Triple vainqueur du Tour d’Espagne, Primož Roglič a commencé sa carrière sportive sur les tremplins de saut à ski.
Il doit sa reconversion (et sans doute une partie de son palmarès) à une grave chute en 2007. Retour sur une reconversion forcée, mais ô combien fructueuse !
Premières armes en saut à ski
En 2003, Roglič participe à sa première coupe continentale de saut à ski à Velenje en Slovénie. Lors de la saison 2005/2006, il remporte sa première victoire à Planica. Il récidive l’année suivante en s’adjugeant l’étape de Westby, aux États-Unis.
Devenu champion du monde, sa carrière semble lancée. Le prodige s’en souvient encore : « Je voulais passer ma vie à faire ce sport et simplement devenir le meilleur sauteur à ski du monde », dira-t-il dans une interview au Dauphiné Libéré.
2007 : la terrible chute sur le tremplin de Planica
Sa carrière va prendre un tournant radical en 2007, sur le tremplin géant de Planica. Roglič s’élance, s’envole, puis perd totalement le contrôle de sa trajectoire.
Il atterrit la tête la première, puis dévale la piste jusqu’en bas. Alors que les secours craignent le pire, Roglič s’en sortira avec « seulement » une fracture du nez et une commotion cérébrale.
Sa chute n’a pas occasionné de dommages irréversibles, mais le sauteur est touché psychologiquement, même s’il ne le réalise pas tout de suite.
Le futur coureur cycliste explique dans une interview au journal La Dernière Heure qu’il ne faisait « pas partie du gratin mondial » et décide de s’orienter vers une autre voie.
Il arrête finalement sa carrière en 2011, après être monté cinq fois sur le podium en Coupe continentale.
Reconversion réussie dans le cyclisme
Primož Roglič se tourne vers le cyclisme l’année suivante. Il réalise une bonne saison en amateur et signe chez Adria Mobile, l’une des meilleures équipes slovènes.
Après des débuts modestes en 2013, le néo-professionnel obtient un premier succès la saison qui suit : la seconde étape du tour d’Azerbaïdjan. Il remporte plus tard sa première course d’un jour, la Croatie-Slovénie. Il continue à faire ses classes sur le circuit secondaire jusqu’en 2016 où il signera un contrat avec l’équipe Lotto NL-Jumbo qui lui ouvrira les portes du World Tour.
Il s’offre un premier coup d’éclat sur le contre-la-montre inaugural du Giro 2016 en terminant second à seulement quelques millièmes de secondes de Tom Dumoulin, considéré comme l’un des meilleurs spécialistes de la catégorie. La semaine suivante, il remporte la neuvième étape, un contre-la-montre d’une quarantaine de kilomètres.
En 2017, il gagne sa première course à étapes, le Tour de l’Algarve. Il remporte aussi un autre succès de prestige : la 17e étape du Tour de France.
Roglič atteint enfin les sommets dont il rêvait
Malgré son problème mécanique, Primož Roglič explose le meilleur temps et reprend le maillot rose pour 14 petites secondes au bout des 3 semaines. 👏 #RTLsports #Giro pic.twitter.com/5THmx3MjYS— RTL sports (@RTLsportsbe) May 27, 2023
Primož Roglič explose réellement en 2019, année au cours de laquelle il finit vainqueur de l’UCI Europe Tour. Il remporte aussi cinq courses à étapes : l’UEA Tour, le Tour de Romandie, le Tour d’Émilie, le tour des Trois vallées varésines et surtout la Vuelta espagnole.
Les succès s’enchaînent ensuite : entre 2020 et 2023, il triomphera deux fois sur le Tour d’Espagne et une fois sur le Giro. Il s’adjugera aussi l’épreuve de contre-la-montre aux Jeux olympiques de Tokyo.
Seul le Tour de France s’est refusé à lui : il a fini deuxième en 2020 et a porté le maillot jaune pendant 11 jours avant d’être coiffé au poteau lors de l’avant-dernière étape par son compatriote Tadej Pogačar.
Cette saison, malgré une victoire sur le Giro, il n’est pas sélectionné pour le Tour de France. Le rôle de leader incombera au prodige Jonas Vingegaard. Le Danois est donné largement gagnant par le site de paris sportifs Betway, avec une cote de 2,20 contre 2,25 pour son rival Pogačar (cote au 29 juin 2023).
S’il évolue désormais dans l’ombre de Tadej Pogačar, Primož Roglič a encore son mot à dire sur les courses à étapes. Malgré un physique taillé pour la montagne, il est étonnamment tonique, ce qui lui permet de briller sur les contre-la-montre.
Le Slovène n’est pas le seul à avoir fait la transition entre les sports d’hiver et le vélo. On pourrait aussi citer Per Strand Hagenes, qui est devenu champion du monde junior de cyclisme après avoir brillé en ski de fond. C’est une preuve que les deux univers ont beaucoup en commun : il faut de la ténacité, de l’endurance et un sens de la trajectoire pour arriver au sommet.