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HUMEUR – Les larmes de Martin Fourcade
Après 19 ans d’attente, l’équipe de France masculine est devenue championne du monde de biathlon. Les héros d’hier (d’avant-hier en l’occurrence tellement ce fût long) ne sont plus la référence. Vincent Defrasne, Raphaël Poirée, Julien Robert et Gilles Marguet n’entendront plus les petites phrases du style »vous êtes les derniers champions du monde français ». Ce dernier, d’ailleurs, a envoyé un message à Martin Fourcade après son sacre lors de l’individuel en lui demander de les rayer des tablettes. C’est maintenant chose faite grâce à une course incroyable menée par le quatuor doré Emilien Jacquelin, Martin Fourcade, Simon Desthieux, Quentin Fillon-Maillet. Une masterclass diront certains, une démonstration pour d’autres. Tout s’est enquillé d’une manière parfaite, comme dans un rêve. Mieux que dans un rêve puisque c’était la vérité ! Au micro de La Chaîne L’Équipe, c’est comme si la pression de toute une carrière était redescendue pour Martin Fourcade, qui fonda en larmes après quelques mots où il déroulait son bonheur d’enfin gagner collectivement. « J’ai eu le souvenir de 19 ans en arrière : assis sur le canapé avec les parents devant Tout le Sport en apprenant que la France était championne du monde. Tout ça est remonté d’un coup. Je pense aussi à Alexis Beauf, Jean-Guillaume Beatrix, Loïs Habert, Simon Fourcade, et tous les autres. Au final, c’est bien plus qu’un titre. Ça représente énormément de choses. En 19 ans, il y a eu du chemin de parcouru et je veux associer tous ceux qui ont permis cela dont Pascal Etienne, qui nous a quitté trop tôt. On pense fort à tout le monde », continuait l’homme aux onze titres mondiaux une fois ses larmes séchées. Ce qu’on retient c’est que ce titre est aussi celui de la grande famille du biathlon français. Et que Martin Fourcade a pleuré pour le dire.
Le grand 11 de Fourcade, Boe berce son bébé sur la mass, sept médailles pour les Bleus
L’individuel est un format qui plaît beaucoup à Martin Fourcade. Personne d’autre au monde n’arrive à gérer mieux que lui cet effort particulier de 20 kilomètres et les quatre tirs les jonchant. Il adore ça Martin. Et en manquant la toute dernière cible qui se présentait face à ses éléments de visée, il était déçu, presque vexé. Heureusement pour lui, Johannes Thingnes Boe ratait lui aussi la mire lors de son ultime tir debout pour clore sa course avec un 18/20. Le Français, avec un 19/20, pouvait exulter dans la zone d’arrivée. Il était champion du monde pour la onzième fois, record de la légende Ole Einar Bjoerndalen égalé. Rien que ça. Son rival norvégien Johannes Boe allait se rattraper lors de la mass start dominicale avec un incroyable 20/20, le seul des 30 engagés. Le tout en mimant le geste d’un papa berçant son bébé, Gustav pour sa part, en franchissant la ligne d’arrivée. Derrière ? Que du bleu-blanc-rouge. Comme depuis le début de la saison, les biathlètes français ont trusté les podiums : Quentin Fillon-Maillet est argenté et Emilien Jacquelin s’est offert Tarjei Boe dans les derniers mètres pour arracher la médaille de bronze. Et puis il y a eu le récital du relais masculin, maintes fois décrit depuis samedi après-midi, comme les larmes du patron. Au sortir de ces 56es championnats du monde de biathlon, Martin Fourcade, justement, est toujours leader du général avec 98 points d’avance sur Boe, Fillon-Maillet est intercalé à 76 unités.
