Claudie Thomas : « J’ai profité de mon temps libre pour m’évader dans la nature »
C’est il y a maintenant dix ans que la biathlète vosgienne Claudie Thomas a décidé de mettre un terme à sa carrière de sportive de haut niveau. Montée durant trois hivers de suite au niveau international, la sociétaire du club de Gérardmer n’est cependant jamais parvenue à réellement percer hors des frontières françaises, prenant, au mieux, qu’une quarante-deuxième place en IBU Cup. Après avoir terminé sur une année de ski de fond, elle a définitivement raccrochée pour se consacrer pleinement à ses études dans le médical.
Pour Nordic Magazine, Claudie Thomas, devenue enseignante en activité physique adaptée à l’hôpital de Saint-Dié-des-Vosges (Vosges), a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenues ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
J’ai mis fin à ma carrière de haut niveau en biathlon en 2013. La Fédération ne m’ayant pas ouverte les portes en équipe seniors, j’ai alors voulu me tester une année sur le circuit nordique, en ski de fond. Seulement, le niveau était très élevé et mon retard en classique me pénalisait beaucoup. J’ai également passé l’année à m’entraîner sans encadrement ce qui était dur psychologiquement et ne m’a pas permis de progresser efficacement. Le manque de résultats m’a donné raison. J’ai alors décidé de quitter le monde de la compétition pour me consacrer à mes études. Mon état d’esprit était plutôt positif. J’en retiens une expérience sportive très riche et un nouvel horizon « en ligne de mire »… mais sans carabine !
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Juste après ma dernière saison, j’ai rejoins Grenoble quelques mois pour les études (STAPS) comme je le faisais tous les ans après la saison hivernale. Puis l’année suivante, j’ai poursuivi mes études, mais cette fois-ci à temps plein. L’ambiance de la vie étudiante, avec mes colocataires, le sport universitaire en trail, en ski de fond, les challenges nocturnes de ski et la participation aux courses populaires m’a permis une transition très agréable. Bien sûr, il y a de la nostalgie sur des moments passés qu’on aimerait revivre : l’ambiance des stages, l’adrénaline des compétitions… mais il faut se dire que chaque chose a son temps et que tout cela reste des très bons souvenirs.
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Ces derniers temps, j’ai mis la compétition de côté, mais ce serait avec joie (avec un peu plus d’entraînement) de me réaligner sur des courses populaires, de petite distance, soyons raisonnable… La Trace Vosgienne, et la Nordique des Crêtes pour être locale, mais aussi à la découverte d’autres tracés que je connais mal. J’aimerais par exemple pouvoir un jour faire la Traversée du Vercors. Ce serait plutôt dans l’optique de me lancer un défi personnel plutôt que de vouloir me comparer avec tel ou tel athlète.
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Haha, ce qui m’a manqué le moins, c’est de ne plus avoir à dire : « Je ne peux pas, je dois m’entrainer !! » Je pense aussi que ma montre cardio doit être perdue au fond d’un placard ainsi que ma petite cible faite maison pour m’exercer à blanc à la carabine (coup à sec).
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
J’ai repris mes études à 100 % à la fac de sport de Grenoble en filière « Activité physique adaptée et santé » (APA-S) où j’ai poursuivi jusqu’au Master 1 et, parallèlement, j’ai profité de mon temps libre pour m’évader dans la nature…
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Actuellement, je travaille à l’hôpital de Saint-Dié-des-Vosges en tant qu’enseignante en activité physique adaptée (EAPA). Je mets en place et anime des programmes en activité physique adaptée (APA) auprès d’un public ayant des besoins spécifiques (service nutrition, addictologie, réhabilitation cardiaque, personnes âgée et dépendantes en EHPAD, etc.). Notre rôle, les EAPA est également de sensibiliser aux bienfaits d’une pratique d’activité physique régulière sur le plan de la santé et du bien-être ainsi que dans la prévention des maladies chroniques liées à notre société qui se sédentarise de plus en plus. Parallèlement à ma vie professionnelle, j’ai le bonheur de m’occuper de mon petit Samy qui a passé ses 18 mois. J’essaye d’entretenir ma forme physique afin de pouvoir suivre son rythme bien cadencé !!
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
Là où les gens sont impressionnés, c’est surtout sur la pratique du biathlon en elle-même et la particularité de cette discipline où on allie un effort intense à une activité qui demande du calme, de la concentration et de la précision extrême.
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
La pratique d’un sport demande beaucoup de qualités et de valeurs à respecter, ce qui est également valable dans notre société et notre vie quotidienne. Nommons par exemple la persévérance, la concentration, le respect de l’autre, le respect des règles ou la confiance en soi. Cette dernière qualité m’a beaucoup manquée durant mes années sportives, mais je pense que, grâce au biathlon et à la pratique compétitive, j’ai pu renforcer une meilleure estime de moi. Je pense que, grâce à cette expérience sportive, je me sens actuellement plus en confiance.
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Dés que je peux, je chausse bien évidemment les skis. Je suis également le biathlon et un peu le ski de fond à la TV ainsi que les résultats dans les journaux. J’ai perdu contact malheureusement avec les coéquipiers, mais ce serait avec grand plaisir de les revoir. Je profite de cet interview pour leur faire un clin d’œil et leur souhaiter pleins de belles choses ! Un clin d’œil également pour mes entraîneurs de clubs, comités et FFS qui mon permis de vivre une belle histoire sportive… ainsi que ma famille et mes amis pour leur soutien et d’avoir pu supporter toutes mes sautes d’humeur !!
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