Julie Carraz-Collin : « Tous les ans, on se retrouve avec les filles du biathlon pour un week-end ou une journée »
C’est il y a maintenant plus de treize années que la biathlète peiserote Julie Carraz-Collin, pas encore 30 ans à l’époque, a décidé de mettre un terme à sa carrière de sportive de haut niveau. Après avoir débuté en coupe du monde en décembre 2002, elle y a enchaîné 91 départs, montant sur six podiums sur les épreuves de relais. En solitaire, c’est lors de sa dernière saison qu’elle signait ses meilleurs résultats avec trois top 20 dont une onzième place sur l’individuel de Pokljuka (Slovénie). Pas titulaire pour les Jeux olympiques de Vancouver 2010, elle a ensuite décidé de s’arrêter.
Pour Nordic Magazine, Julie Carraz-Collin, devenue monitrice ESF de ski alpin et ambulancière l’été, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenues ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
J’ai mis un terme à ma carrière à la fin de la saison 2009/2010 lors de laquelle il y a eu les JO de Vancouver. C’était en même temps que Sandrine Bailly, Sylvie Becaert et Vino [Vincent Defrasne, NDLR]. Ce fut une décision extrêmement difficile à prendre ; j’ai versé beaucoup de larmes. En effet, j’avais toujours cette flamme pour la compétition et j’avais envie de repartir pour au minimum deux ans. Malheureusement, je n’avais plus d’énergie pour l’entraînement.
J’ai essayé de me dire que la motivation pour reprendre la route des séances d’entraînement allait revenir, que j’allais changer ma façon de gérer le printemps et l’été pour sortir de la routine et que l’envie de performer sur les coupes du monde allait me donner de la force… mais non. Il fallait se rendre à l’évidence : je n’avais et n’aurais pas trouvé l’énergie indispensable pour continuer. Ce fut donc une des premières décisions difficiles de ma vie.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Le plus difficile une fois ma carrière terminée a été de me rendre compte que l’athlète était seulement un pion. En tant qu’athlète, tout le monde est là pour vous et vous soutient. D’un coup d’un seul, quand vous arrêtez, plus rien ! On devient une personne « lambda » (attention, il n’y a rien de péjoratif à être comme tout le monde, mais pour un athlète de haut niveau je pense qu’il faut se préparer à cela pour bien vivre ce passage de revenir à la vie « normale »). Par ailleurs, sans aucune hésitation, c’est la vie de groupe qui m’a le plus manquée.
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Ce serait le Corsica Raid Femina [course 100 % féminine disputée en duo et mêlant épreuves de kayak en mer, trail, canyoning ou nage en mer, NDLR] avec ma copine Pauline Jacquin. J’adore le principe de pratiquer plusieurs activés différentes (j’aime vraiment tous les sports) dans des lieux magnifiques. Nous avons en France un territoire extraordinaire avec un panel de paysages magiques. J’aime la nature en fait !!
Avec Pauline [Jacquin] car elle s’entretient de manière simplifiée en sport, du coup elle est compétitive ! Pour ma part, quand je prends le départ d’une course (même si c’est pour le plaisir), j’ai envie de tout donner pour la gagne. Toujours à bloc !
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
De prendre l’avion 😆 ! D’ailleurs, j’ai toujours autant horreur de ça ! Sinon, je me suis facilement passé de faire des VO2 max.
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
J’ai eu un parcours un peu atypique parce que j’ai fait beaucoup de choses ! Je n’avais pas préparé ma reconversion vu que ma décision de stopper ma carrière fut prise tardivement. Il me restait trois ans de contrat avec l’Armée et j’ai donc passé ces trois années comme caporal-chef au bureau des sports dans un régiment en Alsace. Ensuite, j’ai intégré les finances publiques, mais rester assise 8 heures derrière un bureau ne convenait pas à mes petites jambes ! Il fallait que je me lève toutes les 15 minutes, que je marche ou fasse des flexions pour pas avoir de fourmis !!
Parallèlement à cela, j’ai eu deux garçons en 2012 et 2015 et, après 2015, j’ai décidé de passer le DE ski alpin.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
L’hiver, je suis monitrice de ski alpin et de temps en temps de ski de fond à l’ESF de Peisey-Vallandry (ma station d’origine quand j’étais athlète, comme notre Eric Perrot national 😍). A l’intersaison, je fais autre chose et, cet été, je suis par exemple ambulancière. Pour résumer, c’est une vie bien remplie entre enfants et boulot !
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
Réaction typique d’une personne qui découvre mon passif d’athlète (cela arrive assez souvent avec les clients que j’ai en cours l’hiver) : « WAOUHHHHH !!! C’est énorme d’avoir participé aux Jeux olympiques. » Je leur réponds qu’effectivement les JO, c’est le moment grandiose d’une carrière. Le biathlon est désormais connu donc, maintenant, les gens sont très admiratifs ! Mais, du coup, ils ne comprennent pas pourquoi j’enseigne le ski alpin, ils m’imagineraient plutôt entraîneur de biathlon 🤣.
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
À surmonter les épreuves et les obstacles de la vie (dans tous les domaines : famille, travail, etc.) et à avoir cette faculté à se relever. En résumer, à développer la résilience.
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Je continue à faire du ski de fond seule ou avec mes enfants et je suis la coupe du monde de biathlon et, de plus loin, le circuit de ski de fond. J’ai toujours mon Polo Giachino (mon tonton par alliance, le parrain de mon fils et surtout la personne qui m’a appris le tir) pas loin avec qui j’échange sur le ski.
Sinon, bien sûr, nous avons un groupe WhatsApp « retrouvailles anciennes » 🤣 ! Tous les ans, on se retrouve avec les filles du biathlon (les deux Pauline, Sandrine, Florence, Marie, Marie-Laure, Delphine, etc.) pour un week-end ou une journée. On refait le monde, on parle des ragots, on fait du sport et on boit l’apéro : on vit !!!
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