Delphyne Burlet : « Quoi ? La coach aux cheveux blancs a été championne ?! »
C’est en 2002, après les Jeux olympiques de Salt Lake City (Etats-Unis), que Delphyne Burlet, née en 1966 à Chamonix (Haute-Savoie), a mis un terme à sa carrière de biathlète. Malgré deux top 10 individuels réalisés lors des JO 1992 d’Albertville (Savoie), elle n’était cependant pas du trio sacré champion olympique. L’année suivante, elle se rattrapait en remportant deux médailles mondiales à Borovets (Bulgarie), dont l’or de la course par équipes.
Pour Nordic Magazine, Delphyne Burlet, devenue coach du Comité du Lyonnais-Pays de l’Ain après avoir été kinésiologue et factrice, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenues ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
J’ai arrêté en 2002 après quatre participations aux Jeux olympiques. L’été précédent, je n’avais pas pu m’entraîner correctement à cause d’une infection urinaire détectée trop tard et, à 35 ans, cela ne pardonne pas. Je n’étais plus dans le peloton de tête français, il y avait plein de jeunes qui performaient et je me suis dit : « Stop ! Arrêtons les frais ! » Je n’ai jamais regretté ma décision, j’étais soulagée et j’avais assez donné de ma personne depuis 15 ans.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Ce qui m’a manqué, ce sont les voyages ! Après ma retraite, je devais les payer de ma poche ! J’ai toujours adoré bouger, voyager et visiter de nouveaux endroits.
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Entre 2008 et 2012, je me suis remise à la course à pied (que j’adore) pour faire des trails, des semi et même un marathon. J’ai réussi à faire l’Etoile des Saisies sans chercher à gagner des places, tranquille. Aujourd’hui, de manière hypothétique, la CCC [trail dans le massif du Mont-Blanc, NDLR] me fait rêver. Sinon, un de ces quatre, je ferai sûrement la Birkebeinerrennet en ski de fond car j’adore la Norvège. Mais, sinon, les compétitions ne me font plus envie du tout ! Côté athlètes actuelles, j’apprécie les biathlètes norvégiennes car elles montrent beaucoup de liberté dans leurs propos, dans leur engagement pour vivre leur sport en harmonie avec leur féminité. Elles font bouger les lignes. Je voudrais ajouter, à ce sujet, que je suis satisfaite de voir que les filles n’ont plus peur de faire un break bébé. J’ai eu ma fille en 1995, au milieu de ma carrière, et cela m’a rendu plus forte mentalement.
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Je me passe fort bien de musculation ! Même si à l’époque on en faisait peu…
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
Pour éviter de déprimer post-carrière, il a fallu que je trouve un nouveau centre d’intérêt. Comme j’étais suivie par un kinésiologue depuis longtemps pour préparer mes objectifs, et que j’aime connaître le pourquoi du comment, je me suis inscrite dans une formation en Suisse. J’ai travaillé un peu avec mon diplôme et je m’en sers encore aujourd’hui pour résoudre quelques problèmes dans mon entourage. J’ai aussi travaillé comme factrice, ce qui a eu pour effet de m’ouvrir aux autres. Puis, dans ma tête en 2008, je me suis dit : « Tiens, si on me proposait un poste d’entraîneur, je le ferai. » Et, un mois plus tard, je commençais comme coach ski de fond dans le Comité du Lyonnais-Pays de l’Ain… où je suis toujours, en tant que CTS ! Les débuts ont été difficiles, mais j’ai découvert que j’aime transmettre. Et je ne cesse de compléter mes connaissances en faisant des formations.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
En tant que CTS dans le Comité du Lyonnais-Pays de l’Ain, je m’occupe du pôle, de former les moniteurs fédéraux et de développer le ski dans ma région de cœur. J’entraîne aussi les jeunes. Depuis 2008, je vois les nouvelles générations évoluer et j’apprends autant d’eux qu’ils apprennent de moi.
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
Cela me fait rire ! Les collégiens ne connaissent pas Sandrine Bailly, alors moi !? Quand je leur dis, ils ouvrent des yeux ronds : quoi ? La coach aux cheveux blancs a été championne ?! Le temps passe, c’est comme cela.
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
En tant qu’entraîneur, mon passé m’a servi. Et pourtant il faut savoir oublier ce qu’on a vécu pour se mettre à la même place que les autres car on a tous une façon différente de fonctionner. Il faut l’accepter, sinon on risque d’avoir beaucoup d’échecs. Mon passé de sportive m’a appris à savoir me remettre en question, à travailler en équipe (une sacrée leçon pour moi !) et à avoir une certaine endurance en tout. Entraîneur, c’est un métier difficile.
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Forcément, le ski nordique est toujours au centre de ma vie. De la catégorie U11 aux seniors. J’aime suivre le parcours de nos Bleus de toutes les disciplines de la FFS, je suis fan ! Chaque fois que je remonte sur les skis, je me dis que c’est le plus beau sport du monde, celui où je n’ai pas mal aux articulations ! Et j’essaie de rester en contact avec les anciennes au moins une fois par an. Toutes, nous savons ce que c’est, la vie « d’après » et nous nous serrons les coudes.
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