Anthony Chalençon visera l’or à Pékin
En mars prochain, le Haut-Savoyard Anthony Chalençon, 31 ans, participera à ses troisièmes Jeux paralympiques à Pékin (Chine). Douze ans après avoir pris part à Vancouver 2010 en ski alpin et quatre ans après l’expérience dorée en relais de PyeongChang (Corée du Sud), le nordique concourant dans la catégorie des malvoyants vise cette fois-ci le plus beau des métaux en individuel. Entretien.
- On imagine que vous avez dû apprécier de retrouver la neige dans le tunnel de Planica (Slovénie) il y a quelques semaines…
On a effectivement repris les sensations sur les skis. J’ai fait des progrès techniques cet été sur les skis à roulettes que je suis parvenu à retransmettre sur les skis de fond. Je suis vraiment content d’autant que c’était super de retrouver la neige.
- Lors des derniers Jeux paralympiques, en 2018 à PyeongChang (Corée du Sud), vous aviez remporté deux médailles dont l’or en relais : on imagine que l’objectif sera de faire mieux en mars prochain à Pékin…
Ce n’est pas compliqué, en individuel, ma médaille était en bronze, alors j’aimerais bien que ce soit de l’or à Pékin !
« Avoir deux guides, c’est moins sollicitant et lourd pour eux »Anthony Chalençon à Nordic Magazine
- Qu’avez-vous mis en place avec vos guides et vos coachs pour performer l’hiver prochain ?
Ce qui est nouveau, c’est qu’on a maintenant deux guides, un projet qui a mis trois ans à se concrétiser. Cette année, Brice [Ottonello] et Alexander [Pouyé] seront là tous les deux pour moi. Après, on n’a pas de choses qui se sont mises en place : on bosse un petit peu avec un apnéiste et mon préparateur mental continue à me suivre.
- Que change pour vous le fait d’avoir maintenant deux guides ?
Si un des deux tombe malade ou se blesse, on a une relève. C’est surtout moins sollicitant et moins lourd pour eux. Quand ils arrivent sur une séance, ils sont plus frais. Avant, Simon [Valverde, son ancien guide, NDLR] faisait tout et était parfois cramé. Et cela me permet de faire plus de séances à l’entraînement avec des guides.
« Il n’y a pas un guide dédié au biathlon et un autre au ski de fond »Anthony Chalençon à Nordic Magazine
- Comment se fait le choix du guide pour les compétitions ?
La forme du moment priorise sur tout le reste. Si un des guides est un petit peu émoussé sur une partie des Jeux, peut-être que l’autre prendra sa place. On a commencé un petit peu à en parler et il y a des profils de piste et des formats de course qui correspondent mieux à l’un qu’à l’autre. Il n’y a pas un guide dédié au biathlon et un autre au ski de fond.
- L’hiver dernier vous aviez eu quelques soucis au tir : comment avez-vous travaillé dessus cet été ?
J’ai beaucoup travaillé en préparation mentale pour dédramatiser cet aspect du tir où je me mets beaucoup de pression. Je suis très exigeant avec moi-même. Ces deux dernières années, j’ai fait beaucoup de progrès techniques en tir qui ne se sont pas concrétisés en course. On a trouvé des solutions sur des erreurs que je fais fréquemment en modifiant la position. J’ai beaucoup avancé cet été.
« J’ai pu voir que j’étais dans le coup sur les skis, et plus qu’avant »Anthony Chalençon à Nordic Magazine
- L’année passée, vous n’avez pu vous exprimer que sur un seul week-end en coupe du monde : était-ce frustrant de s’entraîner pour cette seule compétition ?
Cela nous a permis de faire des choses nouvelles comme un 42 kilomètres classique en Italie. Après, même si on a fait qu’un week-end de coupe du monde, j’ai pu voir que j’étais dans le coup sur les skis, et plus qu’avant. Cela m’a conforté dans mes choix.
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