Olsbu Roeiseland reine d’Antholz, les Bleues en plein naufrage, l’éclaircie Simon et du mixte simple
S’il fallait consacrer une reine (ou un roi) des Mondiaux d’Antholz, ce serait, sans hésiter, la Norvégienne Marte Olsbu Roeiseland. Avec sept médailles en sept courses dont cinq titres mondiaux, la biathlète cornacée au tir par le Français Siegfried Mazet a vécu une dizaine de rêve dans le Trentin-Haut-Adige. La semaine dernière, elle a remporté le relais mixte simple avec Johannes Boe, le relais avec ses coéquipières Synnoeve Solemdal, Tiril Eckhoff et Ingrid Landmark Tandrevold puis la mass start du dimanche en ne ratant plus une cible après un mauvais 8/10 sur les couchés. La marque des grandes. Les Bleues, elles, se sont ratées dans les grandes largeurs. Incapables de réaliser un beau tir pendant toute la compétition, elles ont sombré sur du relais avec 4 tours de pénalité et 19 pioches. Le tout pour terminer à la 15e place, pire classement de l’histoire d’un relais féminin. Heureusement, Anaïs Bescond, avec un grand Emilien Jacquelin, est allée chercher le bronze sur le relais mixte simple et Julia Simon, bien que malade, a joué la victoire lors de la mass start, finalement terminée cinquième. Au général, Dorothea Wierer, titrée sur l’individuel mardi dernier, compte 106 points de marge sur Hanna Öberg, bronzée lors de la mass après trois quatrièmes places de rang. La Transalpine se dirige vers un deuxième gros globe de rang alors que la coupe du monde reprendra ses droits le 5 mars à Nove Mesto (République Tchèque).
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> Pendant ce temps-là, Anaïs Chevalier-Bouchet a remis un dossard !
Johaug en patronne, une incroyable poursuite masculine sacre Golberg et un podium pour Jay
La première édition du Ski Tour s’est terminée ce dimanche à Trondheim, en Norvège. Après l’ouverture d’Östersund, les fondeurs se sont retrouvés à Åre afin d’y disputer un sprint skate… sur les pentes de la piste de ski alpin qui avait accueilli les Mondiaux l’hiver dernier ! À ce petit jeu, la Norvégienne Therese Johaug était intouchable et remportait son tout premier sprint en coupe du monde. Chez les hommes, Johannes Hoesflot Klæbo, bien que toujours diminué par sa fracture du doigt, a également fait parler sa puissance pour gagner. Le sprinter des Menuires (Savoie) Renaud Jay, troisième, en profitait pour monter sur tout premier podium. Si Therese Johaug s’est baladée sur l’ensemble de la tournée, remportant six des sept étapes (seul le sprint classique de Trondheim gagné par Maiken Caspersen Falla lui a échappé), le général masculin a été chamboulé à plusieurs reprises.
Le Norvégien Paal Golberg est arrivée en Norvège en tête du classement devant le dossard jaune Alexander Bolshunov. Celui-ci a explosé la concurrence lors de la mass start de 34 kilomètres de Meråker, prenant le leadership. Avec 34 secondes d’avance sur Golberg avant la poursuite 30 kilomètres classique clôturant le Ski Tour, tous les observateurs pensaient que cela suffirait largement au Russe pour l’emporter. Mais, au lendemain d’un sprint disputé sous tous les temps et remporté par l’inévitable Klæbo, les techniciens russes se sont complètement plantés dans le fartage des skis. Les fondeurs venus de l’Est étaient plantés sous la tempête de neige de Trondheim et Alexander Bolshunov termina la poursuite en septième position… derrière six Norvégiens ! Il déchira même son dossard de dépit une fois la ligne d’arrivée passée. C’est donc Paal Golberg, en larmes dans les derniers mètres, qui gagne le premier Ski Tour devant Simen Hegstad Krueger et Hans Christer Holund. Delphine Claudel se classe seizième et Clément Parisse vingtième. Cette semaine, les fondeurs se retrouvent à Lahti (Finlande) où une distance classique et un relais sont au programme.
