BIATHLON – Numéro deux mondial après le week-end d’ouverture à Östersund où il a signé deux podiums, Quentin Fillon-Maillet revient sur son début de saison tonitruant.
- Quentin Fillon-Maillet, vous avez écrit ce dimanche sur votre page Facebook « Trois courses, deux podiums avec Martin Fourcade et 2e mondial ». Etes-vous encore en train de rêver ce matin ?
- Plus sérieusement, comment analysez-vous votre exceptionnel week-end à Östersund après votre deuxième place sur l’individuel et la troisième sur la poursuite ?
Sur la poursuite, une course très dense s’annonçait avec des départs presque toutes les secondes. J’ai fait ma course « presque » comme sur un format individuel, sans me préoccuper des athlètes que je croisais sur la piste ou sur les cibles à côté pour rester le plus « focus » sur les passages ultra importants du tir et ma gestion de l’effort. Ce fut chose faite. C’est seulement à la sortie du dernier tir qu’avec surprise, j’ai commencé à faire rentrer des émotions dans ma course pour aller chercher cette 2e place. Mais Jakob Fak fut plus rapide dans la dernière difficulté, bravo à lui.

Quentin Fillon Maillet (FRA)
- Sur la poursuite justement, vous vous êtes rendu compte tardivement que vous jouiez une belle place sur cette course. Cela a-t-il modifié votre approche du dernier debout ?
C’est seulement à l’arrivée dans le stade pour le dernier tir que j’ai compris que seul un tapis était pris par Martin.
Comme toujours, toutes les balles comptent et on est seul à choisir ou non l’option de la boucle de 150 m et pas seulement sur les 5 dernières cibles. Mais le fait de savoir que ce podium était tellement proche m’a transcendé et galvanisé pour ne pas craquer (que ce soit au tir ou sur les skis).
J’ai traversé le parcours du combattant pour sortir de cette spirale négative au tir.
- Malgré une forme qui n’était pas optimale en Suède, vous avez trouvé les ressources sur le pas de tir. Est-ce déjà une grande différence par rapport à l’an passé où la régularité vous a manqué derrière la carabine ?
Mais la solution se trouvait surtout dans ma tête, il serait compliqué d’expliquer comment ça marche là-haut.
Mais, malgré un entraînement estival le mieux réglé du monde, il ne représente peut-être que 80% de la performance sur les courses, et l’année passée il me manquait donc quelques %. Il me restait à faire un entraînement mental pour avoir la volonté et une envie plus fortes que celle de mes adversaires.

Quentin Fillon-Maillet (FRA)
- Vous n’êtes qu’à quelques points du maillot jaune de leader du général porté par Martin Fourcade. Vous y pensez ?
Plus d’un adversaire s’est frotté à Martin ces dernières années et personne pour le moment n’a montré assez de régularité sur 26 courses individuelles d’une saison pour aller le chercher.
Mais bien sûr que si, à l’approche des dernières étapes de coupe du monde, je suis toujours à quelques points du titre le plus difficile à obtenir en biathlon, je retravaillerais mes objectifs.
- L’équipe de France détient les deux maillots jaunes après ce premier week-end. Etes-vous surpris d’un tel début de saison côté tricolore ?
- On a vu ce week-end des Allemands et des Norvégiens remontés comme des pendules et déjà très performants. Avez-vous l’impression que la densité est montée d’un cran sur cette année olympique ?

Martin Fourcade et Quentin Fillon-Maillet (FRA)
- Martin Fourcade vous rendait hommage ce dimanche soir en parlant de vous comme d’un « athlète qui a énormément de talent et de mérite ». De votre côté, quel regard portez-vous sur ses trois podiums en trois courses et le maillot jaune dans la valise ?
