Para ski de fond : pour Nordic Magazine, Benjamin Daviet revient sur sa journée dorée
Sacré champion paralympique du sprint skating de ski de fond ce mercredi matin à Zhangjiakou (Chine), Benjamin Daviet a réalisé une très grande journée en Chine. Juste avant la cérémonie protocolaire, lors de laquelle il a fondu en larmes sur les notes de La Marseillaise, le Bornandin s’est confié à Nordic Magazine. Entretien.
- Pouvez-vous revenir sur cette très longue journée qui s’est terminée dans la joie au bout de la finale du sprint skating ?
C’est une journée, comme vous l’avez dit, très longue avec un réveil à 7 heures du matin puis une qualifications à 10h40. On sait qu’ils prennent douze fondeurs pour les demi-finales, donc il faut faire un run solide pour passer la qualification. Après, je ne voulais pas la gagner et cela s’est bien déroulé [il a signé le deuxième chrono, NDLR]. Je suis donc tombé dans une demie, peut-être, plus abordable. Après la qualif’, il y a eu beaucoup de récupération avec le kiné qui nous a fait des soins dans la cabines pendant une grosse demi-heure. Ensuite, je suis retourné m’échauffer, il y a eu la demi-finale qui s’est passée au top sans que je me rentre dedans tout du long. J’ai pu en garder pour la finale.
- Lors de cette grande finale, vous avez résisté au retour de vos adversaires !
Je ne me suis pas posé de questions. Je savais qu’ils partaient avec cinq secondes de retard, ce qui est peu. Comme les techniciens ont fait un travail d’enfer, on avait des bombes sous les pieds. Je suis parti et j’ai fini à fond pour mettre toutes les chances de mon côté. C’est juste trop bien que je sois parvenu à garder cette cadence, et même à en remettre au milieu, pour faire l’écart avant la ligne d’arrivée.
- Justement, comment ce sont passés les derniers mètres : avez-vous pu en profiter ?
Quand j’ai vu qu’ils étaient derrière moi, j’ai levé le pied tout en maîtrisant mon écart pour ne pas me faire griller à un mètre de la ligne ! J’étais en contrôle pour ne pas, par exemple, planter le bâton devant les skis.
- Physiquement, vous aviez l’air d’être en grande forme…
Je me sentais vraiment bien et je savais qu’il y avait quelque chose à aller chercher à la fin. J’ai débranché le cerveau sans me poser de questions. Je me suis dis qu’il allait falloir disputer toutes les courses à fond pour ne pas avoir de regrets. Cela a vraiment fonctionné et je suis parvenu à être à mon affaire du début à la fin.
- Qu’avez-vous ressenti au moment de franchir la ligne ?
Sur le coup, je crois que je ne réalise pas tout de suite… C’est quand je me retourne et que je vois que je suis premier sur le tableau et tous les Français fous de joie que je réalise. A ce moment-là, tout retombe : l’émotion et les mauvaises courses faites avant. C’est beau aussi d’avoir rebondi après deux courses catastrophiques.
- Êtes-vous passé par des moments compliqués après les courses de biathlon ?
Surtout après le biathlon de mardi : j’étais au fond du trou, déçu de ce que j’ai produit au tir et aussi sur les skis. J’avais tout pour bien faire… Forcément, j’avais tellement de colère en moi que je l’ai retransmise sur les skis. J’avais besoin de vider mon sac et la course est tombée au bon moment pour cela [rires].
- Vous avez dit plus tôt que cette médaille d’or vous libérez pour la suite, notamment pour le relais de dimanche…
Forcément ! Je voulais tellement aller chercher la médaille sur les biathlon, que je me suis mis une pression dingue. Y parvenir maintenant, en plus en or, cela me libère pour la suite. Cela devrait maintenant beaucoup mieux se passer, notamment sur ce relais qui nous tient à cœur. On est que deux mais, avec Anthony [Chalençon], on a terminé deuxième des Mondiaux le mois dernier. On a vraiment envie de finir ces Jeux paralympiques avec un relais en beauté !
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1 Commentaire(s)
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Caty
15/03/2022 à 12 h 26 min
Congrats!