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> Robin Duvillard sur le podium de l’American Birkebeiner, course du circuit Visma Ski Classics Challengers : notre article ICI
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Un deuxième globe de suite pour Riiber
En plus d’assister à la double victoire de Therese Johaug et Paal Golberg sur le Ski Tour, le public de Trondheim (Norvège) a admiré le phénomène Jarl Magnus Riiber. Le combiné norvégien, large double vainqueur le week-end dernier dans le centre de la Norvège, s’est assuré le gain d’un deuxième gros globe de rang en fin d’hiver. Avec 13 victoires en un hiver, il bat même le record du Finlandais Hannu Manninen datant de la saison 2005/2006. Avec 26 succès, il est aussi le Norvégien le plus victorieux en coupe du monde à égalité avec Bjarte Engen Vik. Et dire qu’il reste 4 compétitions… dont une dimanche à Lahti (Finlande). Le Français Laurent Muhlethaler, deux fois quinzième, signe deux jolies courses.
> Podium pour Heinis en OPA Cup, Blondeau dans le top 10 en coupe continentale
Comme il y a deux mois à Seefeld, le combiné de l’Olympic Mont d’Or (Doubs) Marco Heinis est monté sur la troisième marche d’une étape de la coupe des Alpes. C’était à Villach, toujours en Autriche. En battant le Tchèque Jan Simek il termine à 30 secondes de l’Autrichien Samuel Liv, vainqueur. L’Allemande Emilia Görlich s’impose chez les dames. L’étape de coupe continentale d’Eisenerz a vu la victoire des Norvégiens lors de la compétition mixte puis d’Anju Nakamura et de Jakob Lange sur les mass starts. Les gundersen sont dominés par Gyda Westvold Hansen et Manuel Einkemmer. Gaël Blondeau, huitième de cette course, réalise la meilleure performance française du week-end. Suite du circuit satellite de la coupe du monde dans deux semaines à Lahti (Finlande), les femmes devront attendre le week-end suivant et les épreuves de Nizhny Tagil (Russie).
Statu quo après les concours de Rasnov
Pour la toute première fois, le grand barnum de la coupe du monde de saut à ski masculine se déplaçait à Rasnov, en Transylvanie. Sur le petit tremplin roumain de 97 mètres, Karl Geiger et Stefan Kraft se sont rendus coup pour coup en remportant chacun un concours et en signant un podium chacun. L’opération est donc quasiment nulle au général : Kraft, arrivé avec 138 points d’avance, possède toujours une grosse marge d’avance sur son rival allemand (118). Dawid Kubacki, huitième et quatrième, a perdu ses derniers espoirs de gros globe alors que Ryoyu Kobayashi ne s’est pas déplacé en Roumanie. Severin Freund, 32e et 29e, signe un retour remarqué. Cette fin de semaine, deux compétitions auront lieu à Lahti (Finlande).
Lundby fait la belle opération
Alors que l’Autrichienne Chiara Hölzl restait sur cinq victoires en six concours, avec une série de quatre succès de rang, la Norvégienne Maren Lundby a repris du poil de la bête à Ljubno (Slovénie). La tenante du gros globe s’est imposée devant Eva Pinkelnig pour revenir à 26 points au classement général. Pinkelnig, le troisième larron, est également dans le match à 127 unités. La veille, les Autrichiennes Hölzl, Pinkelnig, Daniela Iraschko-Stolz et Marita Kramer s’étaient imposées lors du concours collectif grâce à une grand Pinkelnig. La prochaine fois que les sauteuses de la coupe du monde féminine se réuniront, ce sera pour le lancement du Raw Air sur l’Holmenkollenbakken d’Oslo (Norvège), le 8 mars.
> Kot fait le doublé en coupe continentale
Le sauteur polonais Maciej Kot remporte les deux concours de la coupe continentale organisée à Predazzo (Italie). L’Autrichien Clemens Aigner, deux fois dauphin, creuse son avance au général alors que deux nouvelles compétitions s’annoncent dès ce week-end à Rena (Norvège).
