Klæbo fait triompher la Norvège, les Français brillent sur le podium
Il aura fallu attendre le dernier tour, après 37 kilomètres de course, pour en savoir un peu plus sur l’identité du vainqueur. Mais au terme du relais des Mondiaux d’Oberstdorf (Allemagne), c’est bel et bien la Norvège qui a conquis un nouveau titre sur l’épreuve masculine.
Pourtant rien n’était gagné à l’avance. Mais la grande nation du ski de fond a pu se reposer sur un grand Klæbo pour battre Bolshunov dans les derniers mètres.
Derrière, en troisième position, un autre géant, Jules Lapierre, décrochait dans l’ultime grande bosse. Le Chartrousin suivait les consignes de son entraîneur Alexandre Rousselet. Il bondissait comme une sauterelle dans les prés sur les plus forts pourcentages pour se débarrasser définitivement des Suédois, des Finlandais et des Suisses. La France obtenait sa médaille de bronze, la troisième consécutive sur un grand championnat.
En quatrième position, on retrouvait la Suède d’un bon Jens Burman mais d’un William Poromaa en dedans. La cinquième place revenait à la Suisse d’un grand Dario Cologna.
Une course au scénario rocambolesque : des héros et des KO
Alexey Chervotkin s’en va, Golberg galère
Ce relais était indécis sur le papier. On attendait une bataille entre Norvège et Russie, une confrontation qui n’aurait très bien pu ne jamais arriver. Les Norvégiens étaient très mal embarqués sur le premier relais avec Paal Golberg, complètement en difficulté et victime de skis sans doute défaillant. Le Scandinave était obligé de laisser filer Alexey Chervotkin en mode sulfateuse qui s’envolait seul en tête de course.
Yakimushkin explose, Niskanen/Iversen impressionnent
Ivan Yakimushkin s’élançait pour la Russie avec une minute d’avance sur les poursuivants avec, en tête de liste, Hugo Lapalus qui allait se montrer le plus à l’aise dans le peloton. Emil Iversen, qui prenait le relais de Golberg, s’élançait, décroché du groupe de chasse à une dizaine de secondes. Puis la machine s’activait. Iversen savourait de meilleurs skis que son compatriote et revenait vite au contact d’un groupe désormais emmené à vive allure par Iivo Niskanen et Dario Cologna. Maurice Manificat s’accrochait tant bien que mal.
Mais la Russie figurait encore à l’avant avec Yakimushkin. Le Russe, deuxième du classement général de la coupe du monde, explosait complètement. Il perdait sa minute d’avance en un peu plus d’un tour et même le contact avec le groupe dans les derniers hectomètres alors que Niskanen et Iversen filaient.
Le show Holund, l’échappée de Parisse
Hans Christer Holund est alors rentré en piste en tête de course avec à ses côtés le Finlandais Perttu Hyvarinen. Au fur et à mesure des kilomètres, alors qu’Artem Malstev faisait l’effort pour la Russie, c’est le Norvégien qui activait son diesel et qui filait seul en tête. Maltsev craquait, Hyvarinen encore plus. C’est alors qu’un homme à la combinaison bleu clair prenait les choses en main dans la grande bosse.
Clément Parisse qui avait parfaitement géré sa course en suivant le Suédois Jens Burman partait dans la dernière bosse, laissant ainsi le Russe Maltsev, le Finlandais Hyvarinen et le Suisse Rueesch en difficulté derrière.
Le « Klæbo time », Jules Lapierre la sauterelle
Johannes Hoesflot Klæbo a pris le relais d’Holund avec une belle avance sur la tête : 26 secondes. Derrière, France et Suède avec Jules Lapierre et William Poromaa partaient ensemble. Seulement huit secondes derrière l’ogre Alexander Bolshunov qui donnait ses premiers coups de bâton aux côtés de Joni Mäkï (sans mauvais jeu de mots).
Bolshunov, très vite revenu dans les skis du duo franco-suédois avec la Finlande, allait d’abord rester au chaud dans les skis avant de partir avant la fin du premier tour. Personne ne voulait suivre le Russe qui, en quelques centaines de mètres, allait boucher la vingtaine de secondes qui le séparait d’un Klæbo plutôt tranquille sur la piste.
Les deux hommes se retrouvaient alors ensemble. C’était l’heure des gladiateurs, des cadors, le rendez-vous des héros, des deux grands champions de l’univers ski de fond depuis plus de trois ans.
Bolshunov testait Klæbo à plusieurs reprises, mais le Norvégien était toujours là. Dans l’ultime bosse, la même que celle du sprint victorieux de Klæbo, le Russe ne pouvait que s’incliner devant la puissance et la technicité du meilleur sprinteur du monde et, à la relance, le Norvégien allait filer donner un nouveau titre à la Norvège en relais.
Derrière, en attendant, Jules Lapierre s’envolait dans la bosse. La suite appartient à l’histoire : la France est définitivement la troisième meilleure nation en relais. Comme les Jeux olympiques 2014 et 2018, comme les Mondiaux 2015 et 2019, Oberstdorf 2021 est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du fond français.
Hugo Lapalus, pour son premier relais en Bleus obtient une médaille, Maurice Manificat en grand habitué savoure plus que jamais, Clément Parisse conserve ce sourire indéfectible et Jules Lapierre renaît après un hiver 2019/2020 blanc.
Le classement de ce relais masculin d’Oberstdorf