Biathlon : l’ancienne fondeuse Denise Herrmann triomphe sur l’individuel
C’est pourtant l’épreuve rêvée des tireuses d’élite. On attendait Lisa Theresa Hauser, Marketa Davidova ou encore Dzinara Alimbekava, mais c’est bien l’Allemande Denise Herrmann qui a été la plus forte sur l’individuel dames des Jeux olympiques de Pékin 2022. L’ex-fondeuse de 33 ans s’est imposée devant Anaïs Chevalier et la Norvégienne Marte Olsbu Roeiseland.
La native de Bad Schlema (en ex-RDA) était pourtant destinée à une grande carrière… en ski de fond. Dans ses jeunes années, elle monte très vite sur les podiums et finit en 2007 deuxième du classement général de l’OPA Cup, le circuit continental. À tout juste 19 ans, elle est médaillée de bronze aux championnats du monde juniors, sur le sprint. Mais en novembre de cette même année, Denise Herrmann est contrôlée positive au clenbutérol, un produit dopant.
Trois ans plus tard, malgré quelques suspicions, elle revient à la compétition et décroche la médaille d’argent aux Mondiaux U23 sur le sprint skate, derrière une certaine Finlandaise Mari Laukkanen (aujourd’hui Mari Eder et elle aussi devenue biathlète au fil de sa carrière).
Les années défilent et Denise Herrmann commence à se faire un nom sur le format du sprint. Elle monte sur son premier podium en 2012 en coupe du monde, mais ne gagne pas. Sa consécration arrive en 2014, sur les Jeux olympiques de Sochi. En compagnie de Stefanie Boehler, Nicole Fessel et Claudia Nystad, l’Allemande de 25 ans décroche la médaille de bronze sur le relais dames. À la fin de la saison, elle termine deuxième du classement général du sprint, derrière l’Américaine Kikkan Randall.
À force de tourner autour de sa première victoire, la Saxonne s’épuise et perd toute sa motivation. Si sa petite sœur, Nadine, persiste dans le ski de fond, Denise, elle, décide de se lancer un nouveau défi : performer en biathlon. En décembre 2016, elle fait ses débuts sur la coupe du monde à Pokljuka (Slovénie). Sur le sprint, mais en biathlon cette fois-ci, avec donc deux tirs à effectuer, elle finit 18e. Sa compatriote, Laura Dahlmeier, s’imposait ce jour-là.
Dès sa première saison, elle gagne. Malgré un tour de pénalité sur son relais, Denise Hermmann accompagne ses compatriotes à Pyeongchang, en 2017, sur la plus haute marche du podium. En grande progression sur le tir, elle s’illustre en fin d’année en réalisant le doublé sprint-poursuite à Östersund (Suède).
Aux Jeux olympiques sud-coréens, l’Allemande termine sixième de la poursuite. Encore en manque d’expérience, elle se montre déçue mais veut surtout être de retour avec l’ambition d’aller chercher une médaille à Pékin, quatre ans plus tard. « Je peux en tirer que du positif », déclarait-elle sur son blog.
L’hiver suivant, sur les Mondiaux d’Östersund, décidément une piste qui lui convient bien, elle décroche trois médailles, dont une en or sur la poursuite. « Un rêve devenu réalité », selon elle. Denise Hermmann prend l’argent sur le relais mixte et le bronze sur la mass-start. Son choix de se reconvertir au biathlon semble donc être payant.
En 2019-2020, avec trois victoires individuelles, elle fait encore mieux, en gagnant le petit globe du sprint et en terminant troisième du classement général, dominé par l’Italienne Dorothea Wierer. Après des performances moins fringantes ces dernières années, elle arrive à Pékin avec moins de certitudes.
Deuxième relayeuse de l’Allemagne sur la première épreuve mixte, elle ne parvient pas à ramener son équipe sur le droit chemin, avec ses six pioches au total. Sixième à l’arrivée du relais, elle espère mieux sur l’individuel.
Si elle ne faisait pas partie des favorites à l’amorce de la course, à cause de ce format long et très punitif sur le pas de tir, la Saxonne de 33 ans, auteure d’un 19/20, a su être assez rapide sur les skis pour décrocher sa première médaille d’or aux Jeux olympiques. « J’étais très détendue. Je savais que je pouvais le faire. Je me sentais bien. Championne olympique, cela sonne vraiment incroyablement bien », a-t-elle déclaré, toute heureuse, à la ZDF après son sacre.
Si le dernier titre allemand sur l’individuel avait été acquis en 2002 par Andrea Henkel, Denise Herrmann est devenue la deuxième ancienne fondeuse à décrocher une médaille sur les deux disciplines, après la mère de Kristina Reztsova, Anfisa, en 1992 à Albertville (Savoie). Et peut-être que cela ne s’arrêtera pas en si bon chemin, car il reste encore beaucoup de courses en biathlon à disputer sur ces Jeux.
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