Pinturault perd encore des points…
Et si cette fois c’était définitivement cuit ? Le skieur français Alexis Pinturault, quinzième du slalom géant de Yuzawa Naeba (Japon), a encore perdu des points sur les Norvégiens Henrik Kristoffersen et Aleksander Aamodt Kilde, cinquième et sixième sur la piste nippone. Kilde, avant le triptyque super-G/combiné/géant d’Hinterstoder (Autriche), compte 74 points d’avance sur son compatriote alors que le tricolore est relégué à 124 unités. Comme le slalom de Yuzawa Naeba a dû être annulé, cela fait une course de moins pour reprendre des points, à moins qu’il ne soit repris avant les finales prévues dans un mois à Cortina d’Ampezzo (Italie). D’ici là, il faudra réaliser de grosses performances à Hinterstoder, puis à Kranjska Gora. C’est le Croate Filip Zubcic, douzième de la première manche, qui s’impose sur ce géant perturbé par de fortes rafales de vent. Thibaut Favrot, huitième, signe son meilleur résultat en carrière, juste derrière Victor Muffat-Jeandet.
La renaissance de Gut-Behrami, Brignone leader du général
Et deux qui font 26 ! Alors que le compteur de victoires en coupe du monde de la vainqueure du gros globe 2016 était bloqué à 24 depuis janvier 2018, il est brusquement passé à 26 l’espace d’un week-end. Sur la piste de Crans-Montana (Suisse), où elle se s’était jamais imposée, Lara Gut-Behrami a été impériale lors des deux descentes du programme. Elle devance sa compatriote Corinne Suter de 80 et de 2 centièmes. Cette dernière s’assure d’ailleurs le petit globe de la spécialité. L’Italienne Federica Brignone remporte le combiné alpin dominical, son quatrième de suite dans la station valaisanne, et… prend les commandes du classement général devant Mikaela Shiffrin, toujours aux États-Unis après le décès de son papa. La Slovaque Petra Vlhova, partie à la faute sur la manche de slalom, reste troisième à environ 160 points de la Transalpine. Romane Miradoli, neuvième de la seconde descente, est la seule éclaircie bleue du week-end. Un super-G et un combiné alpin sont prévus ce week-end à La Thuile (Italie).
> Triplé pour Fest en coupe d’Europe, top 5 pour Escané
L’Autrichienne Nadine Fest remporte les trois super-G au programme de la coupe d’Europe de Sarntal (Italie). La prodige néo-zélandaise Alice Robinson termine septième puis sixième. Le combiné alpin est gagné par la Norvégienne Kristina Riis-Johannessen. Ses compatriotes Atle Lie McGrath et Mina Fuerst Holtmann s’imposent en géant à Jasna (Slovaquie) et Folgaria (Italie). Doriane Escané prend la cinquième place. Cette semaine, un second géant féminin a lieu à Folgaria ainsi que deux autres à Krvavec (Slovénie) et des slaloms à Bad Wiessee (Allemagne). Enfin, deux descentes masculines sont programmées à Kvitfjell (Norvège).
Laffont reprend sa marche en avant !
Après le coup d’arrêt de Deer Valley (États-Unis), où elle a été battue en dual, la bosseuse ariégeoise Perrine Laffont a renoué avec le succès sur la piste de Tazawako (Japon). Avec un run de super-final crédité de 82,03 points, elle devance largement la Japonaise Junko Hoshino et l’Australienne Jakara Anthony. La Française possède plus de 300 points d’avance au classement général alors qu’il ne reste plus que quatre compétitions puisque le concours parallèle nippon a été annulé suite à l’apparition de la neige et du brouillard avant la fin des huitièmes masculins. Un troisième globe de rang est promis à Laffont, comme le gros globe du ski freestyle. Chez les hommes, c’est un peu le même refrain avec le Canadien Mikael Kigsbury, vainqueur sur les terres de son rival Ikuma Horishima. Benjamin Cavet termine quatrième derrière le Canadien Laurent Dumais, is sur le podium d’une coupe du monde pour la première fois depuis quatre ans. Dimanche, une épreuve est prévue à Shymbulak (Kazakhstan).
