Juliette Lazzarotto : « J’ai vraiment plaisir à enseigner les SVT à mes élèves »
Après une carrière de biathlète marquée par de nombreuses compétitions internationales, dont une troisième place en relais lors de l’IBU Cup de Bessans (Savoie) en janvier 2012, la Jurassienne Juliette Lazzarotto, 23 ans à l’époque, a rangé les skis et la carabine au printemps 2015.
Pour Nordic Magazine, Juliette Lazzarotto, devenue professeure de SVT en collège et lycée, a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenues ? ».
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
J’ai rangé la carabine à la fin de l’hiver 2015. La décision d’arrêter avait été réfléchie tout au long de la saison et j’étais contente et sereine de passer à autre chose parce que je commençais à manquer de motivation.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
La transition s’est plutôt bien passée car mon projet professionnel était déjà fixé. J’étais apaisée et enjouée à l’idée de découvrir de nouvelles choses ! Ce qui m’a le plus manqué, ce sont sûrement les bons moments en stage et à l’entraînement avec les coéquipiers et les séances de tir. J’adorais passer du temps derrière ma carabine, l’odeur de la poudre, la concentration… La vie d’athlète en général avait de très bons côtés quand on est jeune et étudiante : une organisation personnelle plus souple, des déplacements à l’étranger qui sont super enrichissants, etc.
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Après avoir arrêté le biathlon, j’ai pu prendre le temps de faire quelques longues distances en classique comme la Vasaloppet, l’Ylläs-Levi, La Transjurassienne ou Les Belles Combes. C’est un style que j’ai toujours beaucoup apprécié. Du coup, j’aimerais bien participer à la Reistadløpet ou à la Birkebeinerrennet car les paysages sont splendides ! Sinon la Kangaroo Hoppet, en Australie, pour skier l’été ou la Fossavatnsgangan, en Islande, pour faire durer la saison et profiter de pistes insolites sur une île volcanique. Sinon, cela pourrait être amusant de concourir à nouveau avec mes anciennes coéquipières de la fédé et du comité lors d’une course de vieilles retraitées ! Ce serait l’occasion de se réunir et de passer du bon temps.
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
Les aspects positifs de la vie de sportif peuvent aussi se révéler pesants : être tout le temps partis sur les stages et/ou les compétitions, vivre « dans son sac », la pression des résultats… Je me passe volontiers des entraînements biquotidiens ! Aujourd’hui, faire du sport sans « contraintes » est un vrai plaisir.
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
Après avoir terminé mon Master 1 en écologie au printemps 2015, j’ai intégré à la rentrée un Master en enseignement à Grenoble pour devenir professeure de sciences de la vie et de la terre. Après une année bien chargée et le concours du CAPES en poche, j’ai été admise à l’école normale supérieure de Lyon pour préparer l’Agrégation de biologie/géologie. C’était également une année très dense et stressante, mais tellement enrichissante ! Je n’ai jamais appris autant de choses en si peu de temps et j’ai aussi pu nouer de fortes amitiés avec mes camarades de promo. L’obtention du concours à la fin de l’année, c’était comme la cerise sur le gâteau.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
Aujourd’hui, je suis donc enseignante de SVT en collège et en lycée. J’ai vraiment plaisir à enseigner cette matière à mes élèves car elle se retrouve au cœur des débats sociétaux actuels (dérèglement climatique, questions de santé…) et elle permet de manipuler du matériel concret grâce aux travaux pratiques. J’ai toujours aimé l’école, donc je m’épanouis pleinement dans ce milieu ! Cette nouvelle vie va bientôt être pimentée par l’arrivée d’un petit bébé d’ici moins de 10 jours .
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
C’est assez rigolo de se dire que, quand j’étais athlète il y quelques années, les gens pensaient que la biathlon était.. de la course à pied et du vélo ! Maintenant, grâce à la médiatisation du biathlon et aux très bons résultats des Français, tout le monde connait ce sport et les gens se montrent souvent emprunts de curiosité quand ils découvrent mon passé sur les skis.
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Faire du haut-niveau demande forcément de la rigueur, de la persévérance et une certaine gestion du stress… Toutes les aptitudes développées m’aident d’une manière ou d’une autre, notamment lors des années de concours et, aujourd’hui, dans ma vie professionnelle.
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Je suis passionnée de ski depuis mon enfance donc le nordique a toujours une place de choix dans ma vie actuelle. Je skie encore pour le plaisir l’hiver, avec quelques compétitions quand j’en ai envie. Je regarde toutes les courses de biathlon et de ski de fond à la télé. Je suis une vraie groupie ! Mon conjoint [Adrien Mougel, NDLR] étant technicien pour les fondeurs à la FFS, j’en profite également pour me rendre sur quelques compétitions à l’étranger. Cela permet d’ailleurs de revoir d’anciennes coéquipières encore en activité (pour les retraitées, on essaye quand même de garder contact malgré nos vies bien remplies). Enfin, je m’investis en tant que bénévole au sein de mon club (membre du CA, quelques entraînements de biathlon pour les jeunes…) et sur diverses compétitions organisées dans le Jura. Je suis heureuse de pouvoir contribuer un peu à ce sport qui m’a beaucoup apporté durant toutes ces années.
La série d’été de Nordic Magazine
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