Floriane Parisse : « Faire une séance avec une montre, un timing, un tracé, des datas… cela ne m’inspire plus du tout ! »
C’est il y a quasiment huit ans que Floriane Parisse, biathlète de la génération, notamment, d’Anaïs Chevalier, a décidé de mettre un terme à sa carrière. Alors qu’elle avait été sacrée championne d’Euripe du relais mixte en 2013 en Bulgarie avec un certain Quentin Fillon-Maillet, compétition lors de laquelle elle remportait également le bronze du sprint derrière l’Autrichienne Lisa Theresa Hauser, elle ressentait le « besoin de souffler ».
Pour Nordic Magazine, Floriane Parisse, devenue coach au comité de Savoie à l’énergie débordante, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenues ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
J’ai arrêté le biathlon de compétition en octobre 2014, à la suite des épreuves du Summer Tour. Trop loin des objectifs depuis très longtemps, je n’ai même pas eu la force de débuter la saison hivernale. J’avais besoin de souffler et de prendre un peu d’air. Je m’étais perdue et éloignée de la réalité sportive et ma santé mentale était mise à mal.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
L’arrêt de la compétition a été difficile, même si le choix a été muri et décidé. J’aimais réellement les compétitions et les entraînements. Mais, juste après, mon corps et mon esprit ne pouvaient plus entendre parler de dossards ! C’est donc sans regrets que j’ai arrêté. C’est plutôt le style de vie qui a pu me maquer. C’est quand même super chouette de se lever tous les matins et de se dire que notre « job » de la journée, c’est de s’entraîner ! Ce sont des moments privilégiés. Après, il y a tellement de belles choses dans la vie professionnelle et personnelle que cela s’évapore vite.
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
J’aime autant les compétitions de village qu’une course de grande envergure (type JO). Sur les courses de village, on ne passe pas à la télévision mais qu’est-ce qu’on se marre !! Je pense aux événements de vallée (trail, cyclo ou autre). Les ambiances sont magnifiques et il fait bon y participer. Et, de toute façon, je n’ai pas la prétention de vouloir participer aux JO donc je me contente des courses du coin hihi ! J’aime beaucoup les athlètes d’autres sports, comment ils fonctionnent et, avec les réseaux sociaux, c’est vrai que c’est simple de pouvoir suivre des personnalités. En ce moment, c’est Pauline Ferrand-Prévot et Loana Lecomte [deux vététistes, NDLR] qui m’impressionnent. Faire une course avec elles ? Jamais de la vie, il me faudrait des petites roulettes haha !
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Le moins manqué… hum… C’est peut être un peu contradictoire, mais je vais dire la routine. Cela ne m’a pas du tout manqué. D’ailleurs, d’avoir des journées très calibrées pendant quelques années, cela m’a apporté de la rigueur sur pas mal de choses. Mais, à côté de cela, je ne sais plus ce que c’est que de porter une montre. J’ai réinvesti d’ailleurs il y a peu, mais je ne l’a porte pas. Faire une séance avec une montre, un timing, un tracé, des datas… cela ne m’inspire plus du tout !
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
Je suis arrivée en décembre 2014 en Savoie, et je n’y suis jamais repartie ! Je suis tombée amoureuse du territoire dès la minutes où j’y ai mis les pieds. Maintenant, je suis posée ici, professionnellement parlant et personnellement. Quand je suis arrivée, je n’avais pas terminé ma licence STAPS, bien qu’il me manquait très peu de matières, mais j’ai tout arrêté. Je voulais passer à autre chose. Je suis rentrée dans le monde du travail à Naves, une chouette station nordique en Tarentaise sur le secteur de la vallée d’Aigueblanche. J’ai entrainé ce petit club en création pendant quatre ans. J’ai complété ce travail par pas mal de missions autour du secours (pisteur nordique, BNSSA, pompier volontaire), métier que j’affectionne beaucoup. En peu de temps, je me suis imprégnée de la vie de cette vallée et j’ai pu intervenir comme éducatrice sportive dans des environnements divers et variés (les écoles, les périscolaires, monitrice de ski de fond, avec les curistes pour remise en forme). En parallèle de tout cela, et pour la forme seulement, j’ai passée une licence en reconversion dans le commerce, pour dire que sur le papier « j’ai une licence ». C’était une belle erreur cette reprise d’étude mais, bon, on va dire que cela me fait de l’expérience en plus ! Le seul avantage, et pas des moindres, est que j’ai pu faire l’année avec Biathlon Expérience alternance et enchainer prestations et séminaires autour du biathlon. Qu’est ce que c’est bien de le partager au grand public !! Le club de Naves (oui, je ne pouvais pas laisser les jeunes et la saison là, le club a organisé les championnats de France de KO sprint et un Samse), les cours au Bourget du Lac, l’alternance, j’ai fini la saison, comment dire… rôtie haha !!