Deuxième podium de l’hiver pour Berger-Sabbatel, première pour Bovolenta
À Sunny Valley (Russie), sur la piste où il a remporté sa seule coupe du monde en février 2017, le Beaufortain Arnaud Bovolenta renoue avec le podium en coupe du monde de ski cross. Troisième d’une finale remportée par le Suisse Marc Bischofberger, vainqueur de la qualification, devant le Canadien Kevin Drury, assuré depuis longtemps du petit globe, le Français se fait beaucoup de bien avec ce cinquième podium en carrière. Chez les dames, Marielle Berger-Sabbatel n’a été dominée que par la Suissesse Fanny Smith, couronnée en Russie devant un public garni. Cette dernière revient à 59 points de la Suédoise Sandra Näslund, cinquième ce dimanche. Le dernier ski cross de l’hiver aura lieu à Veysonnax (Suisse) le 15 mars prochain.
> Schoenefeld et Peel gagnent à Raubichi
Après Moscou, Raubichi (Biélorussie) ! Sur le complexe de sports d’hiver situé juste à côté de Minsk, qui accueillera les championnats d’Europe de biathlon à partir de cette semaine, les sauteurs acrobatiques ont disputé une coupe du monde. L’Américain Justin Schoenefeld s’impose 46 centièmes de points devant le Canadien Lewis Irving et remporte sa première coupe du monde après seulement huit départs. L’Australienne Laura Peel s’impose chez les dames. Prochain concours dès samedi à Oi Qaragai (Kazakhstan).
> Cabrol s’impose en Russie, Grillet-Aubert en Autriche !
La bosseuse française Camille Cabrol, de retour après une grave blessure, continue sa montée en puissance avec une belle victoire obtenue sur la piste de Krasnoe Ozero, en Russie. C’est sa onzième victoire en coupe d’Europe. En ski cross, Jade Grillet-Aubert s’impose à Reiteralm (Autriche) lors d’une finale terminée à la troisième place par Amélie Schneider, une autre tricolore.
Timothy Loubineaud : « Ce que je veux, c’est pouvoir obtenir des médailles, des titres »
Seul patineur de vitesse français engagé en coupe du monde, Timothy Loubineaud vient de terminer sa saison il y a une semaine lors des Mondiaux de distances disputés à Salt Lake City (États-Unis). L’Aquitain, auteur du record de France du 10 000 mètres sur l’ovale olympique américain, a accepté de revenir sur sa saison pour la Planète Blanche de Nordic Magazine.
- Globalement, quel bilan tirez-vous de votre hiver ?
Le bilan est plus que positif. Déjà, je ne m’attendais pas à faire autant de tops 10 sur les coupes du monde, que ce soit en finale A ou B. Forcément, je suis très fier d’avoir été qualifié pour les Mondiaux sur le 10 000 mètres. Tout simplement parce qu’on n’avait qu’une seule chance pour y parvenir. C’était au Kazakhstan lors de la troisième coupe du monde : on m’a donné une chance et je l’ai saisie.
- Êtes-vous surpris de battre vos records à quasiment toutes les courses ?
Ce n’est pas une surprise parce que je sais que le travail a été fait. Mon entraîneur [Matthieu Boher, ndlr.] analyse énormément mes statistiques et celles de mes adversaires. Par rapport à cela, il me donne quelques informations – pas trop parce qu’il sait qu’il me faut de la liberté pour m’exprimer sur la glace – pour gérer au mieux et optimiser mon effort. Le tout pour rester le plus longtemps dans ma zone rouge sans pour autant exploser.
« Je ne veux pas me contenter de ce que j’ai »
- Que représente pour vous le record de France du 10 000 mètres battu à Salt Lake City ?
Pour être honnête, c’était mon objectif avant même d’avoir commencé la saison. C’était quelque chose que j’avais envie de préparer, de courir contre les meilleurs. Je me suis préparé pour et, forcément, j’étais très content sur le coup, ça se voit sur la vidéo. Je suis surtout très content d’avoir rempli un objectif que je m’étais fixé. J’ai été content sur le moment mais une heure après c’était du passé. Je suis fier d’avoir rempli mon objectif mais je ne suis pas fier d’avoir ce record. Moi, ce que je veux c’est pouvoir obtenir des médailles, des titres.
- Ce record de France, n’est donc pas une finalité : il vous reste maintenant quelques secondes à grappiller pour jouer tout en haut du classement.
