Roponen : « Personne ne s’attendait à ce que l’on soit sur le podium »
Riita-Liisa Roponen est une fondeuse qui n’a plus rien à prouver dans sa carrière. À l’âge de 42 ans, elle fait partie des athlètes les plus expérimentées alignées sur les championnats du monde de ski nordique d’Oberstdorf, en Allemagne. En revanche, elle n’est pas parmi les moins performantes… Bien au contraire.
Après une dixième place sur le 10 km skate de mardi qui la plaçait en première position pour le camp finlandais, elle a participé au relais 4×5 km dames de jeudi. Sur ce format, l’ancienne médaillée olympique de Vancouver a remporté le bronze avec Jasmi Joensuu, Johanna Matintalo et Krista Pärmäkoski. Au lendemain de cette performance, la Finlandaise Riita-Liisa Roponen a répondu aux questions de Nordic Magazine.
- Jeudi, vous gagniez la médaille de bronze sur le relais 4×5 km, que ressentez-vous aujourd’hui ? Êtes-vous remise de vos émotions ?
Bien sûr, je suis vraiment heureuse, reconnaissante et un petit peu surprise à la fois. Personne ne s’attendait à ce que l’on soit sur le podium, donc oui je suis heureuse, je me sens bien. Par contre, je n’ai pas très bien dormi. Je n’ai pas encore totalement récupéré, mais je m’en fiche car je n’ai plus de course au programme à Oberstdorf.
- Quand vous donnez le relais à Krista Pärmäkoski, vous êtes à peu près dans les mêmes temps que l’Allemagne et les Etats-Unis. Donc la lutte pour la 3e place n’est pas gagnée d’avance. Comment avez-vous vécu les 14 minutes de course de Krista et son sprint ?
J’étais excitée et nerveuse également. Avec les filles, on ne tenait pas en place. On regardait qui de Krista ou de Jessie Diggins serait devant dans le dernier tour. On essayait vraiment de voir ce qu’il se passait. Et puis on n’arrivait pas à croire qu’elle était devant sur la ligne d’arrivée. C’était très excitant.
- Dans l’équipe, on a vu énormément de joie, d’accolade et sourire sous les masques. Est-ce que votre force principale, au-delà du talent, ce ne serrait pas la bonne entente dans le groupe ? De l’extérieur, on a l’impression que vous vous tirez vers le haut.
Nous avons un très bon état d’esprit dans l’équipe. Sur ces Mondiaux, on essaye toutes de se tirer vers le haut en effet. C’est très agréable d’être dans ce groupe.
Lorsque l’on donne le meilleur de soi, on peut lutter avec n’importe qui.Riitta-Liisa Roponen, équipe finlandaise de ski de fond, à Nordic Magazine.
- Pensez-vous qu’avec votre expérience, vous avez un rôle à jouer auprès des plus jeunes pour les pousser vers l’excellence ?
J’espère que je peux les aider oui. Je suis moi-même et je leur montre que, lorsque l’on donne le meilleur de soi, on peut lutter avec n’importe qui. Nous devons nous entraider, nous donner de la force. J’espère que je peux leur apporter cela, grâce à mon expérience.
- Sinon, pour en revenir sur vos Mondiaux, on imagine que vous êtes satisfaite ? Est-ce que vous aviez des objectifs particuliers ?
Oui, ces championnats du monde ont été très bons pour moi. Je ne pensais vraiment pas que je pourrais être dans le top 10 sur l’individuel skate. Je ne fais que répéter cela depuis que je suis à Oberstdorf, mais c’est la vérité : je me sens bien, je suis très fière de moi car, à mon âge, j’ai toujours le niveau d’une top 10 mondiale.
- Justement, lors du 10 km skate de mardi, vous disiez : « À Seefeld, j’ai pleuré de déception, ici, je pleure de joie. » Vous ne pensiez plus être capable d’être à ce niveau ?
Après Seefeld, je me suis entraîné toute seule, sans coéquipières à mes côtés. J’ai travaillé seule, ou de temps en temps avec mes amis. Quand vous n’avez pas de groupe auprès de vous, c’est un petit peu différent, mais tout s’est bien passé.
Je pense que c’est une surprise pour tout le monde que je puisse toujours être à ce niveau. Bien sûr, je dois croire en moi et à la possibilité de faire ce type de courses. Sinon, cela ne sert à rien de s’entraîner si on ne croit même pas en ses propres capacités. Personne ne peut faire le travail à ma place, je fais donc du mieux que je peux. Si j’en suis là, c’est grâce à moi, mais aussi à mon coach personnel et mon mari. On a toujours cru en ce que nous avons mis en place. Ici, ça a parfaitement marché.
J’ai décidé de continuer un an de plus minimum pour aller aux Jeux olympiques.Riitta-Liisa Roponen, équipe finlandaise de ski de fond, à Nordic Magazine.
- Quels sont vos objectifs ? Vous avez tout réussi dans votre carrière ou est-ce que vous avez un regret ?
J’ai décidé de continuer ma carrière un an de plus minimum pour aller aux Jeux olympiques. Pour l’instant, j’adore toujours autant m’entraîner. J’aime vraiment pousser mon corps dans ses retranchements. Je veux voir comment celui-ci est capable de travailler. J’adore aller dehors… Enfin bref, je suis fan de tout ce qui se rapporte au ski.
Oui, je pense que j’ai à peu près tout réussi dans ma carrière. J’ai gagné une médaille olympique, et ça, c’est très important pour moi. Je n’ai aucun regret. Si ce n’est, peut-être, d’avoir raté les championnats du monde de 2017, chez moi, à Lahti, à cause d’une opération du dos. Mais après ça, j’ai été contente de pouvoir skier de nouveau, car vous savez, c’était une grosse opération. Je ne savais pas si j’allais pouvoir remonter sur des skis. Le docteur de l’hôpital suisse dans lequel j’étais m’a dit que j’allais pouvoir être prête pour les Jeux de Pyeongchang. Ses mots ont vraiment beaucoup compté pour moi.
- A l’âge de 42 ans, on peut légitimement se poser la question suivante : savez-vous si la saison prochaine est vraiment la dernière de votre carrière ?
Je ne pense vraiment pas que je vais ranger les skis au placard. D’ailleurs, je ne le ferai jamais. Mais oui, je vais bien finir par arrêter le haut niveau un jour. Mais je ne vous dirai pas quand est-ce que je vais stopper ma carrière, car moi-même, je ne le sais pas. En 2005, j’avais annoncé que les JO de Turin en 2006 seraient mes derniers Jeux. Pourtant je suis encore là. Mais après, bien sûr, je connais mon âge et je sais que je ne pourrai pas garder ce niveau encore longtemps. Je pense donc arrêter ma carrière à la fin de la prochaine saison, mais il ne faut jamais dire jamais. On verra bien au moment voulu.
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