Laura Chamiot-Maitral : « J’ai tourné la page »
Lorsque la Savoyarde Laura Chamiot-Maitral a décidé de mettre un terme à sa carrière de fondeuse, à la fin de préparation de la saison 2020/2021, la surprise avait été grande. Expliquant à l’époque que « l’envie n’était plus là », la skieuse des Saisies (Savoie) s’était retirée à la sortie d’un stage organisé à Davos (Suisse).
Près de deux ans plus tard, la médaillée des Jeux olympiques de la jeunesse de Lillehammer (Norvège) 2016 a accepté de se prêter au jeu du « Que sont-elles devenues ? » de Nordic Magazine.
- Quand avez-vous mis fin à votre carrière d’athlète de haut niveau et quel était votre état d’esprit à ce moment-là ?
J’ai arrêté le ski en novembre 2020. À ce moment-là, cela a vraiment été pour moi un soulagement, un poids en moins sur mes épaules.
- Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous juste après ? Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Ce qui a été le plus dur, cela a été de le dire à tout le monde et de devoir me justifier en permanence. Si, pour la plupart, les gens acceptaient mon choix, certains un peu moins. Sur le moment, rien de particulier ne m’a manqué, j’étais juste heureuse de connaître autre chose que le ski de fond. Mais, plusieurs mois après, l’envie de refaire du sport me titillait un peu !
- Si vous aviez la possibilité de participer à une compétition, quelle serait-elle ? Avec quel athlète actuel aimeriez-vous concourir ?
Je dirai la Pierra Menta d’hiver ! C’est une course qui est chez moi [dans le Beaufortain, NDLR] et qui est tellement mythique que j’espère pouvoir y participer un jour ! C’est une course en duo, mais il n’y a pas forcément d’athlète en particulier avec qui j’aimerais plus concourir que d’autre. Mais pouvoir skier avec les meilleures de la discipline comme Axelle Gachet-Mollaret serait énorme !
- Au contraire, qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
A vrai dire, je crois que la musculation ne m’a pas trop manqué ! Enfin, du moins, je n’en rêve pas la nuit et je pense que c’est une bonne chose…
- Quel a été votre parcours après la fin de votre carrière ?
L’hiver qui a suivi, j’ai enseigné à l’ESF [Ecole de ski français, NDLR] des Saisies. Cela m’a vraiment beaucoup plus. J’ai ensuite continué ma licence en STAPS.
- Quelle est votre nouvelle vie ?
L’hiver passé, j’ai terminé mon DE de ski nordique donc, maintenant, j’enseigne à l’ESF des Saisies ainsi qu’un peu au club ! L’été, je travaille en agriculture avec mon papa dans l’exploitation familiale. C’est quelque chose qui me passionne vraiment. Le contact avec les animaux et mes montagnes ont toujours été quelque chose de très important pour moi, ainsi qu’une vie simple comme je l’aime !
- Quand une personne découvre votre passé sur les skis, quelle est sa réaction ?
On va dire que les gens que je côtoie aujourd’hui étaient pour la plupart au courant. Mais je n’aime pas trop en parler. Comme je me suis mariée l’année dernière, j’ai changé de nom [elle s’appelle Laura Manon, NDLR] et, du coup, je passe incognito ! C’est vraiment chouette de ne pas avoir une étiquette d’ancienne athlète.
- En quoi diriez-vous justement que votre passé de sportif vous a le plus aidé ?
Le ski, c’est l’école du savoir vivre, du travail assidu et de l’organisation. Du coup, ce sont des valeurs qui me suivent toujours avec moi !
- Quelle place a le nordique dans votre vie actuelle ?
Le ski de fond, c’est encore un quart de ma vie durant l’hiver, où je peux maintenant l’enseigner aux autres. Bien évidement que je suis mes anciennes coéquipières sur les courses, mais je préfère rester en dehors de tout cela maintenant. Le ski, cela a été toute ma vie pendant plusieurs années, cela m’a passionné plus que tout et, aujourd’hui, je ne regrette absolument pas tout ce que j’ai fait. Mais, maintenant, j’ai tourné la page et je profite des personnes qui m’entourent dans mon quotidien et qui me rendent heureuse !
La série d’été de Nordic Magazine
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