En patinage de vitesse, on fait toujours de grands sauts techniques et physiques. Peut-être que l’année prochaine je vais stagner mais je sais que le travail effectué me permettra de gagner des secondes dans deux ou trois ans. Mon objectif n’est pas de me contenter de ce que j’ai et de faire du mieux possible pour porter les couleurs de la France le plus haut possible et de faire en sorte de montrer que, même si on a des difficultés pour pratiquer ce sport en France, ce n’est pas ce qui empêchait de faire des performances.
- Il n’y a pas d’ovale de patinage de vitesse en France : comment faîtes-vous pour vous entraîner ?
Comme beaucoup de Français qui veulent essayer, je suis obligé de m’expatrier. J’ai choisi d’aller à Inzell, en Allemagne, pour pouvoir pratiquer au mieux mon sport.
« On se croirait à un match de foot, les supporters sont en folie »
- Pendant la saison, vous avez patiné à Heereveen sur la glace de la patinoire Thialf, la Mecque de votre sport, lors des championnats d’Europe : comment cela s’est-il passé ?
Au roller [l’autre sport qu’il pratique, à partir de la fin de l’hiver, ndlr.], on dit que la Colombie est le plus bel endroit pour pratiquer. Sur la glace, tout le monde dit que Thiaf, à Heereveen aux Pays-Bas, est notre musée du patinage de vitesse. Il y avait 20 000 spectateurs, c’était incroyable. J’ai toujours aimé patiner contre les meilleurs et là j’avais un champion olympique dans ma série [le Norvégien Sverre Lunde Pedersen, ndlr.], c’était d’autant plus beau. On se croirait à un match ce foot, les spectateurs sont en folie. Il y a beaucoup de Néerlandais mais aussi des Norvégiens. Il y a une espèce d’euphorie, c’est fou.
- C’était votre première saison sur glace : avez-vous appris beaucoup au contact des autres patineurs ?
Forcément on apprend des autres mais c’est un sport qui est très individuel. Je ne suis pas pour copier sur les autres. Je préfère améliorer mes propres capacités que regarder ce que font les autres. Je sais que ne pourrais jamais patiner comme Sven Kramer [l’homme le plus titré aux Mondiaux, ndlr.] ou un autre patineur. Je préfère me concentrer sur moi-même et améliorer ce que je sais faire et ce que j’ai envie de faire.
Heinrich/Hauterville neuvièmes, le grand 6 de Friedrich, Humphries de retour au sommet
Un top 10 aux championnats du monde ! C’est la belle performance qu’ont réalisé le pilote français Romain Heinrich et son pousseur Dorian Hauterville à Altenberg (Allemagne). Onzièmes après les deux premières manches, le duo a réalisé une très grosse deuxième journée avec le huitième chrono du troisième run puis, surtout, le troisième temps de la dernière manche. Au final, les Français prennent la neuvième place à huit dixièmes de la troisième place. L’Allemand Francesco Friedrich, aidé de Thorsten Margis, devient champion du monde de bob à 2 pour la sixième fois. Son compatriote Johannes Lochner (& Christopher Weber) sont argentés à… 1 seconde 65 ! Le Letton Oskars Kibermanis (& Matiss Miknis) est bronzé après la défaillance de l’Allemand Nico Walther (& Eric Franke) lors du dernier run.
Chez les féminines, c’est les Américaines Kaillie Humphries et Lauren Gibbs remportent le titre mondial. Pour sa première saison sous les couleurs de la bannière étoilée, l’ancienne pilote canadienne championne olympique 2010 et 2014 décroche une troisième médaille d’or planétaire après celles de 2012 et 2013. Le duo étasunien signe le meilleur temps de trois des quatre manches : l’Allemande Kim Kalicki (& Kira Lipperheide) est argentée et la Canadienne Christine De Bruin (& Kristen Bujnowski) bronzée. Rappelons que les Françaises Margot Boch et Carla Sénéchal ont mis à leur saison juste avant les finales de Sigulda (Lettonie) disputées le week-end précédent en raison d’une commotion cérébrale subie par la pilote plagnarde. Les Mondiaux se poursuivent cette semaine avec le skeleton et le bob à 4.
