Politique et sport sont deux domaines très liés
Les récents événements en Ukraine et les décisions prises par les instances mondiales du sport ne sont évidemment pas une nouveauté. Le contexte actuel ukrainien est un des malheureux nombreux exemples de ces moments où la politique a joué un rôle déterminant dans la poursuite des activités sportives. En Norvège, actuellement, les Russes sont interdits d’entrer dans le territoire et ne peuvent pas disputer de compétitions. Ce jeudi, Drammen accueillera les fondeurs du monde entier, mais probablement pas l’équipe russe.

Par le passé, politique et sport ont connu des trajectoires parfois très éloignées, mais aussi à certaines reprises très proches. Gilles Zerbib, enseignant en culture générale du côté de Nice (Alpes-Maritimes), se remémore certains événements qui peuvent se révéler assez similaires.
« En 1942, le FK Start, un club ukrainien situé à Kiev, affrontait une équipe de l’Allemagne nazie. Malgré toute la pression autour du résultat et des menaces qui pointaient sur les joueurs soviétiques, ils n’ont jamais lâché, ont finalement gagné 5-3 et seront arrêtés quelques jours après le coup de sifflet final. Quelques-uns d’entre eux seront même fusillés en camp de concentration. C’est aussi ça la mentalité ukrainienne. Face à la pression, ils ne se laissent pas faire, malgré ce qu’il peut leur en coûter. Cette rencontre a d’ailleurs été surnommée, plus tard, le match de la mort. Ce n’est pas pour rien », a-t-il déclaré à Nordic Magazine.

Il y a quelques autres exemples avec l’Europe de l’Est où cela s’est, dans certains cas, fini dans un bain de sang. Dans d’autres, cela a plus connu un effet stratégique. Comme le rappelle Gilles Zerbib, aux Jeux olympiques d’hiver de Lake Placid, en 1980, la finale de hockey sur glace opposait les Etats-Unis à l’URSS. Face à la grande et surpuissante équipe soviétique, cette victoire américaine a été un vrai symbole dans un contexte marqué par la guerre froide, ce match ayant été nommé suite à cet exploit « le miracle sur glace ».
C’est cette impression de puissance que le président russe veut retrouver aujourd’hui. « Vladimir Poutine est un nostalgique de l’URSS. Il a toujours voulu redorer le blason soviétique et est animé par cela depuis qu’il est à la tête du pays. Il veut envoyer un signal fort aux autres pays, montrer que la Russie est très forte, combattante et surtout puissante. Ce qui est intéressant, c’est de voir que les instances se positionnent très vite pour ou contre, mais aussi que des Russes eux-mêmes manifestent contre leur propre pays. C’est très fort », admet l’enseignant.
Si le combiné russe, Viacheslav Barkov, pense aujourd’hui qu’il s’agit d’une « opération de sauvetage » des Ukrainiens, au micro de la NRK, la grande majorité des athlètes et des instances ont vivement critiqué l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

« Jusqu’à très récemment, les grandes instances refusaient de mêler le sport et la politique et défendaient un caractère apolitique du sport. Mais tout le monde savait que c’était une impasse. Bon nombre d’analystes ont démontré que le sport est un élément fondamentalement politique, que c’est une arme d’influence utilisée par les nations. Et, finalement, ces instances prennent leur responsabilité devant le caractère exceptionnel de la situation », estime, quant à lui, le géopolitologue du sport et spécialiste de la Russie, Lukas Aubin, au Monde.

Le traitement des athlètes russes dans cette guerre est un sujet très transversal, puisqu’il diffère selon les sports. Ce dimanche, la FIFA, l’instance en charge du football mondial, a pris la décision d’obliger les Russes à jouer sous bannière neutre, sur terrain neutre, sans drapeau ni hymne national. Une solution à l’avenir ? Pour Gilles Zerbib, cette situation ne s’arrangera pas avant un certain moment.
À l’heure actuelle, la gestion des athlètes russes est un sujet plus qu’épineux. Une chose est sûre, il en sera question, de savoir s’ils participeront, ou non, à la fin de la saison, dans les prochains jours.
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