Ski de fond : les bons JO russes
Sur les six courses masculines disputées en ski de fond à Zhangjiakou, les Russes ont remporté huit médailles. Un joli pactole gagné grâce à un collectif fort. Si Alexander Bolshunov n’y ai pas pour rien (cinq médailles), ses coéquipiers ont tous brillé. Enfin, presque tous, il y a souvent un déçu pour qui le jour de gloire ne veut pas arriver.
Denis Spitsov en argent sur le skiathlon
Le pire résultat de Denis Spitsov à Zhangjiakou ? Une sixième place sur le 30 km. Peu d’athlètes peuvent se vanter du même bilan. Il attaquait sa quinzaine sur une deuxième place avec une saveur d’or tant Alexander Bolshunov était sur une autre planète lors du skiathlon. Celui qui avait remporté le bronze en individuel quatre ans plus tôt, faisait mieux et lançait ses Jeux de la meilleure des manière. Le relais, avec les copains, était le point d’orgue de son séjour en Chine avec un titre tant attendu par le natif de Vozhega (Russie) et par tout un pays.
Le 30 km aurait pu conclure cette incroyable expérience avec une nouvelle médaille. Finalement, il s’emparait de la sixième place, celle du moins bon Russe ce samedi. « Aujourd’hui, c’était juste les pires conditions météorologiques possibles. Pour être honnête, je voulais bien mieux finir ces JO. Mais un de mes objectifs a été atteint : je suis devenu champion olympique. Jusqu’à présent, les émotions sont plus négatives que positives, mais j’espère qu’avec le temps la déception s’en ira », expliquait Denis Spitsov à Sports.ru.
Le bronze pour Alexander Terentev sur les sprints
Pour ses premiers Jeux, le fondeur de 22 ans, Alexander Terentev, a réalisé une très très belle performance. Deux courses et deux médailles dont une avec Alexander Bolshunov, roi de Zhangjiakou, sur le sprint par équipes. Rien que cela. Pour ses débuts sous les anneaux, le gamin qui habite dans le cercle polaire a accroché le bronze derrière deux légendes du sprint skating : Johannes Hoesflot Klæbo et Federico Pellegrino. A la fin de la course, il n’avait plus les mots : « Je ne sais pas quoi dire, les émotions me submergent. »
Et pourtant, il n’était pas au bout de ses surprises. Lors du sprint par équipes, il a bien failli empêcher le tsar de ces Jeux de remporter une nouvelle médaille. Il avait chuté lors des qualifications et avait fini complètement frigorifié. Par chance, le duo russe était repêché au temps. Mais cette péripétie, qui lui avait coûté en énergie ne lui permettra pas de rivaliser avec l’ogre norvégien et le Finlandais Joni Mäki pour aller chercher mieux que le bronze.
Le titre en relais
« J’ai félicité les gars. Certains avaient les larmes aux yeux, car ils ont tout donné dans cette course préparée depuis tant d’années. » L’entraîneur Yuri Borodavko était tout aussi content que ses athlètes d’avoir décroché la médaille d’or. La breloque était espérée depuis très longtemps au pays des tsars. La dernière remontait à Cortina d’Ampezzo, en 1956, une époque bien lointaine où l’Union soviétique régnait sur les cinq anneaux.
Pour Alexey Chervotkin et Sergey Ustiugov, elle représente leur seule médaille sur la piste de Zhangjiakou. Avec Denis Spitsov, c’est également leur premier sacre olympique. « L’émotion est grande. Dès la premier relais, ils ont pris la tête, l’ont gardée et n’ont laissé aucune chance à personne », confiait l’entraîneur à l’agence Tass.
Le premier n’a pas fait mieux que cinquième lors de l’individuel classique. Néanmoins, il y aura trouvé plus de réussite que lors du skiathlon où il terminait trente-sixième à presque 9 minutes de son compatriote Alexander Bolshunov. Sergey Ustiugov est quant à lui passé à côté sur le sprint libre. Éliminé en demi-finale, il prenait la huitième place. Sa cinquième place à Sochi reste donc son meilleur résultat individuel aux Jeux olympiques.
L’argent d’Ivan Yakimushkin sur le 30 km
Pour ses premiers Jeux, Ivan Yakimushkin n’avait que deux cartes à jouer. La première, lors de l’individuel classique remporté haut la main par Iivo Niskanen. Le natif de Mourom ne pris que la treizième place et affichait le pire résultat russe du jour, ce qui aurait pu mettre fin prématurément à son aventure en Chine.
« Après la course j’ai demandé à l’entraîneur s’il me donnerait ma chance sur le 50 km. Il a répondu oui, pas de problème. Peut-être que cela m’a un peu détendu. Je voulais réussir le meilleur résultat possible. Je ne m’attendais pas à être en si bonne condition et j’ai réussi à contrôler la situation. Je pensais que Krueger donnerait le rythme et que je ne pourrais pas le dépasser », racontait Ivan Yakimushkin à Match TV. Finalement, il finissait devant le Norvégien et peut rentrer à la maison avec le sourire et une médaille d’argent.
La déception Artem Maltsev
Les premiers Jeux olympiques d’Artem Maltsev pourraient se résumer par une expression : tourner autour du pot. Le natif de Nizhny Novgorod, seul de son équipe à ne pas être monté sur un podium en ski de fond, n’a pas trouvé la solution. Pourtant, il avait débuté d’une manière plutôt correcte. Neuvième du skiathlon avec des espoirs pour les courses à suivre. Sur le sprint, il espérait se ressaisir mais n’y parvenait pas. Il ne prenait « que » la cinquième place. Non sélectionné sur le relais, il n’était pas de la partie pour l’or.
Tout reposait donc sur la dernière course disputée à Zhangjiakou, le 50 km. Finalement disputé sur 28,4 km, Artem Maltsev n’y voyait aucun problème, pour lui le résultat aurait été le même mais avec des écarts plus importants. Il termine à la pire des places, celle qui récompense d’une médaille en chocolat et laisse un goût amer. « J’ai contrôlé ma course, j’ai essayé, je savais que beaucoup de choses se décideraient à l’arrivée. La quatrième place est la plus offensante. Je vais continuer à travailler et je ne vais pas abandonner », confiait le Russe à Sports.ru.
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