Il y aura un suspense dingue sur la dernière coupe du monde…
Une semaine après les Mondiaux de Sotchi dominés par les Russes, la coupe du monde de luge reprenait ses droits à Winterberg (Allemagne). Sur la piste germanique, Johannes Ludwig s’impose à la maison mais c’est l’Italien Dominik Fischnaller, quatrième, qui réalise la très grosse opération du week-end : il revient à un petit point du Russe Roman Repilov, absent en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, au général avant l’ultime course de l’hiver. Celui qui sera devant l’autre l’emportera. En double, le suspense sera également dingue puisque Toni Eggert/Sascha Benicken et Tobias Arlt/Tobias Wendl, absents à Winterberg, se sont séparés que par 10 points. Les Russes Aleksandr Denisev/Vladislav Antonov s’imposent. Enfin, la Lettone Eliza Cauce gagne chez les dames devant Tatyana Ivanova et Julia Taubitz : la Russe compte 27 points d’avance sur l’Allemande. Les Russes remportent par ailleurs le relais par équipes devant les numéros uns mondiaux italiens. L’épilogue de la coupe du monde de luge aura lieu à Königssee (Allemagne) en fin de semaine.
Team relay World Cup Winterberg: 1st Russia @Rusluge, 2nd Italy @Fisiofficial and 3rd Latvia @luge_lv #BMW #Winterfans #LugeLove #Worldcup #Winterberg @VeltinsEisArena pic.twitter.com/cqMHTrWA1U
— FIL Luge (@FIL_Luge) February 23, 2020
> L’Italie reine de l’Euro sur piste naturelle
La Transalpine Evelin Lanthaler, vainqueure de la coupe du monde cet hiver, remporte le championnat d’Europe de luge sur piste naturelle à Moscou (Russie) tout comme ses compatriotes Patrick Lambacher/Matthias Lambacher en double. La compétition par équipes est gagnée par la Squadra Azzura (Lanthaler, Patrick Pigneter, Alex Gruber). Seule la compétition masculine échappe aux bras de l’Italie : l’Autrichien Michael Scheikl s’impose sur la courte piste moscovite.
Deux deuxièmes places pour finir la semaine russe
Après les épreuves de vitesse, un géant et un slalom étaient au programme de la coupe du monde de para ski alpin disputée sur l’île de Sakhaline (Russie). Marie Bochet et Arthur Bauchet, quatrième après la première manche, terminent à la deuxième place. La délégation française est ensuite rentrée au pays sans prendre part au slalom. Le prochain rendez-vous ? Les championnats de France du Peisey-Vallandry (Savoie) les 7, 8 et 9 mars.
> Fischnaller s’assure le petit globe du géant parallèle
En remporte le slalom géant parallèle de la coupe du monde de Pyeongchang (Corée du Sud), le snowboardeur italien Roland Fischnaller s’assure le gain du petit globe de la spécialité à deux épreuves de la fin. À 39 ans, il s’agit de son deuxième petit globe alors qu’il peut s’offrir un premier gros globe du parallèle dans quelques semaines. Le Français Sylvain Dufour termine 21e. La Suissesse Julie Zogg s’impose chez les femmes, l’Allemande Ramona Teresia Hofmeister, quatrième, étant toute proche du petit globe. Les deux derniers géants parallèles se disputeront dès ce week-end à Blue Mountain (Canada).
> Des podiums bleus en coupe d’Europe de snowboard
Merlin Surget prend la deuxième de la coupe d’Europe de snowboardcross de Grasgehren (Allemagne) derrière l’Espagnol Lucas Eguibar. Même position pour Chloé Trespeuch, battue par la Tchèque Eva Samkova. Lucie Silvestre termine elle aussi deuxième mais en big air à Davos (Suisse), juste devant Thalie Larochaix, elle aussi Française.
