille d’or au bout du suspens (Agence Zoom).
Ambiance des grands soirs et gradins garnis pour ce relais dames des mondiaux de Nove Mesto. Au départ, près de six équipes pouvaient prétendre à la gagne : l’Allemagne, la Russie, l’Ukraine, la Norvège, la République tchèque et bien sûr la France. Le quatuor Anaïs Bescond, Sophie Boilley, Marie-Laure Brunet et Marie Dorin-Habert défendaient en effet sa médaille d’argent de Ruhpolding 2012.
Sur un pas de tir sans vent, de nombreuses nations dont l’Italie, Allemagne, France, Roumanie, Suisse, Ukraine, Pologne ou Slovénie signaient un premier 5/5 avant de repartir pour un tour. Bien sur les skis, Anaïs Bescond prenait les commandes du troupeau en profitant a priori d’une glisse supérieure…
Mais la Jurassienne piochait trois fois sur le tir debout et ressortait à 20 secondes de la Polonaise Palka, très en vue sur ces mondiaux, qui devançait la locale tchèque Vitkova. La Morberande s’arrachait sur la piste et grappillait quelques secondes sur la tête de course.
Sophie Boilley s’élançait finalement en 9e position à 22 secondes du trio Tchèque, Polonais et
Slovéne. Face à des clients comme Soukalova, Zaitseva ou Semerenko, la Française s’accrochait. La première grosse défaillance venait de la Norvège qui accusait un très sérieux retard après le premier relais : près d’une minute à la 14e place…
La Russe Olga Zaitseva était la première à quitter le pas de tir alors qu’il fallait deux pioches à Boilley pour blanchir les cibles… Le podium s’éloignait d’un seul coup.
Surprenantes italiennes !
A mi-course, la Tchèque Soukalova prenait quelques mètres d’avance sur l’Italienne Gontier , la Slovaque et la Russe Zaitseva. Boilley pointait alors en 12e position, devant la Norvège de Berger surprenantes 14e. Le quatuor se présentait ensemble au 5e tir sur les 8 de la compétition. L’Italienne Ponza, la Russe Shumilova et la Tchèque Landova réalisaient la bonne opération en prenant 20 secondes sur les poursuivantes allemande, slovaque, roumaine et française grâce à un 4/5 de Marie-Laure Brunet.
Retournement de situation au tir debout avec le retour de Valj Semerenko et l’Allemande Dahlmeier au premier plan qui profitaient des erreurs des trois leaders. Seule la surprenante Ponza limitait la casse et conservait un pied sur le podium provisoire à tout de même 16 sec de la gagne. D’ailleurs ce n’était pas la seule surprise de ce troisième relais dominé par l’Allemagne puisque les Norvégiennes revenaient dans la course grâce à Solemdal qui lançait l’ogre Tora Berger en 4e position à 38 sec : un fabuleux retour alors qu’on les croyaient condamnées pour le podium ! Tandis que Marie Dorin-Habert partait en chasse en 7e position…
Un dernier tour haletant
Ce dernier relais mettant à l’œuvre les stars de chaque équipe s’annonçait passionnant avec Andrea Henkel, Pidhrushna l’Ukrainienne et l’Italienne Oberhofer qui avait la Norvégienne, la Française et la Russe aux trousses.
Mais la vice-championne du monde de l’individuel allemande tremblait une fois quand l’Ukrainienne et l’Italienne signaient le sans faute. Imitées par Berger, Dorin-Habert et Vilukhina qui pointaient à 20 secondes de la tête mais seulement 10 du podium.
Tout se jouerait donc sur le dernier tir debout comme souvent car sur la piste, Semerenko et Henkel s’unissaient pour résister au retour des poursuivantes dont Marie Dorin qui s’accrochait aux basques de la Norvégienne qui perdait un bâton lors d’une relance appuyée (un peu trop apparemment !).
L’heure de vérité approchait avec cinq superbes athlètes en 5 secondes : l’histoire n’en retiendrait que trois. L’Italienne sortait un 5/5, juste devant l’Ukrainienne et la Norvégienne. Henkel et Dorin-Habert manquaient des cibles et perdaient la tête de course… Et évidemment, Berger passait la démultipliée sur la piste : difficile d’arrêter une triple championne du monde qui court vers sa 4e couronne mondiale !
Derrière elle, Pidhrushna semblait résister à l’Italienne : le podium était fait. Et ni Henkel, ni Vilhukina, ni Marie Dorin-Habert ne pouvaient en changer l’issue.