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Aujourd’hui, j’entraîne les U17 en biathlon au comité de ski de Savoie, à La Motte-Servolex, au lycée de Reinach. Ce sont les jeunes qui rentrent dans le cursus ski-étude. Je commence ma cinquième saison à ce poste. Je suis aussi toujours pompier volontaire et je donne du temps quand j’y arrive (l’hiver ce n’est pas simple, j’avoue ) ! J’ai aussi découvert les activités en montagne (dans les grandes montagnes, légèrement différentes de Vosges et Jura haha). J’essaye d’en pratiquer un maximum, mais, souvent, le temps manque sachant que dans notre travail, nous sommes souvent absent pendant l’hiver. J’ai découvert le ski de rando, un peu l’alpinisme, l’escalade, j’ai essayé sur glace cet hiver et, depuis ce printemps, le parapente. Le terrain de jeu s’y prête vraiment ici, c’est chouette !
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
Je ne suis pas native de Savoie, donc j’étais « étrangère » et cela m’allait très bien. C’est passé sans qu’on me pose de questions. Sauf le : « Tu es la fille de qui toi ? ». Avec l’accent savoyard !!
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Je suis satisfaite de pouvoir me mouvoir dans plusieurs activités sans me mettre en souffrance physique ou mentale. Enfin, la marge diminue de plus en plus quand même, la trentaine fait du mal haha ! Sérieusement, on a eu la chance de pouvoir connaitre son corps, ses limites, ses forces et c’est un bel atout dans la vie de tous les jours.
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Je suis la coupe du monde et, globalement, ce qu’il se passe dans le monde du nordique. Après, je ne suis pas une accro des résultats, des analyses, des datas. Je ne suis pas une ultra connectée (réseaux sociaux ou autres). Si je loupe, je loupe. Cela ne m’empêche pas de dormir le soir. Je suis restée très amie avec certaines skieuses de l’année 92 et d’ailleurs je leur fait un « coucou » !
La série d’été de Nordic Magazine
- Que sont-ils devenus ? Maxime Laheurte
- Que sont-elles devenues ? Laura Chamiot-Maitral
- Que sont-ils devenus ? Clément Jacquelin
- Que sont-elles devenues ? Aurélie Dabudyk
- Que sont-ils devenus ? Sébastien Lacroix
- Que sont-elles devenues ? Marine Bolliet
- Que sont-ils devenus ? Paul Brasme
- Que sont-elles devenues ? Célia Bourgeois
- Que sont-ils devenus ? Mickaël Philipot
- Que sont-elles devenues ? Jacquemine Baud
- Que sont-ils devenus ? François Braud
- Que sont-elles devenues ? Marine Dusser Bjornsen
- Que sont-ils devenus ? Cyril Gaillard
- Que sont-elles devenues ? Estelle Mougel
- Que sont-ils devenus ? Clément Dumont
- Que sont-elles devenues ? Juliette Lazzarotto
- Que sont-ils devenus ? Damien Tarantola
- Que sont-elles devenues ? Margaux Achard
- Que sont-ils devenus ? Bastien Buttin
- Que sont-elles devenues ? Caroline Espiau
- Que sont-ils devenus ? Ivan Perrillat-Boiteux
- Que sont-elles devenues ? Claire Breton
- Que sont-ils devenus ? Igor Cuny
- Que sont-elles devenues ? Léna Arnaud
- Que sont-ils devenus ? Samuel Guy
- Que sont-elles devenues ? Lou Reynaud
- Que sont-ils devenus ? Lilian Vaxelaire
- Que sont-ils devenus ? Rémi Borgeot
- Que sont-elles devenues ? Manon Locatelli
- Que sont-ils devenus ? Wilfried Cailleau
- Que sont-elles devenues ? Anouk Faivre-Picon
- Que sont-ils devenus ? Maxime Habran
- Que sont-elles devenues ? Marine Bressand
- Que sont-ils devenus ? Tom Balland
- Que sont-elles devenues ? Manon Contin
- Que sont-ils devenus ? Benoît Chauvet
- Que sont-elles devenues ? Emily Battendier
- Que sont-ils devenus ? Ludwig Ehrhart
- Que sont-elles devenues ? Marie Kromer
- Que sont-elles devenues ? Julia Devaux
- Que sont-ils devenus ? Jason Drezet
- Que sont-elles devenues ? Anaïs Ysebaert
- Que sont-elles devenues ? Julie Cardon
- Que sont-elles devenues ? Julie Chenevoy
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