> La Canada champion du monde juniors de curling
Les juniors canadiens, que ce soit chez les hommes ou les femmes, sont devenus la semaine dernière champions du monde juniors à Krasnoyarsk (Russie). C’est le troisième titre de suite pour l’équipe masculine, le premier depuis 2018 pour les féminines. La pierre de l’Aisla Craig est vraiment quelque chose d’ancrée dans la culture canadienne.
> La Russie domine l’étape de Donovaly en Snow Volleyball
La troisième étape du circuit européen de Snow Volleyball se déroulait ces derniers jours à Donovaly, en Slovaquie. La Russie s’impose dans le tournoi masculin et féminin comme lors des deux premiers rassemblements de Tsakhkadzor (Arménie) et de Bakuriani (Géorgie). Lors de cette étape, les Français avaient perdu le match pour la médaille de bronze. Ils n’étaient pas en Slovénie. Prochaine compétition de l’European Tour du 6 au 8 mars à Tarvisio (Italie).
The women’s final at the #SnowVolleyball European Tour in Donovaly ?? delivered a thrilling battle between Russia ?? and Czech Republic ??! Enjoy the highlights of the gold medal game! ❄️?@volleyballvfv @CzechVolleyball pic.twitter.com/qde0Y5UgL3
— CEV Snow Volleyball (@CEVSnow) February 23, 2020
> Croxall s’impose au Québec
Le Canadien Kyle Croxall remporte la course de Red Bull Ice Cross organisée au Massif de Charlevoix à Québec (Canada). Il revient à égalité de points avec l’Américain Cameron Naasz, quatrième. Amanda Trunzo s’impose chez les féminines devant les locales Maxie Plante et Jacqueline Légère, leader du général avec un peu plus de 100 points d’avance sur la vainqueure du week-end. L’Américaine Johanny Valesquez s’impose en juniors mais le Finlandais Leevi Nakari reste en tête du général devant le Français Arthur Richalet-Chaudeur.
> Théaux enfin opéré, fin de saison pour Roger et Place
Le skieur de Val Thorens (Savoie) Adrien Théaux, touché au genou lors d’un entraînement en début d’année, a été opéré avec succès pendant la semaine. Il espère pouvoir rependre avec le groupe coupe du monde avant la fin de l’été. Brice Roger, qui se ressent toujours de douleurs après la descente de Bormio (Italie) disputée le 28 décembre dernier, et le ski crosseur François Place, opéré de l’épaule, ne recourront pas non plus cet hiver.
> Les quarts de finale de la Magnus connus !
Ça y est ! Après 44 journées disputées au pas de course, la saison régulière de la Synerglace Ligue Magnus a rendu son verdict. Les Brûleurs de Loups de Grenoble terminent premiers avec 90 points devant Rouen, Angers, Amiens, Mulhouse, Bordeaux, Gap et Chamonix. Anglet, Nice et Briançon, les trois derniers, joueront une poule de classement sans enjeux puisqu’il n’y a pas de relégué cette saison, la faute à la relégation administrative de Lyon en début d’exercice. Les séries au meilleur des sept matches débutent dès demain !
Les quarts de finale de la Ligue Magnus :
Grenoble/Chamonix
Rouen/Gap
Angers/Bordeaux
Amiens/Mulhouse
> Le bosseur canadien Brayden Kuroda est décédé
Présent sur le circuit de la coupe du monde de ski de bosses depuis le début de l’hiver, le Canadien Brayden Kuroda (19 ans) est brutalement décédé lundi dernier. « Nos cœurs sont écrasés par la perte incommensurable de ce jeune homme effervescent, brillant et talentueux », a déclaré Peter Judge, le patron du ski freestyle canadien, dans un communiqué. La cause de son décès n’est pas connue publiquement. Mikael Kingsbruy lui a dédié sa victoire acquise à Tazawako (Japon).
> Il y a quatre ans tout pile, la Tchèque Ester Ledecka marquait l’Histoire en devenant championne olympique de snowboard alpin quelques jours après son succès en ski alpin sur le super-G !
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Une publication partagée par Ester Ledecká (@esterledecka) le 24 Févr. 2018 à 6 :34 PST
> Kevin Rolland en trip au Japon, second épisode
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