Para biathlon : Anaïs Bescond enchantée
Après avoir annoncé à Nordic Magazine sa reconduction à la tête du tir de l’équipe de France handisport de biathlon, la Jurassienne Anaïs Bescond a accepté de se replonger dans sa première saison de coach à l’occasion d’un entretien passionnant.
- Comment s’est déroulée votre première année en tant que coach ?
C’était plutôt l’inconnu parce que ce n’est pas un poste dans le monde valide que je connais que depuis de nombreuses années. Il y avait beaucoup de questionnements de mon côté parce que je ne savais pas trop à quoi m’attendre. J’ai été coachée pendant des années donc j’avais une petite idée de ce que c’était, mais je ne savais pas comment la mise en pratique allait se dérouler. Au final, je suis vraiment contente de l’expérience, notamment sur l’ambiance de travail. Cela m’a vraiment plu de travailler avec mes collègues [principalement Vincent Duchêne et Robin Mahillon, NDLR]. Avec les athlètes, c’est pareil avec la bienveillance au centre du projet dans une petite équipe bien différente de la grosse machine de la FFS.
- Justement, comment vous êtes-vous sentie sur le coaching ?
Au début, j’étais un peu impressionnée et stressée. Avec mon perfectionnisme d’ancienne sportive de haut niveau, je voulais que tout aille bien sans faire du bricolage. C’est tout de même l’équipe de France que j’entraîne ! Finalement, je me suis assez vite sentie bien parce que j’étais bien entourée : d’abord par Franck Badiou qui m’a accompagnée pour me lancer, puis par Andrew [Chisholm, son compagnon canadien, NDLR] qui était toujours disponible pour me donner des conseils parce qu’il est coach depuis longtemps et enfin par Vincent [Duchêne]. Comme premier collègue de travail, je ne pouvais pas rêver mieux ! Il est très aidant et facilitant tout en me responsabilisant sur ma partie du tir. Cependant, il a fallu que j’adapte mes référentiels et mes basiques pour que les athlètes, selon leur handicap, puissent les mettre en place. Ce qui est cool à la fin de cette première année, c’est que je vois qu’il y a encore des choses à travailler ! Je suis assez enthousiaste.
- Avant votre premier déplacement en coupe du monde, vous appréhendiez votre rôle logistique lors des compétitions, notamment pour déposer les carabines sur le tapis avant l’arrivée de vos biathlètes au tir : comment cela s’est-il finalement déroulé ?
La première fois, cela a un peu été la panique ! Mais sur la coupe du monde de Vuokatti, la première de l’hiver, on avait un directeur technique du pas de tir qui était vraiment dans la pédagogie. Il m’a expliqué les choses à faire et à ne pas faire en étant vigilante. Il y a eu beaucoup de découverte et de nouveauté sur cette première semaine, mais j’étais bien entourée. J’ai appris à chaque coupe du monde.
- Sur les résultats réalisés au cours de la saison par vos athlètes, êtes-vous satisfaite ?
Je suis très contente ! Ce qui est assez marrant, c’est que j’étais très stressée. Sur les Mondiaux, il y a parfois eu de la déception, mais je prenais cela pour moi alors que les athlètes n’étaient pas nécessairement là-dedans. Moi, du point de vue d’une ancienne athlète perfectionniste, j’avais beaucoup de déception sur les balles manquées. Je me remettais en question personnellement en me demandant ce que j’avais mal fait et ce que j’aurais pu mieux faire pour les athlètes. Le soir, c’était toujours un petit peu mon chemin de croix en remontant, un petit peu minée, dans ma chambre d’hôtel. Ce qui est génial, en revanche, c’est que Vincent Duchêne m’a dit au bilan que cela ne s’était pas ressenti. C’est très important de ne pas reporter mes angoisses sur les athlètes. Globalement, donc, les résultats ont été très corrects par rapport aux objectifs fixés.
- Avec Karl Tabouret et Chloé Pinto, les deux plus jeunes du groupe, aviez-vous un rôle plus large que celui de coach ?
Il y a un bon feeling qui est passé entre nous. Je pense qu’ils adhèrent bien à mon discours et à ma façon de travailler. Ils ont la soif d’apprendre et pas mal d’énergie qu’il faut parfois canaliser. Avec eux, effectivement, j’ai un rôle de coach et de maman ! C’est aussi quelque chose d’important parce que c’est de l’expérience à prendre. C’est long et cela demande du temps et de la répétition pour l’acquérir.
- En face, avec Anthony Chalençon et Benjamin Daviet, les piliers de l’équipe, le travail à réaliser n’était pas le même…
J’ai autant appris auprès d’eux qu’eux après de moi. J’ai eu cette chance de côtoyer des athlètes d’expérience qui ont pu me guider sur les points où j’avais besoin. Les plus jeunes, eux, ont confiance en moi et se laissent guider sur le chemin que je leur trace. Avec Anthony [Chalençon], il y a eu la découverte du tir sonore tandis que Benjamin [Daviet], c’est époustouflant ce qu’il fait au tir. Ce sont donc eux qui m’ont guidé sur les points où ils voulaient que je leur vienne en aide.
- Pour la suite, il reste donc des choses à améliorer…
Il y a encore plein de thématiques ! En tant qu’athlète, je considérais que je n’avais jamais terminé mon apprentissage et que j’avais toujours des choses à aller gratter de part et d’autre. Tant qu’on a faim, on trouve toujours à manger donc quand on a faim de progrès, on trouve toujours des sujets à explorer [rires] !
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