Para biathlon : l’heure du bilan pour Anaïs Bescond, coach de tir de l’équipe de France
Coach de tir de l’équipe de France de para biathlon depuis maintenant trois ans, la Normande Anaïs Bescond, 37 ans, a vécu de belles émotions la saison passée sur les pas de tir de la coupe du monde et des Mondiaux.
A quelques mois des Jeux paralympiques de Milan/Cortina 2026, il faut dire que son groupe a brillé de (presque) partout. Pour Nordic Magazine, la championne olympique 2018 du relais mixte revient sur les performances de ses athlètes.
Karl Tabouret : « Une éclosion totale »
« C’est une éclosion totale ! Quand j’ai démarré avec lui, sincèrement, le tir était compliqué. C’était difficile de réussir à la cadrer et à lui inculquer des bases du tir. Il a fallu répéter toujours la même chose pour avoir de la constance parce que le tir est un éternel recommencement. Ce travail a été assez long, mais il a abouti sur quelque chose de très bien cet hiver ! Au final, ça a été presque rapide. Il a réussi à trouver de la régularité dans la réussite. Il a raté très peu de balles cet hiver. J’en suis vraiment fière. En ski de fond, il a fait son premier podium puis il a enchaîné et est devenu champion du monde du sprint. »

Anthony Chalençon : « Il est capable d’être régulièrement devant et d’aller gagner »
« Il continue de performer à son niveau avec des adversaires largement à la hauteur. Il n’est pas champion du monde cette année, mais il a une constance et une régularité importante avant les prochains Jeux paralympiques. Ce n’est pas juste du one shot. Il est capable d’être régulièrement devant et d’aller gagner. C’est vraiment bon pour l’année prochaine. Il est devant et peut gagner ! Il est encore très motivé pour cette dernière saison. »

« Quand j’ai commencé avec les paras, on m’a dit que le tir des déficients visuels était compliqué et souvent anarchique, avec des hauts et des bas. Des fois, tu crois que tout est compris et intégré, mais ça repart en cacahuètes la semaine d’après. Là, avec Anthony [Chalençon], ce n’est pas le cas. Il arrive à garder de la constance sans prendre de gros éclats. »
Benjamin Daviet : « C’est quelqu’un sur qui on peut compter même si la préparation a été tronquée »
« Pour moi, ça a été une bonne surprise ! Je le voyais mal engagé quand il nous a rejoint tard après avoir fait la saison d’été en para aviron. Il est arrivé dans un état de fatigue important et manquait de jambes. Il avait développé du physique d’un côté, mais il lui manquait des choses spécifiques pour le ski. Sur ses qualités de champion et son mental, il est allé chercher des très belles courses. Sa médaille aux Mondiaux de para biathlon, mais aussi celle du para ski de fond, vient couronner un athlète d’expérience. C’est quelqu’un sur qui on peut compter même si la préparation a été tronquée. »

« Tout cela est bon pour le moral et motivation afin de se regonfler à bloc avant l’année paralympique. Son choix de ne pas courir en para aviron cette année, c’est vraiment bien pour le ski. Il met logiquement la priorité sur les Jeux paralympiques d’hiver de Milan/Cortina 2026 et j’en suis très contente. Il ne va ainsi pas diluer ses efforts. »
Chloé Pinto : « Cet hiver a été assez frustrant »
« C’est toujours une athlète sur qui on compte et avec qui on veut continuer de travailler. Elle est irréprochable à l’entraînement, c’est agréable de travailler avec elle. Cet hiver a été assez frustrant. A mon échelle du pas de tir, c’était du 50/50 au tir parce qu’elle n’a pas réussi à mettre en œuvre ce qu’elle est capable de faire à l’entraînement où elle a une super capacité de tir. »

« C’était sa première année où sa préparation physique a été complète avec un entraînement spécifique au ski sans trop d’adaptations liées à son handicap. Une année, ça ne suffit pas donc il y a encore des choses à corriger et à continuer de développer avec elle. Elle a encore du potentiel à aller chercher et de la marge de progression. Il va falloir qu’elle aille chercher un quota si elle veut aller aux Jeux paralympiques en Italie, et il ne sera pas facile à aller chercher. On en a conscience et elle l’a aussi en tête donc elle va continuer à tenter d’aller grapiller les secondes qu’il lui manque. »
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