Ski de fond

Que sont-elles devenues ? Alice Mahieu

Chaque mercredi, Nordic Magazine donne la parole à un nordique retraité. C’est au tour de l’ancienne biathlète montblanaise Alice Mahieu de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenues ? ».

Article écrit par

Florian Burgaud

• Publié

02/11/2022

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Alice Mahieu : « Je viens de finir un Master en ingénierie à Londres où j’ai vécu un an »

C’est à la fin de la saison 2015/2016 que la Haut-Savoyarde Alice Mahieu, 19 ans à l’époque, a rangé sa carabine. Au bout d’un hiver où elle avait participé aux championnats d’Europe juniors à Pokljuka (Slovénie), terminant loin d’un podium dominé par Julia Simon (auteure du doublé sprint/poursuite), la biathlète de Sallanches (Haute-Savoie) a décidé de se consacrer à ses études.

Pour Nordic Magazine, Alice Mahieu, qui travaille maintenant dans une start up de conseil dans le domaine des technologies médicales, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenues ? ».

Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?

J’ai arrêté le biathlon à la fin ma dernière année de lycée, en 2016, à 19 ans. C’est un choix qui était assez évident pour moi à l’époque car j’avais des objectifs d’études bien précis qui n’étaient pas compatibles avec une carrière d’athlète de haut niveau. J’avais pris la décision depuis longtemps et l’annoncer à la fin de la saison m’avait enlevé un poids sur mes épaules. Mais, bien sûr, j’étais triste de quitter l’équipe et le monde du biathlon.

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Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?

Comme mon choix était très réfléchi, cela n’a pas été spécialement difficile pour moi. J’avais des nouveaux objectifs avec mes études : je pense que cela m’a aidé à tourner la page. Côté sportif, après avoir arrêté, j’ai mis du temps à retrouver le goût de faire du sport pour moi et de la compétition pour le plaisir, j’estimais que je n’avais pas arrêté le sport de haut niveau pour continuer à m’entraîner. Au début, je ne comprenais pas que ma grande sœur qui avait arrêté le biathlon au même âge trois ans plus tôt puisse aimer mettre un dossard sur le dos pour des trails ou autres courses. Puis le goût est revenu avec le temps !

Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?

J’ai participé à un semi marathon à Londres cet été, et j’ai beaucoup aimé retrouver l’adrénaline de la compétition ! En ce moment, je me questionne sur peut-être faire un triathlon. La taille reste à décider car mon niveau en natation est un facteur très limitant !!

Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?

De manière générale, la vie d’athlète est très bien organisée : on sait les heures d’entraînements à faire et le type de séance. On est en quelque sorte dans une bulle bien loin de la réalité et plutôt facile à vivre (du moins à l’âge que j’avais). Ce qui me manque le moins serait la préparation physique comme les séances de course à pied et ski-roues sous la pluie ou le réveil musculaire l’hiver à Bessans …

Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?

J’ai passé mon baccalauréat juste après la fin de ma dernière saison, et je suis ensuite partie deux semaines en Thaïlande avec ma coéquipière Marouchka [Lecoq-Jammes] qui avait arrêté le biathlon en même temps que moi. C’étaient nos premières vacances sans planning d’entraînement depuis plusieurs années. Le bonheur ! Ensuite, j’ai débuté mes études en bio ingénierie à Lausanne où je suis restée quatre ans.

Quelle est votre nouvelle vie ?

Je viens de finir un Master en ingénierie à Londres où j’ai vécu un an, les études sont donc enfin terminées pour moi ! Je vais commencer à travailler dans une start up de conseil dans le domaine des technologies médicales à partir de novembre, le début d’une nouvelle vie ! Côté sport, c’est en course à pied et vélo que je m’amuse le plus. Je reviens d’ailleurs d’un voyage à vélo en Sardaigne qui m’a fortement rappelé les stages itinérants que nous faisions en préparation physique ! Je me suis aussi récemment mise au surf et au kitesurf. Comme je déménage à Lisbonne avec mon copain en janvier 2023, il fallait bien trouver des sports adaptés à cette nouvelle vie …

Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?

Je ne parle pas souvent de mon passé de sportive, mais quand le sujet est abordée, les gens sont assez admiratifs et comprennent d’où vient mon esprit de compétition.

En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?

Je dirais que j’ai appris à rebondir après un échec, et à être rigoureuse et organisée dans mon travail. Dans les études/travail comme en biathlon, il faut bosser pour y arriver ! Je suis très exigeante avec moi-même, et je suis sûre que cela vient de mon passé de sportive.

Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?

Je fais du ski de fond l’hiver quand j’ai le temps, mais c’est assez rare, et je me lasse vite d’une séance sur les skis. Je me suis mise au ski de rando, et remise au ski de piste. Bien sûr, je garde toujours un œil sur les derniers résultats des Français et j’adore regarder quelques courses dans l’hiver. J’ai gardé un lien avec très peu d’anciens coéquipiers. Par contre, je suis toujours très proche de Marouchka même si on ne se voit que quelques fois par an !