Pékin 2022 : le bilan du ski nordique par le DTN de la FFS
Ce dimanche, quelques heures avant la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Pékin 2022, Fabien Saguez, le directeur technique national de la Fédération française de ski, a répondu aux questions de Nordic Magazine pour faire le bilan de la quinzaine du ski nordique.
Bien sûr, les performances du biathlon, avec les cinq médailles de Quentin Fillon-Maillet, et du ski de fond étaient au centre de l’attention. Entretien.
- Avec quatorze médailles remportées, dont treize pour les disciplines issues de la FFS et huit pour le ski nordique, le bilan est-il bon ?
Oui, il est similaire à celui de Pyeongchang et Sochi ! Je suis extrêmement heureux du comportement des athlètes et du staff sur ces Jeux olympiques. On est allés chercher les médailles là où on le pouvait. On a un petit lot de désillusions, mais c’est classique aux Jeux, parce que les médailles y sont bien plus difficiles à aller chercher que sur les autres événements. On a répondu présents !
- Le biathlon, discipline forte, a glané sept breloques…
On a effectivement un bilan de sept médailles, dont trois d’or. C’est le plus haut score jamais réalisé pour ce sport aux Jeux olympiques. On avait très bien préparé cette quinzaine, la saison s’était assez bien déroulée jusque-là avec une densité assez exceptionnelle chez les garçons et du potentiel chez les filles. De la même manière qu’à Pyeongchang, où on avait un leader, Martin Fourcade, on s’en est découvert un autre, qui est Quentin Fillon-Maillet. Même s’il était déjà en tête de la coupe du monde avant d’arriver en Chine, je dois dire qu’on a découvert, face à un événement aussi gros, un sacré leader.
- En ski de fond, l’équipe masculine a de nouveau remporté la médaille de bronze…
C’est ancré, c’est dans la culture, presque dans le sang, d’aller chercher cette breloque en relais. C’est la force d’un sacré collectif d’arriver à se transcender sur un événement comme celui-là. On a vu une équipe très conquérante. Cela fait extrêmement plaisir. Mais j’ai, malgré tout, une pensée assez émue pour Richard [Jouve] et Lucas [Chanavat] qui ne sont pas passés loin sur le sprint, mais cela n’a pas joué comme on le voulait, alors qu’ils avaient le potentiel.
- Toute l’équipe a été touchée par cet échec…
Le facteur émotionnel a pris le dessus ce jour-là. La déception était immense. On connaît leur caractère de compétiteurs, toujours à la bagarre. Quand on prépare une échéance comme celle-là, qu’on sait qu’il y a l’alternat des disciplines, qu’on a une chance tous les huit ans, c’est difficile… On doit leur apporter tout le soutien nécessaire pour surmonter cette immense déception.
- En ski de fond féminin, il n’y a pas encore de médaille, mais on a le sentiment que quelque chose se construit avec une équipe jeune menée par Delphine Claudel…
Il y a un super boulot qui est fait par les équipes d’Olivier Michaud [directeur des équipes de ski de fond, NDLR]. Quand on voit ce qu’est capable de réaliser, dans des conditions dantesques, Delphine Claudel, qui n’a échoué qu’à sept secondes de la médaille sur le 30 kilomètres, c’est juste admirable. Cela bouge. Je ne suis pas sûr qu’on avait tous bien identifié, au départ, le potentiel de Delphine. C’est le fruit d’un travail de sa part et de l’encadrement. En sprint, Léna Quintin a également montré de belles choses cet hiver. Il faut simplement qu’on continue à se faire confiance, à leur donner confiance et qu’on continue dans cette direction-là.
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